La voiture électrique est-elle bien acceptée ? Sur le principe probablement, mais dans la pratique, ce n’est pas sûr. Car la société reste encore frileuse vis-à-vis de la voiture électrique, notamment en raison de son autonomie, de la rapidité/facilité de recharge, mais aussi de son prix. Cette acceptabilité sociale encore timide pousse les constructeurs à avertir le politique d’éviter de mettre fin trop vite à la voiture thermique, au risque d’aggraver encore la fracture sociale. « Faux ! » vient de répondre l’organisme indépendant Transport & Environment (T&E) dans une étude publiée ce 15 novembre. L’ONG veut d’ailleurs adopter la posture inverse.
Accélérer le mouvement
Pour T&E, il ne faut pas freiner le mouvement vers la voiture électrique. Bien au contraire, il faut l’accélérer. L’ONG préconise en effet d’atteindre rapidement une masse critique en utilisant le levier de la voiture fleet ou de société qui sont des voitures bien équipées et qui se retrouvent rapidement sur le marché de l’occasion. C’est pour T&E la seule manière d’accélérer la transition. Et de la rendre équitable socialement. En effet, si le fleet passe massivement à la voiture électrique, le volume entrainera une baisse des prix de vente qui se rapprocheront alors de ceux des véhicules thermiques. En outre, comme ces véhicules sont assez rapidement remplacés, ils alimentent alors le marché de l’occasion qui devient une source d’approvisionnement à prix raisonnable pour le grand public ou à tout le moins à ceux qui n’ont pas des moyens importants.
Le problème des hybrides rechargeables
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T&E indique dans son dernier rapport annuel que le plug-in hybride, vendu comme une solution de transition, prend aujourd’hui trop de place et qu’elle fait de l’ombre à la voiture 100% électrique. L’organisme pense que l’hybride rechargeable est une manière de ne rien changer ses habitudes et donc de retarder le vrai passage à la voiture électrique indique Diane Strauss, directrice de T&E France au magazine industriel Usine Nouvelle.
Or, la masse de voitures plug-in va aussi se trouver sous peu sur le marché de l’occasion, mais pour combien de temps, car, ces hybrides rechargeables seront aussi bannis des centres-villes tôt ou tard. Dès lors, si celles-ci se retrouvent sur le marché de l’occasion, il sera saturé et encombré de véhicules aussi inutiles que polluants, car inutilisés.
La filière de la voiture électrique est actuellement une filière de luxe : des voitures chères pour des gens fortunés. Bien entendu, plusieurs marques, comme Renault avec la R5, mais aussi Dacia avec la Spring entendent proposer des voitures électriques abordables. Toutefois, celles-ci n’alimenteront pas le marché de l’occasion avant plusieurs années.
Il y a donc urgence dans la nécessité de faire baisser les prix des voitures électriques. Si la constitution d’une offre d’occasion est un moyen d’y parvenir, mais à condition que celui-ci soit rapidement alimenté et par une offre diversifiée qui propose autant des voitures électriques de luxe que des petites citadines. Reste à voir comment les choses évolueront avec la pénurie de puces qui a tendance à freiner le marché de la voiture électrique, voire à faire augmenter les prix.
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