CarVertical, une entreprise spécialisée dans la fourniture de données sur l'historique des véhicules, a publié un nouveau rapport sur la manipulation des compteurs kilométriques. L'entreprise s'est penchée sur l'ensemble du marché européen, a examiné les fraudes au niveau des différentes marques de voitures et a identifié le pays le plus touché.
L'étude montre que près d'une voiture d'occasion sur 20 vendue en Europe en 2024 a été affectée par de faux relevés de compteur kilométrique. La bonne nouvelle est que la tendance est à la baisse. En fait, le taux a légèrement baissé (de 5,3 % en 2023 à 4,9 % en 2024), mais la mauvaise nouvelle est que l'impact sur le marché reste préoccupant. Surtout en l'absence de sanctions transfrontalières. C'est en Lettonie, où les sanctions sont très légères, que vous avez le plus de chances d'être trompé. Avec 12,1 %, elle est en tête de liste en Europe.
Des profits attrayants
La fraude au kilométrage coûte chaque année des milliards d'euros aux propriétaires européens de voitures. Elle mine également la confiance dans le marché de l'occasion. Selon l'Union européenne, près de 9 milliards d'euros sont en jeu chaque année. Des profits attrayants pour une escroquerie facile.
Dans les années 1980 et 1990, la falsification des compteurs était très répandue, puis elle a diminué, avant de reprendre de plus belle. Selon l'expert automobile Matas Buzelis de carVertical, les voitures faisant l'objet d'un commerce international sont particulièrement touchées. Selon lui, des négociants malhonnêtes manipulent les relevés du compteur kilométrique pour augmenter leurs marges et dissimuler les dommages, mais les garagistes ne sont pas les seuls à être touchés.
Publicité – continuez à lire ci-dessous

Mais les garagistes ne sont pas les seuls à se salir les mains. Avec l'augmentation des contrats de leasing privés prévoyant des limites de kilométrage strictes, de plus en plus d'automobilistes sont tentés de recourir à des « services de correction du compteur kilométrique ». Ainsi, lors de la livraison de leur voiture, ils ne doivent pas s'acquitter des kilomètres supplémentaires.
Les véhicules électriques ne sont donc pas à l'abri de ce phénomène. Une étude menée au Royaume-Uni a révélé que 2,6 % des véhicules électriques contrôlés avaient manipulé les relevés de compteur, soit davantage que les modèles à essence. Les logiciels des voitures modernes ne les rendent certainement pas plus résistants aux mauvaises intentions que le bon vieux compteur kilométrique mécanique.
La falsification des voitures Kia
Selon carVertical, cela conduit à une surestimation de la valeur marchande d'une voiture d'occasion de 29 % en moyenne. Le préjudice annuel total s'élève à plus d'un milliard d'euros en Pologne, pays en proie à de vives tensions (l'Europe de l'Est est de toute façon plus touchée par le problème), à huit cents millions d'euros en France et à sept cent vingt millions d'euros en Italie. Au Royaume-Uni, où les taux de fraude sont plus faibles, le marché perd encore plus de neuf cents millions d'euros par an à cause de la fraude au kilométrage.
L'étude, qui utilise le Royaume-Uni comme marché échantillon, montre que certaines marques sont plus susceptibles de souffrir de cette pratique que d'autres. Kia arrive en tête du classement, suivi de Nissan et de Dacia. Subaru, Citroën, Peugeot et Renault semblent également vulnérables.

La Belgique donne une leçon
CarVertical ne met pas le doigt dessus avec trop d'insistance - peut-être parce que l'entreprise offre elle-même des services pour lutter contre cette pratique - mais il semble qu'une fois de plus, la Belgique donne une leçon à l'Europe en matière de lutte contre la fraude. Avec le Car-Pass, les garages sont obligés depuis 2006 de transmettre les relevés de compteur à une base de données centrale. Récemment, ces données belges ont également été enregistrées aux Pays-Bas.
Michel Peelman, directeur général de l'organisation à but non lucratif Car-Pass, confirme : « Grâce à notre modèle simple mais efficace, la contre-fraude est pratiquement inexistante en Belgique ». Quelque 1 500 cas ont été détectés lors des derniers comptages. La Belgique réclame depuis des années un Car-Pass européen, mais il n'existe pas encore de réglementation concrète.
Au sein de l'Europe, il existe d'énormes différences dans les peines infligées en cas de contre-fraude, mais elles ne sont généralement pas clémentes. La France applique les amendes les plus lourdes, jusqu'à trois cent mille euros, et en Pologne, la fraude peut être punie de trois mois à cinq ans d'emprisonnement. La Suisse, quant à elle, ne considère même pas la fraude comme un crime. En Belgique, la sanction peut aller jusqu'à 3 000 euros et la peine d'emprisonnement peut aller jusqu'à trois ans. carVertical souligne qu'il est souvent difficile de déterminer la culpabilité. Car-Pass prouve une fois de plus qu'il vaut mieux prévenir que guérir.
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be