Dès le 1er janvier 2035, il est prévu que les ventes de nouvelles voitures thermiques et même hybrides (rechargeables ou pas) soient interdites. Fini donc le moteur thermique pour les automobiles, celui-ci terminera sa vie avec le vieillissement naturel du parc automobile, ce qui devrait prendre environ 15 ans pour qu’en 2050, la totalité du parc automobile soit zéro émission.
C’est la Commission européenne qui a pris cette décision. Mais sur quelle base ? Aucune ou presque si on en croit le président du Conseil d’Administration du groupe Renault Jean-Dominique Senard. Celui-ci a lâché cette information devant les sénateurs français alors qu’il s’exprimait dans le cadre d’une commission des Affaires économiques qui se penchait sur la façon dont les industriels vivent la transition vers la voiture électrique.
Pas préparés
Pour l’homme fort du groupe Renault, l’« industrie automobile se retrouve face à des défis majeurs » qui « n’avaient pas été anticipés ». En clair : les constructeurs ne sont pas préparés du tout aux changements qui se profilent. Ceux-ci ne réagiraient donc que dans une forme d’urgence mal organisée, un cadre où les erreurs d’appréciation ou stratégiques ne sont pas exclues.
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Jean-Dominique Senard va plus loin dans son raisonnement et il avance carrément que la décision d’interdiction prise par l’Europe pour le 1er janvier 2035 ne repose sur aucune étude valable. « L’analyse d’impact n’a pas été faite », indique-t-il. « Tout le monde a découvert ou a fait mine de découvrir que nous avions un énorme sujet autour de la question des ressources nécessaires pour alimenter les usines de batteries que nous sommes en train de mettre en place en France. »
Pas de mines
Jean-Dominique Senart accuse donc directement l’Europe d’avoir pris ses décisions à tort et à travers sans analyse du secteur et des choses à mettre en place pour assurer les besoins, notamment pour développer et approvisionner les usines de batteries qui sont évidemment essentielles à la voiture électrique. Il n’y a à l’heure actuelle pas « d’accès significatif aux mines dans le monde qui produisent des métaux nécessaires à la fabrication de batteries. » Lithium, nickel ou cuivre : l’Europe est tout en bas de l’échelle et incapable de survenir à ses besoins. Et à ses désormais obligations.
Jean-Dominique Senart ne critique pas la Chine, pas plus que l’importation des voitures de l’empire du Milieu qui menace désormais les constructeurs européens. Mais il souhaite souligner les incohérences de l’Europe qui ferait d’ailleurs bien de prendre exemple sur la Chine. « La Chine a depuis 25 ans mis en place une stratégie directive, mettant la main sur une quantité significative d’exploitations minières dans le monde, en Afrique et ailleurs. Elle domine entre 60 et 70% de l’accès aux mines nécessaires aux métaux pour la production d’énergie électrique. Et domine entre 70 et 75% de l’industrie de la transformation de ces métaux. » Et l’Europe ? Elle n’a rien fait et donc ne peut que se retrouver que dans une situation de dépendance profonde comme c’est le cas actuellement. De quoi secouer les eurocrates et les faire bouger pour accélérer les prises de décisions stratégiques ? On peut rêver…
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