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ESSAI McLaren Elva : Rayon de soleil !

Voilà plus d’un an que je n’avais plus été essayer une voiture à l’étranger. Imaginez donc le choc lorsqu’on m’a proposé de conduire le McLaren Elva au départ de la place du Casino de Monte-Carlo !

Stéphane Lémeret Stéphane Lémeret | Publié le 7 mars 2021 | Temps de lecture : 15 min

L’Elva, c’est la McLaren de route la plus performante de tous les temps. Avec un poids comparable à la fameuse « F1 » commercialisée dans les années 90 (1.148 kg !) mais une puissance de 815 chevaux au lieu des 627 modestes canassons de l’ancêtre, cette dernière ne peut évidemment que s’avouer vaincue. Idem pour la célèbre McLaren Senna, équipée plus ou moins du même 4 litres V8 bi-turbo que l’Elva mais pesant près de 200 kilos de plus. Evidemment : un toit et des vitres, ça ne pèse pas rien. Car comme vous l’aurez « probablement » remarqué sur les photos, cet engin se dispense de pare-brise !

McLaren Elva

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Ce n’est pas une première puisque Ferrari (avec la Monza), Aston, Lamborghini ou encore… Renault avec son Spider ont déjà produit de tels délires. Mais cette McLaren est probablement celle qui est la plus légitime puisqu’elle porte le nom d’Elva. Cela ne vous dit peut-être pas grand-chose mais ce patronyme était celui d’un fabricant de barquettes de course dans les années 60. Un constructeur avec lequel Bruce McLaren s’était associé pour produire des McLaren-Elva destinées aux courses américaines.

Drôle de surprise

Bon, je fais le malin avec ma « science » mais c’est comme la confiture : moins on en a, plus on l’étale. Je vous dis ça parce que j’ai honte et que je dois me confesser. A la base, si j’étais à Monaco, c’était pour découvrir en avant-première la nouvelle McLaren Artura, la première supercar hybride plug-in du marché. Mais la marque anglaise avait une bonne surprise pour moi : « Ca te dirait d’essayer l’Elva ? On en a une à l’Hôtel de Paris, à côté du casino, tu peux l’avoir pendant deux heures ». Le genre de proposition qui ne se refuse pas… même si je n’avais (et c’est là que j’ai honte !) pas la moindre idée de ce qu’était l’Elva. Bon, allez, à ma décharge, il s’est passé tellement de choses bizarres depuis novembre 2019, date de sa révélation, que j’avais complètement oublié son existence !

Imaginez ma tête lorsqu’on m’a désigné cette « chose » dorée en face du casino. C’est là que j’ai compris pourquoi la responsable presse m’avait proposé un casque quelques instants plus tôt. Mais comme j’avais refusé, je n’ai pas eu le courage de lui dire que, ben, finalement…

Bravo moi : j’étais habillé comme au printemps, sans veste ni écharpe, et j’allais conduire une voiture sans pare-brise au mois de février. Bon, coup de bol, il faisait très beau ce jour-là. Mais frais quand même !

C’est là que l’ingénieur de service m’a un peu rassuré : ses collègues ont développé un système baptisé AAMS (Active Air Management System), sorte de gros déflecteur sortant du capot avant pour éviter de se prendre tout l’air dans la tronche au-delà de 40 km/h. Oui, bon, faut pas rêver non plus, c’est pas comme un pare-brise… J’y reviendrai.

Bon investissement

Quel show sur la place du casino ! La dernière fois que j’étais parti de là pour un essai, c’était pour la Ferrari 360 Spider. Je sais, ça ne me rajeunit pas mais j’en ai gardé un souvenir amusé car à l’époque, les touristes japonais nous avaient mitraillés (moi et mes confrères) avec leurs gros appareils photos. Cette fois, moins de voitures et pas d’asiatiques en vue en raison de la pandémie mais quand même une belle effervescence, et une nuée de smartphones pour m’immortaliser en train de monter à bord.

McLaren Elva door

Après avoir ouvert la porte, s’ouvrant vers le haut, l’accès à bord est évidemment facile vu l’absence de toit. Les sièges sont réalisés dans un matériau qualifié de révolutionnaire par McLaren, l’Ultrafabrics. Ca ressemble à du cuir mais c’est beaucoup moins sensible à la chaleur, au froid et à l’humidité.

Autre nouveauté : les commandes permettant de choisir le mode de conduite (réglages moteur-boîte d’un côté et suspensions de l’autre) sont désormais situées à portée de doigts, sans devoir lâcher le volant. Une innovation reprise sur la toute nouvelle Artura.

Avant de m’en aller vers les routes de l’arrière-pays niçois, je demande une dernière explication à McLaren : qu’est-ce donc que ce faux rétroviseur central, qui ne sert à rien vu qu’il est beaucoup trop bas ? « Obligatoire aux Etats-Unis, et ce modèle est destiné à ce marché. » Sont fous ces Ricains ! Par contre, il est logique que cet exemplaire soit amené à traverser l’Atlantique car cette peinture dorée et blanche constitue un hommage à la McLaren-Elva conduite par Elvis Presley dans le film Spinout, sorti en 1966. Mais rassurez-vous, toutes les Elva ne sont pas de cette couleur, chacun des 149 acheteurs ayant évidemment le droit de la personnaliser selon ses goûts. A noter d’ailleurs qu’au départ, 399 exemplaires étaient prévus. La crise serait-elle passée par là ? En tout cas, ceux qui ont passé commande peuvent se réjouir : leur joujou n’en sera que plus exclusif. Et comme il y a fort à parier que cette auto reste à tout jamais la plus ultime McLaren purement thermique jamais produite, elle devrait prendre pas mal de valeur. Vendue 1,7 million d’euros, on peut donc la considérer comme un bon investissement !

Facile

Honnêtement, la conduite de cet engin hyper-exclusif en ville ne pose pas de problème particulier. La visibilité est forcément parfaite (sauf vers l’arrière), les dimensions faciles à cerner malgré une largeur bien au-delà de la moyenne, et le V8 ronronne gentiment sans trop en faire. Quant à la boîte, elle est d’une douceur étonnante lorsqu’on roule calmement. La seule chose à surveiller, ce sont les réactions des autres automobilistes. Même si à Monaco les gens ont tendance à être terriblement blasés face aux autos les plus chères du monde, McLaren a fait fort avec l’Elva car même les Monégasques pur souche font des yeux comme des soucoupes lorsqu’ils voient passer cette barquette ! Moi qui aime la discrétion, je ne savais pas trop où me cacher derrière mes lunettes développées en collaboration avec l’armée américaine et offertes avec le véhicule. Vivement la montagne !

Une facilité déconcertante

815 chevaux pour 1.148 kilos… Je crois que je n’avais jamais conduit voiture de route aussi performante. Je pouvais donc m’attendre à devoir dompter une bête sauvage, surtout que toute la puissance passe par les seules roues arrière. Eh bien, il n’en est rien ! Evidemment que ça pousse. Evidemment qu’il faut raison garder, surtout sur ces routes étroites et très fréquentées. Et que les virages vous sautent au visage.

Mais franchement, l’Elva est tout sauf sauvage. Rien à voir avec une Lamborghini V12, par exemple, qui a un côté effrayant dans la circulation. Le caractère très linéaire du V8 bi-turbo, qui pousse à peu près de la même manière de 1.000 à 8.000 tr/min, avec une sonorité relativement raisonnable pour sa catégorie, y est pour beaucoup. Tout comme la boîte, qui se fait complètement oublier tant elle est parfaite. Le travail de la fameuse suspension McLaren, mariant mieux qu’aucune autre efficacité et confort, fait le reste.

https://gocar.be/nl/autonieuws/nieuwe-auto/5-verbluffende-feiten-over-de-nieuwe-mclaren-artura

C’est donc paradoxal mais oui, cette bête de course est tout sauf difficile à piloter. Mais je dois vous avouer que vu les circonstances et le prix du modèle, je n’ai pas jugé raisonnable de déconnecter l’ESP. A certains moments, j’aurais pourtant bien voulu car son intervention est parfois un peu frustrante en sortie de virage, lorsqu’il empêche toute la puissance de faire valoir ses droits.

En entrée de courbe par contre, le châssis est d’une efficacité diabolique ! Le fait de n’avoir aucun montant de pare-brise vous permet de placer la voiture exactement où vous le voulez, et vous avez l’impression que quelle que soit la vitesse, elle est toujours capable d’y aller. Le feeling de la direction, lui aussi, est parfait : le volant vous transmet fidèlement tout se qu’il se passe sous les roues. C’est à la fois tranchant, précis, et pas trop direct. Quant aux freins, ils sont extraordinaires de puissance et d’endurance, ce qui n’a évidemment rien d’étonnant vu le poids de la machine. Et malgré le fait qu’ils soient en carbone-céramique, ils sont également faciles à doser.

Mettez un casque

Je n’ai qu’un regret : que l’on ne puisse pas déployer le fameux coupe-vent AAMS en mode « Track », qui diminue l’action de l’ESP. Car sans ce précieux allié contre l’action Eole, la McLaren Elva devient vraiment très fatigante à conduire. Vous vous en prenez tellement plein la tête que vous n’entendez plus le moteur au-delà de 60 km/h !

McLaren

Je peux donc confirmer que l’AAMS est efficace car sans lui, cette auto est quasiment inutilisable. Mais n’allez pas croire qu’il résout tous les problèmes. Sur autoroute, tenir le 130 km/h devient vite lassant : mieux vaut croiser à 110 pour éviter de trop subir les effets du vent.

Mais bon, si je n’avais pas fait l’imbécile en refusant le casque proposé par McLaren, j’aurais peut-être un autre avis. En tout cas, si un jour vous avez la chance de faire un tour en Elva, ne dites pas non. Ni à la voiture, ni au casque !

Conclusion

L’Elva est un engin unique au monde. Délirante et terriblement performante, elle sait pourtant aussi se faire aimer en mode balade, laissant alors ses utilisateurs profiter pleinement de la conduite au (très) grand air !  

McLaren open

L’Elva en quelques chiffres

Moteur : V8 essence bi-turbo, 3.994cc ; 815ch ; 800Nm.

Transmission : aux roues arrière.

Boîte : séquentielle 7 rapports.

L/l/h (mm) : 4.611/2.125/1.088

Poids à vide (kg): 1.148

Volume du coffre (l) : 50

Réservoir (l) : NC

0 à 100 km/h (sec.) : 2,8

Prix : 1.709.000 € TVAC

Puissance : 815 ch

V-max : 327 km/h

Conso mixte : NC

CO2 : NC

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