ESSAI Ford Fiesta: bon sang ne saurait mentir

La génération sortante de la Fiesta a été saluée comme la meilleure de sa catégorie sur le plan du dynamisme et du plaisir pur de conduite. Grosse pression sur les épaules de sa descendante donc, qui doit faire au-moins aussi bien!

Publié le 17 juillet 2017
Temps de lecture : 7 min

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ESSAI Ford Fiesta: bon sang ne saurait mentir

La génération 6, qui a vécu de 2008 à aujourd'hui (un cycle un peu plus long que de coutume), avait mis tous les connaisseurs d'accord. Et pas que. Le grand public lui aussi lui a réservé un accueil chaleureux. Cette Fiesta a été le plus grand succès de la lignée et en fin de carrière – durant un mois, au printemps 2017 -, elle s'est même offert le luxe d'être la voiture la plus vendue d'Europe, privant brièvement de ce titre son indéboulonnable majesté VW Golf. Ce n'est pas donné à n'importe qui !

Et quels sont les atouts qui lui ont valu ce plébiscite ? Outre les qualités dynamiques, qui intéressent surtout les indécrottables passionnés dans notre genre, il y a son rapport qualité/prix, son excellentissime moteur 3 cylindres essence 1.0 EcoBoost (à la fois généreux en prestations et peu gourmand), son équipement très correctement tarifé, son habitabilité honnête au vu des dimensions, son confort, son design expressif et aussi (parce que nous ne sommes pas encore tout à fait les seuls indécrottables !) une version sportive ST absolument géniale. Au moment de passer à la Fiesta 7, Ford a donc la mission de prolonger le succès en conservant toutes ces qualités, de les renforcer si possible et, pourquoi pas, en ajouter d'autres. Mission accomplie?

Evolution timide

Esthétiquement d'abord, on regrette un peu cette tendance trop répandue chez bien des constructeurs : vouloir capitaliser sur un look qui plaît et ne pas trop chambouler les choses quand vient le moment de changer de génération. Ford a à son tour été touché par le syndrome. En tout cas en ce qui concerne la face avant. Oui, elle est différente, et il ne faut pas être (très) fin connaisseur pour le voir. Mais avouez que ça ne crève pas les yeux. Ce n'est que vue de profil que la nouveauté devient plus évidente, parce qu'on distingue alors la partie arrière qui, là, oui !, a complètement changé et donne à la voiture un petit supplément de maturité. Mais malgré une Fiesta 7 plus longue de 7 cm et plus large de 1,3 cm que sa devancière, les proportions ne s'en trouvent pas transformées et on a un peu l'impression d'avoir une Fiesta 6 face-lift plutôt qu'une Fiesta 7.

Vous direz que ce n'est pas pire que la « toute nouvelle » Polo qui tient du jeu des 7 erreurs. Nous répondrons : “Encore heureux !”. Mais C'est peut-être que Ford a saisi l'air du temps. A une époque où le monde part en sucette, où on n'est plus sûr de rien, où on a peur de tout, il se peut que le client trouve un certain réconfort à voir que sa voiture, elle, est toujours égale à elle-même. Sauf qu'en même temps, il veut que cette apparence traditionnelle cache un contenu hautement moderne. Et là, la Fiesta fait le boulot…

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Fashion

Car en ouvrant la portière, on découvre un habitacle qui a vraiment fait peau neuve. Tout a été redessiné bien sûr, et la Fiesta renforce son aspect technologique (du moins dès qu'on s'éloigne de la finition de base), avec un écran digital assez large dans le combiné d'instruments, avec ce tellement « mode » écran multimédia façon tablette flottante au sommet de la console, avec un système d'info-divertissement SYNC3 ultra-connecté (qui, au passage, est une réponse aux anciennes critiques en matière d'ergonomie), etc. Bref, même si son intérieur est assez classique dans ses formes, la Fiesta est dans le coup. Ford enrichit aussi la liste d'aides à la conduite, désormais très complète : feux de route automatiques, lecture des panneaux routiers, cruise control adaptatif, détection de piétons, surveillance de changement de bande, etc.

La nouvelle Fiesta a aussi droit à son tour à une finition haut de gamme Vignale, que l'on reconnait entre-autres à la calandre spécifique, à ses sièges en cuir aux jolis motifs matelassés ou encore à un habillage en (faux ?) cuir à surpiqûres sur le haut de la planche de bord. Tout cela est vraiment flatteur à l'œil, hélas moins au touché. Car on a l'impression que cet effort porté sur la partie haute de l'habitacle a été fait au détriment de la partie basse, où la qualité des plastiques est même en légère régression par rapport à la génération précédente. Une drôle de décision de la part de Ford, qui nuit un peu à la cohérence de l'ensemble.

C'est moins flagrant dans l'autre nouvelle finition de la gamme, la ST Line, d'inspiration plus sportive. Soit dit en passant, cette finition aurait pu s'appeler “ST Light”. Vous allez voir pourquoi…

Toujours une référence

Nous le disions plus haut : même en fin de carrière, la Fiesta précédente était la référence de sa catégorie en matière de comportement routier. Les ingénieurs n'ont donc pas dû complètement remettre l'ouvrage sur le métier. La base est excellente, et il a suffi de procéder à quelques retouches aux trains roulants pour rendre la Fiesta meilleure encore. La voici donc à la fois plus confortable qu'avant, et en même temps plus efficace, plus campée sur ses roues, plus précise, plus communicative. Et pour les conducteurs les plus avertis, la meilleure nouvelle est que la Fiesta est encore plus joueuse. Avec elle, l'exercice du lever de pied en virage est un régal absolu. Chez Ford, on a toujours eu la conviction à contre-courant que le survirage aussi était un gage de sécurité (surtout avec un bon ESP en cas de mauvaise surprise). Donc les voitures sont réglées pour. Oui, la Fiesta est logiquement un peu sous-vireuse en attaque de courbe, mais quand on a la manière, on peut aussi la rendre survireuse juste ce qu'il faut.

Enfin, si la finition ST line est une véritable ST « light », c'est parce qu'elle n'a pas de sportif que l'apparence. Outre sa face plus expressive, son kit carrosserie et son assiette légèrement surbaissée, ses réglages sont aussi plus typés. La direction est plus précise, l'amortissement un poil plus ferme, bref, elle est plus engageante.

Enfin, côté mécanique, pratiquement pas de changements. Ford propose des moteurs essence 4 cylindres atmosphériques en entrée de gamme (70 ou 85 ch), deux versions du 1.5 TDCI (85 ou 120 ch) et surtout le toujours remarquable 3 cylindres turbo EcoBoost, en 100, 125 et 140 ch. Comme auparavant, c’est vers l'une de ces trois versions que nous irions.

Conclusion

Dans la catégorie, vous trouverez plus sexy, mieux fini, plus luxueux ou moins cher… Mais plus gratifiant à conduire que la Fiesta, y a pas. Et aux tarifs pratiqués, c'est toujours une excellente affaire!

+

Toujours la référence sur la route

Tarifs concurrentiels

Moteur EcoBoost toujours très convaincant

Système SYNC3 parmi les meilleurs du marché 

Evolution esthétique timide

Qualité des plastiques en recul

  

La Fiesta Vignale Ecoboost 140 en quelques chiffres 

Moteur : 3 cyl. turbo, essence, 998cc, 140ch à 6.000tr/min, 180Nm de 1.500 à 5.000tr/min

Transmission : aux roues avant

Boîte : manuelle 6 rapports

L/l/h (mm) : 4.040/1.941/1.476

Poids à vide (kg): 1.144

Volume du coffre (l) : 292 – 1.093

Réservoir (l) : 42

0 à 100 km/h (sec.) : 9

Prix : 22.750 € TVAC

Puissance : 140 ch

V-max : 202 km/h

Conso. mixte : 4,5 l/100km

CO2 : 102 g/km

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Par Laurent Zilli Professionnel indépendant de la rédaction et de l'édition

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