Alors que le marché du neuf continue à être à la peine en Belgique, le marché de l’occasion continue de bien se porter. Rappelons que le mois de février s’est refermé sur d’excellents résultats avec plus de 60.000 véhicules échangés, ce qui est stationnaire par rapport à 2024, mais en belle croissance par rapport à 2023 (+6.000 véhicules). Les moteurs à essence dominent toujours avec 55,6%, tandis que le diesel perd du terrain avec 27,4% pour les voitures d'occasion. En revanche, il est encourageant de constater que la part des véhicules hybrides et électriques continue de croître, même si cette augmentation reste modeste. En effet, 16,6% sont des voitures électrifiées, dont 12,7% sont des hybrides et 3,9% sont 100% électriques.
On l’aura compris : la voiture électrique continue donc de progresser dans les garages et les esprits. C’est une bonne nouvelle, même s’il faut souligner qu’une marque est sans doute plus à la peine que les autres : Tesla.
Des réseaux sociaux à la réalité
Il n’aura échappé à personne que Tesla est entré dans une période de turbulences ces derniers mois. La faute à des produits qui commencent à vieillir face à une concurrence en quête d’originalité. Mais il n’y a pas que cela. Comme nous l’avons déjà vu, les actions du patron, Elon Musk, sont aussi sous le feu des critiques. L’homme qui murmure désormais à l’oreille de Donald Trump multiplie en effet les décisions dures et pas forcément justifiées, notamment son fameux ministère de l’efficacité, le DOGE, qui a promis (et c’est déjà le cas) de tailler dans les effectifs de l’administration.
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Ses comportements par ailleurs aussi erratiques que fantasques prennent aujourd’hui une autre dimension et certains s’inquiètent d’ailleurs que l’homme détienne un vrai pouvoir au sein du gouvernement américain. Sur les réseaux sociaux, les critiques pleuvent et nombreux sont les observateurs et les investisseurs qui se demandent qui est encore à la tête de Tesla, alors que la période est critique avec une chute spectaculaire des ventes dans certaines régions du monde et un cours de l’action qui s’est effondré de -40% en moins de trois mois...
Enrayer la chute
Tesla a tenté récemment de s’affranchir de son patron controversé en adressant une lettre de la main de tous les employés à la Maison-Blanche. Celle-ci faisait état de l’inquiétude de l’entreprise vis-à-vis des droits de douane imposés par Trump avec les autres pays et qui viendront immanquablement impacter les coûts de fabrication et donc les prix de vente.
Dans ce contexte, nombreux sont les acheteurs veulent se débarrasser de leur Tesla. Soit parce qu’ils n’ont plus confiance dans la marque, soit parce qu’ils réprouvent les actes d’Elon Musk. Depuis plusieurs semaines, les plates-formes de vente en ligne se sont toutes chargées de nombreuses Tesla, essentiellement les modèles les plus populaires, comme les Model 3 et les Model Y. Cela dit, ces vendeurs doivent s’attendre à une chose : de solides pertes financières, car les prix de vente qui se sont effondrés, les acheteurs de seconde main ne souhaitant pas davantage acquérir de Tesla.
La preuve en chiffres
Pour sortir des réseaux sociaux et se fonder sur du concret, nous avons fait appel à notre plate-forme de statistiques Gocar Data destinée aux professionnels et qui compile des centaines de statistiques issues de toutes les « marketplaces » de vente de voiture. Et le constat d’effondrement est bien réel.
Prenons par exemple le Model 3 qui, en janvier 2024, s’échangeait en moyenne autour de 34.738 euros le véhicule. Et bien cette valeur s’est stabilisée entre 30.000 et 32.000 euros sur les 9 premiers mois de 2024, mais elle a encore chuté autour des 28.000 euros en janvier 2025. Et depuis ce moment – qui correspond à l’entrée en scène de Musk au gouvernement américain –, la valeur d’un Model 3 s’est effondrée à 24.877 euros en février 2025. C’est une baisse de -12% et qui montre donc bien que les vendeurs doivent casser les prix s’ils souhaitent se défaire de leur automobile.
Plus couru, car plus familial, le scénario n’est pas différent pour le Model Y. De 44.826 euros en janvier 2024, la valeur est passée à 39.779 euros en février de cette année. Certes, l’ampleur de la chute est moins marquée que pour le Model 3 tandis que l’arrivée du nouveau Model Y Juniper compte aussi dans cette baisse de valeur. Mais techniquement, les modifications de ce dernier ne sont pas fondamentales non plus (moteurs, batteries), ce qui limitera aussi l’attrait pour le nouveau modèle.
Ces baisses qui traduisent le désintérêt pour Tesla sont bien réelles, car elles sont en fait trois fois supérieures à ce que l’on observe habituellement sur le marché. Les Tesla décotaient en effet peu jusqu’ici (autour des 3% par an), mais, ici, un cap est franchi. Voilà donc l’état du marché de la seconde main pour Tesla actuellement. Pour les acheteurs, cela signifie aussi l’occasion de faire de très belles affaires parfois, mais en remisant alors ses opinions politiques. Ou les risques de vandalisme qui se sont aussi accrus pour ces véhicules.
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