La Belgique, comme les autres pays d’Europe, est toujours confrontée au problème de plus en plus important de la conduite sous influence. Et il n’y a évidemment pas que l’alcool. La consommation de drogues est en nette augmentation et ces conducteurs passent encore trop souvent entre les mailles du filet. Mais ça pourrait changer.
Le gouvernement fédéral est en formation depuis plusieurs mois maintenant et certains ont bon espoir que les négociateurs atterrissent d’ici peu sur un accord. En attendant, la « supernota » de Bart De Wever (N-VA) est constamment remise sur le métier avec de nouvelles propositions. Et celles-ci concernent bien évidemment aussi la sécurité routière. Selon La Libre, la consommation de drogue au volant fait l’objet d’un document détaillé de la part du Commissariat national drogues (CND) qui souhaite que le prochain gouvernement intègre cette vision dans son programme de lutte pour la sécurité au volant.
La drogue, ce fléau
Il faut dire que la consommation de drogue chez les automobilistes belges monte en flèche ces dernières années. Selon les chiffres rassemblés par l'Institut national de criminalistique et de criminologie (INCC) et le Commissariat national drogues (CND) et que La Libre Belgique a pu consulter, 12.636 infractions de ce type ont été constatées en Belgique en 2023, soit 36 conducteurs interceptés chaque jour. Parmi les drogues les plus fréquentes, on trouve le cannabis (58%), la cocaïne (33%) et les amphétamines (13%).
Face à ce constat, le CND pose plusieurs pistes d’explication. Il s’avèrerait en effet que les contrôles en Belgique sont trop faibles au sujet de la drogue. Dès lors, les automobilistes auraient plus peur de se faire pincer pour l’alcool que pour les stupéfiants, ce qui les pousserait à en consommer puisque les risques de dépistage sont moindres.
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Une meilleure organisation et un changement de statut
Le CND explique que pour faire face, il faudrait aussi que les contrôles soient ciblés et plus aléatoires. Il serait en effet plus porteur sans doute de concentrer les contrôles là où il y a de la consommation, ce qui permettrait de débusquer plus de contrevenants. Mais pour cela, il faut aussi que les policiers soient formés pour identifier les signes d’une consommation de drogue. Car il y a des signes visibles et d’autres qui ne le sont pas, notamment avec les nouveaux produits.
Actuellement, le CND insiste aussi sur le fait qu’on ignore combien d’accidents avec victimes sont causés par la drogue. Le chiffre existe pour l’alcool (7%), mais pas pour les stupéfiants, ce qui montre encore à quel point il y a du chemin à parcourir. Pour l’organisme, cela doit passer par une collecte de données, mais aussi par des campagnes de sensibilisation et de répression. Dans le document, une idée interpelle d’ailleurs : qu’un signal fort soit donné en reconnaissant que les victimes d’accidents impliquant un conducteur sous emprise de drogue soient reconnues comme victimes collatérales du narcotrafic. Et, forcément, cela aussi signifie que le conducteur serait quelque part assimilé à un collaborateur du narcotrafic, ce qui pourrait entraîner des peines autrement plus lourdes. Il faudra évidemment voir si ces idées seront reprises par le futur gouvernement, mais une chose est sûre : dans le cadre de la consommation de produits illicites au volant, l’approche va clairement se durcir dans les années qui viennent.
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