«Celle qui a remporté le Dakar en 2015 et fini deuxième en 2016 ? Heu… Merci Stéphane !»
Next thing I know, je suis dans l’avion qui m’emmène à Rovaniemi (ville natale du Père Noël) assise, par hasard, à mon numéro fétiche, le 22, et à côté de Michel Perin, navigateur chevronné et renommé du team X-Raid. L’histoire veut que Michel fût mon instructeur avant de prendre part au Dakar aux côtés de papa. Loquaces retrouvailles !
Quelle misère !
Premier contact avec l’engin tôt le matin : l’habitacle. Alors que la tendance est aux volants multifonctions avec des boutons de toutes les couleurs ( le pilote doit avoir fait des études pour arriver à les retenir et les manier !), le volant de la Mini, lui, est très rudimentaire. Rudimentaire aussi le tableau de bord et tout l’environnement du pilote, voire même minimaliste. Face à moi : un écran Motec qui affiche les infos du pilote (régime moteur, températures, pressions) et ses diodes pour signaler le moment idéal auquel passer les rapports. A droite : le levier de la boîte séquentielle Sadev 6 vitesses, le frein à main et le blocage du différentiel. En bas, trois pédales… mais on en utilise que deux. Et basta ! Le pilote…pilote, un point c’est tout !
Par contre, à droite, côté copilote, quelle misère ! Chaque centimètre carré de l’espace disponible est utilisé par un instrument, un indicateur ou un bouton : un GPS, deux trip masters, des appareils électroniques, des switches en tout genre, des fusibles, des fusibles de rechange, des témoins de pression, de température, et j’en passe ! Le copilote, lui, ne fait pas que copiloter ! En plus de lire le roadbook (qu’il doit préparer la veille des heures durant), il gère la voiture, le pilote, et la course. Quel boulot ! Pas étonnant que cela ne m’ait jamais tentée !
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Sensations
Deuxième contact : aux commandes. Bien installée, l’univers m’est immédiatement familier. Le moteur qui démarre, l’intercom, l’écran, le «clanck» de la première vitesse engagée… Je suis chez moi, c’est parti ! Quelques kilomètres sur route ouverte pour rejoindre le circuit de glace sont bien nécessaires pour m’imprégner de la Mini haut-perchée au moteur BMW diesel bi-turbo de 320 chevaux. La réactivité de la pédale de gaz, la dureté de celle des freins, et les vitesses qu’il faut changer d’un geste fort et sec tout en restant pied au plancher… Cela me rappelle des sensations «circuits».
Suspendue
La piste de glace est petite et les virages serrés. Je me demande comment je vais réussir à tourner. Et pourtant ! La voiture est lourde (2 tonnes), certes, mais n’en reste pas moins agile et souple. Les transferts de masse sont prévisibles et nécessaires pour «motricer» et diriger la voiture. Elle est extrêmement bien suspendue. Une fois la voiture comprise, la danse peut commencer car c’est bien d’un ballet qu’il s’agit. Frein-appel-contre appel-accélération. Rythme et anticipation. Plaisir. Ephémère. Car une fois compris, il faut rentrer. «C’est un peu court, jeune homme !».
Petit regret : j’aurais bien voulu la faire danser sur du relief pour profiter de son débattement (235 mm) et de sa vitesse de passage sur un terrain abîmé… Je me souviens qu’au Dakar 2002 (!), c’est ce qui nous pénalisait le plus avec le Toyota Land Cruiser 3 litres turbo diesel. On devait pratiquement s’arrêter pour franchir chaque petite marche, bosse ou fosse de la piste !
En conclusion…
Info ou intox ? La Mini ALL4 Racing ne tient pas son nom de ses 4 roues motrices ! A mon avis elle est ainsi nommée car elle réunit quatre voitures en une :
1 Une voiture off-road pour franchir dunes et rocaille et avaler un terrain parfois très cassant.
2 Une voiture rallye : rapide, agile et réactive sur les pistes roulantes.
3 Une voiture de circuit : à part la position très droite du pilote, l’habitacle et ses commandes sont ceux d’une voiture de circuit où tout est fait pour gagner du temps.
4 Une voiture d’endurance : robuste et fiable pour parcourir 700 km/jour deux semaines durant.
Sérieux défi que celui-ci : un gros compromis sans se compromettre ! C’est réussi !
Le saviez-vous ?
Il y a deux amortisseurs par roue, pesant une dizaine de kilos chacun ! Plutôt que de changer les amortisseurs tous les jours ou tous les deux jours, on les démonte et on en change simplement l’huile. L’huile fraîche vaut un amortisseur neuf !
Cette Mini All4 Racing vaut entre 800.000 et 1 million d’euros.
Le vérin qui permet de soulever la voiture en cas d’ensablement est branché sur le même circuit que l’air conditionné. Il faut donc couper celui-ci pour soulever la voiture.
Les équipes d’usine disposent d’un «mapman» qui, de France, sur toute la durée de l’épreuve et dès réception des roadbooks, retranscrivent le parcours du rallye sur des cartes géographiques pour que les copilotes puissent mieux repérer le terrain de la spéciale et ainsi éviter des erreurs qui pourraient coûter cher. A ce niveau, les détails des détails comptent !
De ce voyage, je retiens aussi :
Le message de Michel Perin : travailler, partager et admettre ses erreurs.
Le message de Miko Hirvonen (pilote) : garder l’équilibre entre sa vie professionnelle et sa famille.
Le message de Nani Roma (pilote) : respecter l’histoire des belles mécaniques et ceux qui les ont conduites.
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