Peter Monteverdi (1934-1998) a toujours été passionné par la mécanique. Son père possède un atelier de réparation automobile et le jeune suisse montre très tôt un intérêt pour la technique et la conduite. A l’âge de 17 ans, il récupère une Fiat Topolino accidentée et la transforme en voiture de course. En 1956, son père décède et il reprend l’affaire familiale qui prospère en assurant l’entretien de véhicules de marques de luxe. Monteverdi devient concessionnaire Ferrari, Jensen, Rolls-Royce, Bentley et BMW. Malgré ses activités, il construit des voitures de course (Formule Junior et courses de côtes).
En 1965, Ferrari décide d’arrêter sa collaboration avec l’entrepreneur suite à un conflit. En réaction, Peter Monteverdi décide de construire ses propres voitures de luxe. En 1967, son premier modèle, la Monteverdi High Speed est présentée au Salon de Francfort. Jusqu’en 1984, année de sa faillite, la firme commercialise 8 modèles différents qui ont tous en commun de bénéficier d’une motorisation V8 américaine. Peter Monteverdi dévoilera également la Hai 650, une monoplace de Formule 1, mais le projet n’aboutit finalement pas.
Concurrent du Range Rover
La riche clientèle de Monteverdi est demandeuse de véhicules polyvalents, plus pratiques que les voitures GT. L’industriel exploite alors le filon de ce qu’on appellera bien plus tard les SUV de luxe avec le Safari. Celui qui s’impose comme un sérieux concurrent du Range Rover est présenté en 1976 mais les premiers exemplaires ne sortent de l’usine Monteverdi que l’année suivante. Construit sur la base du véhicule américain International Harvester Scout, il existe en deux versions : Sahara qui reprend la carrosserie du Scout, et Safari dont la robe est conçue et fabriquée par la carrosserie italienne Fissore.
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Si la ligne de cette dernièe est assez simple et plus angulaire, elle est néanmoins assez réussie si on la compare à celle du Range Rover. Ce véhicule, disponible en version 3 et 5 portes, est équipé d’un V8 Chrysler de 5,2 litres développant…152 et 350 Nm de couple. Un autre V8 était également disponible : fourni par International Harvester, ce 5,7 litres revendiquait à peine plus de puissance : 165 ch. Les performances sont plutôt correctes pour l’époque avec un 0 à 100 km/h abattu en 13,1 secondes pour le moteur Chrysler. Par contre, la consommation est très élevé avec une moyenne de 25l/100 km mais cela ne semble pas rebuter une clientèle qui ne se soucie guère de ce genre de péroccupation. De son vivant, Peter Monteverdi affirmait que 3.000 ex. de ce SUV avaient été fabriqués : il semblerait que le chiffre réel ne dépasse pas plusieurs centaines d’unités !
Historique limpide
Dans le catalogue de sa vente Bonmont qui aura lieu le 30 juin prochain à Cheserex, en Suisse, Bonhams a ajouté un Safari 3 portes fabriqué en 1978 et équipé du 5,7 litres. N’ayant connu qu’un seul et unique propriétaire jusqu’à présent, ce véhicule bénéficie d’une jolie configuration avec une robe gris clair et un intérieur en tissu noir. Un peu austère avec sa finition uniformément sombre, l’habitacle est en parfait état et l’air conditionné est toujours en état de fonctionnement. Le plus étonnant est que le compteur affiche un peu moins de 20.000 km, un kilométrage qui serait réel au vu de l’excellent état général de la voiture qui a fait l’objet de 15.000 francs suisses de réparations et d’entretien. Ce morceau d’histoire automobile suisse est estimé entre 95.000 et 120.000 €.
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