Depuis plusieurs années, l’argent que l’on emprunte n’est pas cher. Car il faut se souvenir que les taux d’emprunt pour une habitation atteignaient les 5 ou 6% à la fin 2008 et plus de 10% dans les années 1990. Ces taux élevés étaient aussi pratiqués pour les prêts à la consommation, comme les automobiles par exemple où, en 2008, on atteignait aussi les 6%. Ces dernières années, les taux se sont donc effondrés, ce qui a profité à la relance économique.
La meilleure preuve de ces taux extrêmement bas est donnée par le Salon de l’auto pendant lequel les banques se livraient une bagarre sans merci. Et c’était encore le cas cette année puisque, même si les palais du Heysel sont restés fermés, il était possible de trouver un crédit à un taux de 0,59% pour n’importe quel type de véhicule. Certaines banques bien sûr émettaient plus de réserves et elles ne pratiquaient ces taux que pour l’achat d’une voiture verte. Cela dit, il était rare de trouver un taux à plus de 1%.
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L’envolée
Cette situation d’argent peu cher touche toutefois à sa fin, car depuis quelques semaines, les taux sont remontés en flèche. Ce qui n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour celui qui doit s’engager dans l’achat d’une nouvelle voiture. Beobank qui pratiquait du 0,59% à la période salon a remonté ses taux à 1,99%. Et ce n’est pas mieux ailleurs puisque Belfius pratique du 2,19%, KBC/CBC du 2,59% et Argenta du 3,25% alors que ce dernier accordait des crédits à 0,99% en janvier dernier.
Les organismes prêteurs sont toutefois plus compréhensifs avec ceux qui acquièrent des voitures vertes, c’est-à-dire, hybrides ou électriques : Axa banque réserve à ces acheteurs un taux de 2,07% (contre 2,42% à une voiture thermique) et BNP Paribas un intérêt de 2,05% au lieu de 2,90% (60 mois). Ce qui signifie que peu de particuliers bénéficient de ces taux plus bas puisqu’ils sont seulement 11% à acheter une voiture dite « verte », le plus souvent une hybride autorechargeable pour une question de coût.
Le début d’une remontée plus forte ?
Bien évidemment, la période du Salon de l’auto est particulièrement avantageuse et le reste de l’année, les taux pratiqués sont donc de facto plus élevés. Cela dit, le contexte économique difficile que nous vivons actuellement est marqué par une remontée plus forte des taux d’intérêt. C’est le fait de marché financiers chahutés qui poussent les taux à la hausse depuis le début 2022. Selon un banquier interrogé par le journal La Dernière Heure, les banques auraient du ajuster leur taux deux fois déjà (à la hausse) depuis le début de l’année. Et cette hausse se répercute évidemment sur le client final.
Les organismes de crédit indiquent toutefois que si la remontée des taux peut sembler importante, la différence en termes de débours pour le client reste limitée, car les montants restent relativement faibles et étalés sur des durées assez courtes. Il en va évidemment tout différemment pour les crédits hypothécaires.
Si l’on en croît les calculs de La Dernière Heure, pour un crédit de 20.000 euros sur 60 mois, la différence ne serait que d’une quinzaine d’euros par mois, ce qui fait malgré tout 900 euros au terme de la période de remboursement. Certes, les banques considèrent que cela reste négligeable, mais lorsqu’on prend en considération les augmentations de prix à l’achat et de tous les autres postes du quotidien (énergie, nourriture, etc.), on peut se poser des questions.
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