L’évolution des comportements des automobilistes belges révèle une tendance marquée : de plus en plus de propriétaires choisissent d’éviter les garages de marques pour se tourner vers les centres automobiles indépendants tels qu’Auto5, Bosch Car Service ou Midas pour ne citer que ceux-là. C’est une enquête menée par le bureau d’études GiPA en collaboration avec Auto5 qui le relaie. Les Belges, qui mettent leur voiture au garage plus de 10 millions de fois par an et ils choisissent désormais à plus de 50% les centres automobiles plutôt que leur concessionnaire officiel.
La principale raison de ce changement réside dans le coût. « Les conducteurs recherchent avant tout des alternatives aux garages de marques classiques en raison des tarifs élevés », indique ainsi Olivier Renard, porte-parole d’Auto5. Les chiffres confirment cette tendance : le coût moyen d’un entretien dans un garage de marque s’élève aujourd’hui à 405 euros, alors que les centres auto offrent le même service pour 346 euros en moyenne. Cette différence de prix significative pousse 62% des automobilistes à préférer les centres indépendants.
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Pas que le prix
Cela dit, le prix n’est pas le seul facteur déterminant. Les conducteurs citent également la flexibilité comme un avantage majeur des centres automobiles indépendants. Ces derniers offrent des plages d’ouverture plus larges, permettent des visites sans rendez-vous tandis qu’ils sont aussi souvent situés plus près du domicile ou du lieu de travail des automobilistes. Cette accessibilité, combinée à des délais d’attente plus courts, contribue aussi à attirer une clientèle de plus en plus nombreuse vers ces alternatives.
Par ailleurs, l’enquête montre que la perception des centres automobiles a évolué au fil des ans. Jadis perçus comme des lieux pour des réparations basiques ou des changements de pneus, ces établissements ont considérablement élargi leur gamme de services, ce que les automobilistes ont bien compris. « Nos centres auto sont aujourd’hui de vrais garages offrant les services d’entretien et de réparation pour toutes les marques et technologies », confirme Olivier Renard d’Auto5.
Le fait est que l’augmentation de l’électronique embarquée et la complexité croissante des nouvelles technologies automobiles, comme les systèmes d’assistance au stationnement ou les boîtes de vitesses automatiques, ont poussé les centres auto à investir massivement dans la formation continue de leur personnel et l’acquisition d’équipements de pointe. Aujourd’hui, 43% des automobilistes déclarent que la confiance dans l’expertise technique constitue un critère clé dans leur choix de garage, renforçant ainsi la position des centres automobiles sur le marché. Les statistiques montrent en outre que la montée en puissance des véhicules électriques et hybrides a créé de nouvelles opportunités pour ces centres. Auto5, par exemple, a enregistré une augmentation de +66% des entretiens sur les voitures électriques au cours des dernières années, preuve de leur capacité à s’adapter aux nouvelles demandes du marché.
« Il est clair que les automobilistes recherchent avant tout des solutions globales pour leur mobilité. C’est pourquoi Auto5 se concentre sur une offre 360° de services d’entretien et de réparation, combinée à la vente de tous les produits et accessoires pour l’automobile. Aujourd’hui, nous sommes en mesure de servir toutes les marques de voitures et tous les types de motorisations », explique encore Olivier Renard.
Les garages des marques résisteront-ils ?
Face à l’essor des centres auto, les garages de marques se retrouvent en difficulté. Pour la première fois en dix ans, leur part de marché en matière d’entretien est tombée sous la barre des 50%. Ce déclin pose une question cruciale : les garages de marques pourront-ils résister à cette concurrence accrue alors qu’ils sont déjà confrontés au ralentissement des ventes automobiles et, bientôt, à un changement de modèle économique (des agences plutôt que des concessions).
En effet, les garages officiels sont confrontés à des coûts de fonctionnement élevés, ce qui se reflète dans les prix facturés aux clients. Ils doivent également maintenir une infrastructure lourde, respecter des normes strictes imposées par les constructeurs, et souvent investir dans des équipements spécifiques à chaque marque. Pour faire face à cette concurrence, certains garages de marques se regroupent parfois avec des capitaux étrangers. Cette stratégie leur permet de mutualiser leurs ressources et de réduire certains coûts, mais elle ne garantit pas la résolution des problèmes de fond liés à leur modèle économique. Ces regroupements semblent pouvoir offrir une bouffée d’oxygène à court terme et il faudra voir s’ils sont capables d’apporter une solution pérenne à la baisse de fréquentation des garages de marques. Le modèle traditionnel des concessionnaires, basé sur la fidélité à une marque et la confiance dans l’exclusivité de leur expertise, semble dès lors de moins en moins adapté à la réalité du marché où le client est à la recherche d’un meilleur rapport qualité/prix.
L’enquête montre aussi que l’automobiliste belge sait qu’il devra évoluer : un peu moins de la moitié des répondants déclarent que leur prochaine voiture sera équipée d’un moteur à carburant fossile, contre 35% d’une technologie alternative (10% électrique, 18% hybride et 7% hybride rechargeable). Les 16% restant ne se prononcent pas encore sur la motorisation de leur prochain véhicule.
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