Ces dernières semaines, la situation des ancêtres – ou oldtimers – dans la zone à faibles émissions de la ville de Gand a suscité beaucoup de palabres. Jusqu’ici, les véhicules âgés d’au moins 40 ans pouvaient disposer, contre finances, d’un laissez-passer annuel, qui leur permettait donc d’entrer dans la LEZ tous les jours. En revanche, les possesseurs de véhicules âgés de 30 à 40 ans ne pouvaient, eux, que disposer de huit cartes d’accès d’une journée par an.
Naturellement, cette différence de traitement a été rapidement contestée par le propriétaire d’une BMW de 1986. L’affaire a pris de telles proportions qu’elle a fini devant le Conseil d’État qui a du se prononcer. La haute instance vient de décider qu’aucune distinction ne pouvait être faite entre les véhicules âgés de 30 à 40 ans et ceux de plus de 40 ans auquel cas, il s’agissait alors de discrimination.
Les possesseurs des voitures de plus de 40 ans pensaient qu’ils auraient gain de cause devant le tribunal, mais il en a été en fait tout autrement. Cette décision a donc contraint la ville de Gand à modifier ses règles d’accès à la LEZ. Elles ont donc été durcies en interdisant aussi les véhicules de plus de 40 ans qui, comme les plus « jeunes », ne conservent un accès payant d’une journée pour un maximum de huit fois par an. Terminé donc le pass annuel considéré comme préférentiel par le Conseil d’État.
Joutes politiques
« La règle d’exception était basée sur la décision relative aux zones de basses émissions du gouvernement flamand du 26 février 2016 » a expliqué Tine Heyse (Groen), échevine du Climat à Gand. « Nous avons maintenant adapté les critères d’accès sur base de l’arrêt du Conseil d’État ». Il revient maintenant au gouvernement flamand de modifier le cadre qu’il a fixé pour les oldtimers.
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Sur le plan juridique, tout semble donc rentré dans l’ordre, même s’il semble évident que les amateurs d’anciennes voitures sont de plus en plus les jouets d’un jeu politique dirigé tout entier contre l’automobile.
D’accord, les véhicules plus anciens polluent davantage que les voitures récentes, mais les voitures anciennes sont aussi des engins de loisirs qui ne quittent que rarement leur garage, et ce pour quelques kilomètres, jamais plus. Les oldtimers sont donc fonction de patrimoine automobile. De ce fait, nombreuses aujourd’hui sont les personnes qui demandent une autorisation de circulation pour les véhicules anciens au moins pour la périphérie afin que les résidents qui conduisent un ancêtre ne doivent pas aller se garer loin de chez eux.
Et dans les autres villes ?
En renforçant les mesures vis-à-vis des ancêtres, Gand s’aligne en réalité sur la ville d’Anvers qui a aussi interdit les voitures de plus de 40 ans et leur octroie une autorisation d’accès huit fois par an.
Bruxelles a, elle, fixé la limite à 30 ans pour les véhicules munis d’une plaque « O » qui donne alors un accès libre à la LEZ. Pour les autres villes flamandes, il n’y a pas encore de restrictions.
Dans les villes wallonnes, les oldtimers sont toujours les bienvenus, mais pour combien de temps puisque l’idée est de bannir tous les véhicules les plus polluants. Conservera-t-on une exception pour les ancêtres ? À suivre.
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