ESSAI Alfa Romeo 4C Spider: chère Dolce Vita

L’Alfa 4C retire le haut. Ça n’enlève rien à sa grâce et, à son volant, on sent planer comme un air de Dolce Vita, mais en version accélérée…

Publié le 8 juin 2015
Temps de lecture : 7 min

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ESSAI Alfa Romeo 4C Spider: chère Dolce Vita

Alfa Romeo fait à nouveau vibrer les cœurs avec une voiture passion, la 4C. La version coupé, lancée fin 2013, connaît un honorable succès pour un modèle de niche : le constructeur a déjà enregistré 2.700 commandes depuis le lancement et 150 modèles ont été vendus rien qu’en Belgique. Notre petit marché est donc friand de 4C… En attendant sa toute nouvelle et très imminente berline propulsion, qui devrait s’appeler Giulia, Alfa Romeo présente maintenant la version d’été de sa 4C, la Spider. Au premier regard, le décapsulage n’enlève rien à la grâce de cette petite sportive, dont les galbes lui donnent de faux airs de Ferrari. Selon nous, la version découvrable affiche même un plus beau regard que le coupé, car elle perd les «yeux d’insecte» de ce dernier (ses optiques perlées de diodes) pour les remplacer par de classiques globes transparents abritant un éclairage au xénon (les diodes restent toutefois disponibles en option).

Fine toile

Côté châssis, on retrouve la structure du coupé : sous les panneaux de carrosserie en matériau composite, le squelette de la bête s’articule autour d’une structure monocoque façonnée en fibres de carbone. Un matériau habituellement réservé au très haut de gamme et choisi pour son excellent rapport poids/rigidité. Dans le cas du Spider, la nouveauté se situe bien sûr du côté du toit, qui se compose ici d’une fine toile.

Un couvre-chef qui s’ôte manuellement : il faut d’abord dégrafer la toile au niveau de ses extrémités latérales, puis l’enrouler sur elle-même, pour ensuite la ranger au chaud à côté du moteur, dans le coffre arrière. Ce dernier perd alors un gros quart de son volume, lui qui était déjà minuscule… Rouler cheveux au vent impliquera donc de voyager vraiment très léger. Et inutile d’essayer de glisser votre tête entre les roues avant : comme celui d’une Twingo, le capot antérieur de la 4C ne peut se relever que pour les opérations de maintenance et de réparation. Il n’abrite aucun espace de stockage.

Un brin plus lourde 

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Le découpage du toit a impliqué quelques modifications structurelles : pour renforcer la rigidité de la partie avant, le Spider troque le cadre de pare-brise en alu du coupé contre un élément en fibres de carbone collé et vissé sur le châssis monocoque. Et pour assurer la sécurité, on trouve derrière les sièges un nouvel arceau en aluminium. Ces modifications, associées à un équipement plus fourni (la climatisation et le siège passager réglable en longueur sont de série sur le Spider) engendrent un supplément de poids de 45 kilos par rapport au coupé, pour une rigidité quasiment identique. Cette 4C sans toit accuse donc toujours moins d’une tonne à la pesée. Un poids plume !

La balade

Malgré ses grands airs, la 4C est plus courte qu’une MiTo et son toit nous arrive à la taille… Bref, on ne grimpe pas à son bord, mais on y descend littéralement. Si l’accès à l’habitacle est l’un des grands défauts du coupé, il est ici facilité par l’absence de toit. Lorsque la toile est ôtée, on se glisse plus facilement dans les deux sièges baquets, posés très près du sol et dotés d’une structure composite renforcée en fibres de carbone et de verre.
Sous le capot arrière, on retrouve logiquement le moteur du coupé : un petit 1,75 litre turbo à 4 cylindres, fort de 240 chevaux. Notre premier modèle d’essai était équipé de l’échappement standard. Un tour de clé et le moulin se réveille sans gronder. Dès les premiers kilomètres, on s’étonne du confort d’amortissement, bien que notre modèle dispose pourtant de la suspension sport optionnelle (1.150 euros). Les ingénieurs nous confirmeront plus tard avoir adouci les réglages de châssis par rapport au coupé.

En mode «Naturale», la boîte robotisée égrène ses rapports avec douceur et on peut se laisser glisser paisiblement, cheveux au vent et une seule main sur le volant. Car si la direction non assistée est assez dure en manœuvre, elle ne réclame qu’un moindre effort une fois la voiture lancée. Seul défaut sur le plan du confort : les bruits aérodynamiques deviennent vite très élevés. Dès 100 km/h, il faut sensiblement hausser le ton pour discuter avec son passager.

L’attaque

Après avoir longé les petites routes bordées de rizières du Nord de l’Italie, changement de décor : on se lance sur la piste du centre de développement et d’essai du groupe Fiat, situé à Balocco, entre Turin et Milan. Notre nouvelle monture dispose, elle, de l’échappement Sport, une option (700 euros) que l’on conseille vivement, tant elle rend la voiture plus grisante : cet échappement dépourvu de silencieux fait tonner le moteur à la manière d’un bloc de compétition. À terme, la 4C Spider pourra aussi s’offrir un nouvel échappement central avec volet piloté et sortie en titane et carbone, réalisé par le spécialiste Akrapovic !

Sur la piste, on commute le sélecteur en mode «Race», qui débranche le contrôle de stabilité et impose de changer manuellement les rapports de la boîte robotisée à double embrayage offerte de série. Les vitesses s’enchaînent alors rapidement, d’une simple pichenette sur les palettes solidaires du volant. Et le poids plume de l’engin lui donne des ailes : avec un rapport poids/puissance de 4 kg/ch, le Spider sprinte de 0 à 100 km/h en seulement 4,5 secondes.

En courbe, le petit volant guide une direction précise, dépourvue d’assistance, et les roues semblent être le prolongement de nos bras. La petite Alfa virevolte d’un virage à l’autre avec une étonnante agilité. L’équilibre est parfait et la motricité sans faille, malgré l’absence d’un vrai différentiel arrière autobloquant mécanique. Sur le plan sportif, ce Spider est donc une réussite.

Et de manière globale, le bilan est aussi très positif. Jusqu’à ce que l’on jette un œil sur le tarif : le Spider coûte 10.000 euros de plus que le coupé, ce qui le place à 73.200 euros sans options, soit un gros 20.000 de plus qu’une Lotus Elise S de 219 chevaux, à la philosophie similaire. La 4C Spider est aussi 20.000 euros plus chère qu’une Porsche Boxster de base, certes moins performante, mais tout de même, ça sent un peu l’arrogance. Ceci dit, c’est vrai que ce nouveau Spider Alfa sait toucher au cœur…

Conclusion

Cette 4C Spider est une séductrice. Elle accroche tant le regard que l’oreille, et sa légèreté lui permet de se comporter avec nervosité. Elle peut aussi se faire relativement douce pour les balades romantiques. Mais ses charmes s’achètent au prix fort !

+

Style et structure de mini-supercar

Conduite sans filtre

Compromis confort/tenue de route

Poids plume, performances

Accès plus aisé que dans le coupé

Prix de mini-Ferrari

Trop de bruits aérodynamiques

Petit coffre (surtout décapoté)

L’Alfa 4C Spider en quelques chiffres

Moteur : 4 cylindres en ligne, essence, 1.742cc, 240ch à 6.000tr/min, 350Nm de 2.200 à 4.250tr/min

Transmission : aux roues arrière

Boîte : robotisée à 6 rapports

L/l/h (mm) : 3.989/1.864/1.183

Poids à vide (kg) : 940

Volume du coffre (l) : 110

Réservoir (l) : 40

0 à 100 km/h (sec) : 4,5

Prix : 73.200 € TVAC

Puissance : 240 ch

V-max : 257 km/h

Conso. mixte: 6,9 l/100km

CO2: 161 g/km

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