ESSAI Audi TT Roadster 2.0 TFSI : Vent de travers

Au sein d’une gamme Audi relativement rationnelle et formatée, le coupé TT se profile comme un joyeux trublion. Dans sa déclinaison roadster, cet engin plaisir devrait a fortiori encore plus jouer les vents de travers en ouvrant son habitacle aux souffles extérieurs. Vérification au détour d’un essai printanier ! 

Publié le 1 avril 2015
Temps de lecture : 8 min

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ESSAI Audi TT Roadster 2.0 TFSI : Vent de travers

Contrairement à Mazda qui sortira son roadster MX-5 juste après l’été, le timing du lancement de la TT Roadster paraît mieux orchestré. Quelques mois seulement après la refonte du coupé, c’est effectivement déjà au tour de la déclinaison roadster de la troisième génération de TT de s’exposer dans les concessions, à l’aube du printemps. Fidèle à la philosophie d’Audi, qui n’a jamais cédé aux sirènes des toits rigides escamotables, la TT roadster se coiffe d’une capote en toile. Et quelle capote ! Faisant appel à du magnésium et de l’aluminium dans sa conception, elle ne pèse que 39 kilos (soit encore 3 de moins que celle de la devancière). Cela ne l’empêche pas d’offrir une insonorisation soignée pour les jours de pluie grâce à son rembourrage insonorisant. Et puis, cerise sur le gâteau qui incite à la manœuvre à la moindre occasion : dix petites secondes seulement suffisent pour décapoter. Et ce, en roulant, jusqu’à 50 km/h ! Autre avantage par rapport à d’autres voitures découvrables : très compactes, la capote se range ici, en Z, dans son emplacement sur la plage arrière sans empiéter sur le coffre… On jouit alors toujours de 280 litres (25 de moins qu’avec le coupé) pour ranger ses valises dans le coffre. Il faudra tout de même privilégier les sacs souples au moment de partir en week-end. La hauteur disponible sous le couvercle de malle reste assez faible.

Deux places

Dans sa mutation de coupé en roadster, l’Audi TT perd ses places arrière. On retrouve par contre bien sûr le tableau de bord futuriste étrenné par le coupé. Alors que le style extérieur reste fidèle à celui des devancières, le bond de génération saute aux yeux en s’installant à bord avec le style high-tech du tableau de bord baptisé «virtual cockpit». Très épurée, la planche de bord se passe de toute instrumentation. Le conducteur retrouve par contre devant ses yeux un grand écran TFT de 12,3 pouces remplaçant le traditionnel bloc de compteurs. Configurable à l’envi, cet écran permet de commander tous les paramètres de la voiture via des touches au volant et même d’afficher en format XXL l’écran de navigation. Si l’ergonomie demandera un petit temps d’adaptation, la qualité de l’écran et les nombreux services rendus par les applications en ligne (météo, actualité voire accès à Twitter ou Facebook pour les amateurs) paraissent indéniables. D’une manière générale, d’ailleurs, la qualité de fabrication de cette nouvelle génération de TT frise tout simplement l’excellence. Encore une belle démonstration d’Audi dans le domaine…

De l’air…

Il fait encore un peu frais en ce début de printemps, à peine 10°C, mais le soleil semble décidé à percer la couche nuageuse. Impossible donc de résister à l’appel de la promenade à découvert. Bonne nouvelle : le TT roadster reste bel et bien… un roadster. Comprenez qu’il ne s’ingénie pas à tout faire pour éliminer les remous aérodynamiques autour des passagers. Après tout, sentir la bise caresser ses joues et faire virevolter ses cheveux (pour ceux qui ont encore la chance d’en avoir du moins…), cela fait aussi partie du plaisir de l’exercice ! Comme il fait un peu frisquet aujourd’hui, après s’être oxygéné quelques kilomètres en mode «tout ouvert», refermons tout de même les vitres latérales et relevons le filet anti-remous. S’il faut encore porter la main au portefeuille pour en disposer (540 euros), il faut avouer qu’il fait partie des plus simples à installer du marché : une pression sur un interrupteur suffit pour qu’il se déploie électriquement juste derrière les appuie-têtes. Quand on s’est déjà coincé les doigts en installant d’autres filets nettement plus complexes à mettre en œuvre, on apprécie l’attention !

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… chaud !

Ainsi configurée, la TT roadster protège sensiblement mieux ses passagers de la bise. C’est encore un peu frisquet à votre goût ? Sachez que, pour la première fois, la TT roadster peut s’équiper du système de chauffage de nuque déjà aperçu sur d’autres modèles concurrents. Avec ce vent chaud soufflé directement depuis l’appuie-tête et les sièges chauffants, vous n’aurez plus aucune excuse pour ne pas succomber à la tentation ! La sonorité du 2.0 TFSI, à l’échappement piloté pour offrir une sonorité enivrante en mode «Dynamic», trouvera alors encore plus rapidement le chemin vers vos oreilles. Un pur régal !

2 litres et quatre cylindres

La gamme mécanique du roadster se calque sans surprise sur celle du coupé. Audi propose ainsi trois blocs 2 litres quatre cylindres : un 2.0 TFSI 230ch et un 2.0 TDI 184ch pour les TT roadster et un 2.0 TFSI poussé à 310 chevaux pour la TT S Roadster. Si le 2.0 TDI 184ch plaira aux gros rouleurs sans leur imposer de ronger le volant grâce à ses performances soutenues, le plaisir des sens se magnifie évidemment en optant pour le sans-plomb. Plein à tous les étages, le 2.0 TFSI 230ch transforme alors la TT Roadster en missile sol-sol. On pourra lui reprocher un léger manque de sensations à cause de sa poussée très linéaire (avec un couple maxi disponible de 1.600 à 4.300 tr/min, difficile de faire autrement) mais c’est vraiment un problème de luxe. Les accélérations s’avèrent plus que soutenues et les reprises explosives. En parlant d’explosion, les détonations à chaque changement de rapport avec la boîte à double embrayage S-Tronic plairont aux amateurs du genre. Inutile, au final, de se tourner vers la «S» et ses 310 chevaux. D’autant plus que le tarif grimpe alors au-delà des 52.000 euros et que l’on se rapproche des plates-bandes d’une certaine Porsche Boxster au «flat-six» plus charismatique.

Quattro

Animée par ses roues avant en série, le TT Roadster TFSI peut se coupler à la transmission Quattro. Mais uniquement avec la boîte S-Tronic. Le tarif grimpe alors de 41.800 à 46.600 euros. Un supplément plutôt salé ! Mais, la motricité en sort vraiment magnifiée. D’autant plus que la dernière génération de Quattro utilisée par la TT se montre nettement plus anticipative que par le passé. Elle envoie également davantage de couple vers les roues postérieures lors des grosses accélérations. Pas de là à autoriser des survirages à l’accélération comme avec une transmission Xdrive de BMW… Mais de quoi assurer un comportement moins sous-vireur, nettement plus neutre en sortie de courbe. Bref, globalement plus amusant. Mais même en deux roues motrices, le roadster TT d’Audi assure un agrément de conduite irréprochable. Car contrairement aux autres modèles Audi dont le train arrière suit toujours sur des rails sans broncher, celui du TT Roadster accepte d’enrouler les virages lors des transferts de masse. Voilà de quoi transformer un trajet sinueux en pur moment de plaisir pour les amateurs. D’autant plus que l’ESP se montre assez docile en mode Sport (il peut également être totalement déconnecté). Autre bon point : la direction, parfois assez artificielle et aux variations d’assistance désagréables sur d’autres modèles Audi, ne souffre ici pas la critique. Assez directe, elle commande un train avant incisif et précis. Décidemment conquis par cet engin, on fera également les éloges de l’amortissement. Progressif et confortable en conduite coulée, il maintient parfaitement la caisse en conduite sportive et aide la TT à virer à plat. On pourra sans peine se passer de l’amortissement piloté (à 1.312 euros). Seul bémol : au terme d’un parcours emprunté à un rythme enjoué, les freins commencent à accuser le coup. Il faut dire qu’ils servent aussi à ralentir la roue intérieure en courbe pour parfaire le comportement. 

Conclusion

Si l’on met entre parenthèses le tarif assez dissuasif de certaines options, l’Audi TT Roadster réalise le parcours sans faute. Confortable et relativement pratique au quotidien, cet engin se transforme en machine à donner du plaisir dès que l’asphalte commence à dessiner des S. En outre, seulement dix petites secondes suffisent pour jouir d’un habitacle aéré, dans le plus pur esprit roadster. Vivement l’été !

+

Finition irréprochable

Rapidité de la capote

Comportement joueur

Compromis confort/dynamisme excellent

Prix final, options comprises

Coffre aux formes peu pratiques (hauteur limitée)

Endurance des freins

La TT Roadster 2.0 TFSI en quelques chiffres

Moteur : 4 cylindres en ligne, essence turbo injection directe, 1.984cc; 230ch de 4.500 à 6.200 tr/min; 370 Nm de 1.600 à 4.300 tr/min.

Transmission : aux roues avant ou intégrale

Boîte : manuelle à 6 rapports ou double embrayage à six rapports

L/l/h (mm) : 4.177/1.966/1.353

Poids à vide (kg) : 1.395

Coffre (l) : 280

Réservoir (l) : 50

0 à 100 km/h (sec.) : 6,2

Prix : 41.799 € TVAC

Puissance : 230 ch

V-max : 250 km/h

Conso. mixte : 6 l/100km

CO2 : 140 g/km

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