La Belgique se caractérise par trop de sols artificialisés (trop bétonnés), ce qui rend impossible la pénétration de l’eau de pluie dans le sous-sol. Dans les zones urbaines, les eaux de pluie sont canalisées et évacuées via les égouts, ce qui peut générer des inondations en cas de fortes précipitations. C’est cette situation qui motive les diverses initiatives du stop béton couplées aux projets de réaménagement des rues, places, parkings, allées, etc. L’objectif est naturellement de retrouver un écoulement naturel des eaux de pluie.
Moins de béton à partir de 2023
La ville de Gand a décidé de prendre des mesures pour contrer ce phénomène néfaste, notamment par l’introduction d’une taxe anti-béton (verhardingstaks) à partir de 2023 et qui s’adresse spécifiquement aux résidents qui utilisent trop de béton ou d’asphalte sur leur propriété. Avec cette mesure, l’administration de la ville souhaite encourager la population à opter pour des revêtements de sol perméables qui laissent à nouveau la terre absorber l’eau de façon à éviter les risques de plus en plus prégnants d’inondations.
Avec la taxe anti-béton, Gand espère faire rentrer 1,5 million d’euros par an dans ses caisses, ce qui permettrait au passe de combler une partie du déficit budgétaire de la ville qui se chiffre aujourd’hui à 8 millions d’euros. Dans cette optique, on peut se demander si l’intention est vraiment louable ou s’il ne s’agit que d’une nouvelle manière de lever des taxes et de rendre la vie plus chère ? Le Collège communal nie évidemment cette approche.
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« Nous investissons beaucoup pour rendre les sols de la ville plus perméables, à la fois dans les rues, sur les places et les terrains de jeu. Et pour chaque nouvelle voirie construite ou rénovée, la règle est de prévoir au moins 15% de sols perméables. Cela dit, cette vision ne doit pas être que celle de la ville, mais aussi celle des résidents ainsi que des entreprises. C’est la raison d’être de cette taxe », explique l’échevin Filip Watteeuw (Groen).
Pas encore de prime de perméabilité
Toutefois, de nombreux observateurs craignent que cette taxe n’aille plus loin et qu’elle ne s’appliquent pas qu’aux trottoirs ou aux voies publiques. L’angoisse touche en particulier ceux qui possèdent une entrée ou une allée pavée, en béton ou en asphalte qui redoutent d’être taxés à leur tour. Ces mêmes observateurs font remarquer à juste titre qu’il n’existe pas de prime à ces travaux de perméabilité des sols. Ce serait pourtant assez logique qu’il y ait aussi des incitants, car cela motiverait les habitants à travailler dans le même sens que la ville.
C’est à terme qu’on pourra juger les intentions réelles de la ville de Gand. La ville cherche en tout cas à augmenter ses recettes. C’est ce qu’on peut déduire sans hésiter des tarifs de stationnement qui vont augmenter, mais aussi de la moindre tolérance annoncée des stewards urbains à l’égard des contrevenants ainsi que de l’introduction d’une autre taxe visant les antennes, mâts et autres pylônes. Oui, la ville de Gand sonne plus que jamais le tocsin.
Photo d’article : Ferdinand Stöhr / Unsplash
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