ESSAI DS 7 Crossback: finalement

Ce n'est pas qu'on s'impatientait, mais un peu quand-même… Cela fait en effet des années que le groupe PSA nous présente DS comme sa marque premium, qui doit réinventer le luxe à la française. Mais on attendait encore de voir…

Publié le 26 janvier 2018
Temps de lecture : 7 min

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ESSAI DS 7 Crossback: finalement

Car bon, soyons francs, malgré toutes ses réelles qualités et un sens particulier de l’esthétique, la gamme DS était encore loin d’être en mesure de concurrencer les vraies marques premium. Et ajoutons que l’histoire de la jeune marque bégayait quelque peu car hormis de timides mises à jour des trois modèles en 2016, on n’a rien vu de nouveau depuis 2012. Quand on faisait remarquer ces deux choses aux gens de DS, ils répondaient avec un sourire plein de confiance : “Vous allez voir”.

Bon plan

On sait depuis longtemps ce que nous devions attendre de voir : ce 7 Crossback, premier SUV de la marque. Déjà, bonne idée que de relancer l’attaque sur un segment si populaire plutôt qu’avec une berline de segment D, par exemple. Mais encore faut-il “délivrer”, être à la hauteur du positionnement que l’on vise, et il ne suffit pas de faire parader un président fraichement élu à bord de ce nouveau véhicule pour en faire un objet de désir. Bref, nous attendions le DS7 de pied ferme, avec vigilance et même méfiance. La méfiance d’un prof qui a déjà été trop indulgent vis-à-vis des promesses non tenues d’un élève. Alors, DS, tu promets d’être premium, encore une fois ? T’as intérêt à maîtriser ta matière ! Allez, je corrige ta copie…

Entre-deux

La face arrière est très personnelle, notamment grâce aux blocs optiques directement repris des derniers concepts-cars de la marque. Prix de beauté ? Peut-être pas, même si la beauté est dans l’œil de celui qui regarde. Mais véhicule statutaire et assez intéressant, clairement.

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DS présente le 7 Crossback comme un rival des compacts Audi Q3, BMW X1 et Mercedes GLA. De fait, le prix d’attaque de quelques 30.000€ tendrait à le confirmer. Sauf qu’avec ses 4,57 mètres de long, le DS est à cheval sur deux segments. Et quand on est face à lui, il a plutôt une stature de Q5, X3 ou GLC. Ca commence à le faire…

Ambiances

Tout cela est bien joli, mais c’est évidemment à l’intérieur que se gagnent ou se perdent les points premiums. Et là, DS tient sa promesse de réinventer le luxe « made in France ». Le constructeur a créé cinq ambiances différentes, auxquelles on accède selon le niveau de finition choisi. Hormis l’ambiance “Performance Line”, elles ont des noms “plus frenchy tu meurs” : Opera, Bastille, Faubourg ou Rivoli. Chacune a par exemple ses propres motifs pour le cuir des sièges, et un habillage spécifique pour la planche de bord, la console et les garnitures de portes. Cuir et alcantara, ou tout cuir pleine fleur, ou cuir matelassé, ou tout bois, surpiqûres comme ceci ou plutôt comme cela…

Nous ne dirons pas que toutes ces ambiances sont pareillement convaincantes, mais certaines nous ont vraiment fait siffler d’admiration. N’importe qui pourra trouver son bonheur dans le catalogue et très sincèrement, on oublie facilement que si on tapote, on perçoit des matériaux parfois moins costauds que sur les rivaux allemands. Mais là vraiment, ça devient du coupage de cheveux en quatre, dans le sens de la longueur. Comme nous ne sommes pas coiffeurs, nous le disons tout net : entre ces ambiances, la beauté des matériaux et le travail de design porté sur le moindre bouton de commande, c’est de l’habitacle premium. Oui Monsieur !

Technologie

Cela ne suffira cependant pas à détourner le client des sacrosaintes marques allemandes. Le client de cette catégorie de véhicule veut aussi de la technologie. “Technologie française ? Haha !”, font les germanistes patentés. Ils riront moins dans cinq minutes, car DS frappe fort.

Il y a le classique, comme un système multimédia connecté avec un bel écran tactile HD 12”. Seule mauvaise note : tout passe par lui, jusqu’au réglage de température, comme dans toutes les dernières Peugeot et Citroën du moment, ainsi que chez Volvo. On retrouve aussi un combiné d’instruments 100% digital, configurable, mais toujours selon le même thème graphique un peu lassant, voire indigeste. Aucune présentation de compteurs classiques n’est proposée.

Classique encore la reconnaissance des signaux routiers, la surveillance d’angle mort, les caméras 360°, le cruise control à radar et l’aide active au maintien de voie et système de conduite semi-autonome, l’un des plus efficaces et fluides du marché.

Et puis il y a le moins classique, qu’on ne trouve que sur des berlines de haut standing, « à la Mercedes Classe S ». D’abord, la vision nocturne. Ca rigole plus ! Elle peut être affichée manuellement sur toute la surface du combiné d’instruments, mais reste évidemment toujours en veille et affiche une image et un message d’alerte en petit quand, dans l’obscurité, est détecté un danger potentiel, piéton, cycliste, voiture ou petit animal. Et pour avoir l’essayé dans des conditions hivernales, à la nuit tombée, dans les campagnes mal éclairées de la région parisienne, nous pouvons vous garantir l’efficacité du système.

Tout comme nous pouvons vous garantir l’efficacité de l’autre atout technologique du DS7 Crossback : ses suspensions pilotées, couplées à une caméra qui lit la route et pré-adapte les lois de gestion. Là encore, comme sur la Classe S ! Bien que moins raffinées que dans la grande Mercedes, il est indiscutable qu’en mode Confort, ces suspensions offrent une qualité d’amortissement absolument délicieuse. Les irrégularités ne sont pas toutes purement et simplement gommées, mais elles sont considérablement adoucies, comme enveloppées de coton. C’est réellement remarquable, d’autant que le maintien de caisse reste au-dessus de tout reproche. Ce n’est pas un confort mou, ondulant. Du tout, tout beau travail !

Pas de choix, jusqu’en mars

Le lancement du DS7 Crossback vient d’avoir lieu et pour le moment, le seul moteur disponible est le 2.0 BlueHDI 180ch, associé à une nouvelle boîte auto 8 de chez Aisin. Une boîte qui n’a pas le raffinement de son homologue de chez ZF, mais avouons qu’il faut une sensibilité de journaliste automobile pour vraiment y trouver à redire. Globalement, cet ensemble mécanique offre de très belles performances au DS7, ce qui permet d’apprécier la qualité des réglages du châssis et de la direction. Rappelons que la plateforme est celle du Peugeot 3008 entre-autres, et vous savez probablement tout le bien que nous en pensons. Légèreté, agilité, ressenti dans le volant… On aime !

Nous avons aussi très brièvement pris en main une version essence 1.6 THP 180ch qui nous a laissé une bonne première impression, mais nous préférons attendre un essai plus approfondi. Ce moteur arrivera au printemps, comme sa déclinaison 225ch et le 1.5 BlueHDI 130ch d’entrée de gamme, le seul à recevoir une boîte manuelle. La transmission intégrale ? Elle sera proposée, mais mi-2019 et uniquement avec la version hybride plug-in, qui annonce 250 chevaux et 40 km d’autonomie électrique réelle. Nous y reviendrons en temps voulu.

Conclusion

Le luxe à la française est vraiment de retour et le DS7 Crossback est un véhicule à prendre au sérieux. Bien sûr, les conseilleurs ne sont pas les payeurs mais nous vous recommandons vivement de faire preuve de curiosité !

+

Dessin non consensuel

Approche originale du luxe

Technologies uniques dans le segment

Très bel agrément de conduite

 

Image premium embryonnaire

Boîte auto 8 perfectible

Design des instruments virtuels tiré par les cheveux

Pas d’essence avant le printemps

Le 7 Crossback BlueHDI 180 en quelques chiffres

Moteur : 4 cyl. turbo diesel, 1.997cc ; 180ch à 3.750tr/min ; 400Nm à 2.000tr/min

Transmission : aux roues avant

Boîte : auto 8 rapports

L/l/h (mm) : 4.750/1.895/1.611

Poids à vide (kg) : 1.535

Volume du coffre (l) : 628 – 1.752

Réservoir (l) : 55

0 à 100 km/h (sec.) : 9,4

Prix : 38.440 € TVAC

Puissance : 180 ch

V-max : 215 km/h

Conso mixte : 4,9 l/100km

CO2 : 128 g/km

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Par Laurent Zilli Professionnel indépendant de la rédaction et de l'édition

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