La Golf, c’est la voiture normale par excellence. Et dans “normale”, il y a “norme”. Depuis maintenant 45 ans, c’est elle qui impose cette norme au segment des voitures compactes. Elle est la partition de base que les autres constructeurs jouent à leur manière en ajoutant du sex-appeal, de la sportivité, du confort, du tarif attractif, etc. Aujourd’hui, quelques notes de cette partition changent, et les autres vont devoir refaire leurs gammes. Une fois encore, la Golf fait évoluer la norme à petits coups de pas grand-chose.
Les yeux fermés
Bon, clairement, ce n’est pas sur le plan du design que ça se passe. Esthétiquement, vous le voyez, la transformation n’est pas radicale. La Golf reste clairement la Golf, et affiche juste ce qu’il faut de différences pour que même le plus profanes des observateurs puissent identifier le changement de génération. On ne peut ni l’adorer, ni la détester. On ne peut que la trouver rassurante, comme un point fixe dans un monde qui bouge trop vite.
La fameuse plateforme modulaire MQB évolue à peine plus, pour permettre à la voiture d’adopter de nouvelles technologies. Mais du coup, même les dimensions générales sont pratiquement inchangées, et il en va donc de même pour les cotes d’habitabilité et pour le coffre, qui reste à 380 litres. Un volume très… normal.
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Si on ferme les yeux en s’asseyant à bord et qu’on se fie dans un premier temps au toucher, on reconnait là aussi immédiatement une Golf. Le contact du volant, la fermeté du siège, la position d’assise, celle du levier de vitesses, sa façon de bouger dans la grille des rapports… Tout est parfaitement familier. Ce que nous allons découvrir en ouvrant les yeux l’est beaucoup moins.
La leçon
Quoique… Il est vrai que l’allure générale de la planche de bord ne se départit pas de l’immuable sobriété typique de la Golf. Et pourtant, c’est admirable. Car cette planche de bord est un concentré de technologie, mais VW a résisté à la tentation de vous jeter cette technologie au visage, d’en faire l’objet d’une démonstration de “matez un peu comme c’est high-tech”. La technologie est intégrée dans un environnement fonctionnel, ergonomique, user friendly. Dressons maintenant la liste (non-exhaustive) de ces technologies.
D’abord, il y a le tableau de bord entièrement digital et configurable, intégré dans un large bandeau noir brillant qui englobe aussi l’écran central du système multimédia. Ensuite, il y a la disparition quasi-totale des boutons classiques, au profit de boutons “à effleurement”. Il y en a à gauche du volant pour les commandes de phares, et sous l’écran central pour le sélecteur de mode de conduite, pour les fonctions d’aide au parking et d’aides à la conduite et pour l’accès au menu étendu de climatisation. Oui, une grande partie des commandes de clim passent désormais par l’écran, mais juste sous celui-ci, on trouve d’autres boutons à effleurement, permettant de régler directement, sans passer par l’écran, la température et le volume audio. Ajoutons encore que quel que soit le mode d’affichage choisi, tous les graphismes du tableau de bord digital ou du multimédia sont beaux, simples, lisibles, et élégant. Voici donc une des normes qu’établit la Golf 8 : ici, la technologie est fonctionnelle, elle n’est pas un moyen de vous en mettre plein la vue, quitte à vous égarer un peu, quitte à nous agacer beaucoup. Ceci est une leçon adressée à ceux qui se contentent du minimum, et encore plus à ceux qui en font trop (oui PSA, on pense à vous). Autre norme : tout ceci est livré en série, dès la Golf de base.
Bien sûr, il y a des options, et pas qu’un peu. Des options qui permettent à la Golf de se remettre à jour sur le plan de certaines aides à la conduite, voire de prendre le leadership de la catégorie. Par exemple, des phares LED Matrix capables d’éclairer en longue portée tout en modulant le faisceau lumineux pour n’éblouir personne, on en a sur l’Opel Astra depuis près de 5 ans, et on en a même maintenant sur la Corsa. La commande gestuelle pour le système multimédia, ou les commandes vocales naturelles (reposant sur la technologie Amazon Alexa), c’est par contre une première dans le segment. Idem pour le cruise control qui réduit et augmente automatiquement la vitesse pour négocier un rond-point ou un virage, ou encore de la faculté de la Golf à communiquer avec d’autres voitures et avec les infrastructures pour informer le conducteur des dangers potentiels situés dans un rayon de 800 mètres. Pour que cette dernière technologie serve vraiment, il faudra certes attendre qu’elle se développe. Y a plus qu’à… Mais il faut bien que quelqu’un commence, et c’est très bien que ce soit la Golf.
Comme… une Golf
En phase de lancement, le choix mécanique se limitera au 1.5 TSI 130, au 1.5 eTSI 150ch (voir plus loin) et au 2.0 TDI 114 ou 150 chevaux. Avec le temps, le choix sera cependant considérablement étendu, puisque VW confirme déjà l’arrivée d’une entrée de gamme à moteur 3 cylindres 1.0 TSI 95ch (annoncée à moins de 20.000 euros), de deux versions GTI et d’une R, de deux versions hybrides plug-in GTE, d’une 1.5 TGI (gaz naturel), et de deux versions 1.5 eTSI supplémentaire. Et c’est quoi, eTSI ? Ce sont les nouvelles mécaniques “hybrides light” à système 48V, basées sur le moteur 1.5 TSI bien sûr et systématiquement associées à la boîte DSG 7 rapports.
Pour faire court, nous dirons que sur la route aussi, la Golf reste la Golf, mais en mieux. Comprenez que les améliorations apportées aux suspensions et à la direction (deux différents types de l’une et de l’autre sont disponibles selon les versions) rendent le comportement de la Golf encore plus efficace. La limite d’adhérence du train avant est repoussée un peu plus loin et quand elle est atteinte, la voiture fait toujours preuve de la même prévenance sécurisante. La rigueur est impeccable, mais on n’est frappé ni par un quelconque dynamisme, ni par un confort particulièrement ouaté. Tout cela est donc… parfait ! Car c’est précisément la mission de la Golf : être un mètre étalon, taper au milieu de tout, obtenir l’équilibre absolu des différentes caractéristiques d’une voiture. Je ne vous ferai pas croire que moi, personnellement, c’est ce que je recherche, mais je le dis : obtenir un tel niveau de cohérence dans la normalité, c’est un art !
Conclusion
Comment conclure autrement qu’en disant que ceci… est une Golf ? Et ajouter que si nous retenons une chose de cette génération, c’est son usage judicieux de la technologie.
La Golf 1.5 TSI 130ch en quelques chiffres
Moteur : 4 cyl., turbo essence, 1.498cc ; 130ch de 5.000 à 6.000tr/min ; 250Nm de 1.500 à 3.500tr/min.
Transmission : aux roues avant.
Boîte : manuelle 6 rapports.
L/l/h (mm) : 4.284/1.789/1.456
Poids à vide (kg) : 1.315
Volume du coffre (l) : 380 – 1.297
Réservoir (l) : 50
0 à 100 km/h (sec.) : 9,2
Prix : 28.100 € TVAC
Puissance : 130 ch
V-max : 214 km/h
Conso. mixte : 5,3 l/100km
CO2 : 121 g/km
Autres motorisations
1.5 eTSI DSG : 150ch ; 5,7l/100 km ; 224km/h ; 31.760€ TVAC
2.0 TDI 115 : 115ch ; 4,2l/100 km ; 202km/h ; 29.710€ TVAC
2.0 TDI 130 : 102ch ; 4,3l/100 km ; 223km/h ; 33.419€ TVAC
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