Électrique

Le retrofit bientôt abordable et généralisé ?

La fin des voitures thermiques en 2035 ouvre un boulevard à la technique du retrofit qui consiste à transformer un modèle thermique en électrique. Il faudrait toutefois une généralisation de cette démarche et sa démocratisation.

David Leclercq David Leclercq | Publié le 13 juil. 2022 | Temps de lecture : 8 min

L’Europe a donc acté la fin des voitures thermiques pour le 1er janvier 2035. Il y aura certes quelques exceptions – et quelques discussions restent en cours à ce sujet –, mais globalement, toutes les voitures neuves seront électriques afin de réduire les émissions de CO2. La neutralité du secteur est attendue pour 2050 lorsque, après une période de transition de 15 ans (c’est l’estimation de la durée de vie d’une voiture par la Commission européenne), plus aucune voiture thermique même d’occasion ne sera en circulation.

Pour les constructeurs et les autorités, il ne reste donc que 13 ans pour se préparer à cette transition, ce qui représente un sacré défi, car les chantiers sont multiples. Il y a bien sûr les besoins en technologies et en batteries, mais aussi une transition à assurer pour le réseau électrique, assurer une production d’électricité suffisante, déployer le réseau de recharge, réduire les prix des voitures électriques et bien d’autres choses encore.

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Le retrofit comme solution

Cela dit, il n’y a pas que les voitures neuves qui peuvent être électriques. En effet, parmi les solutions de transition, on peut toujours aussi compter sur la technique dite du retrofit qui consiste à troquer le moteur thermique d’une voiture au profit d’un groupe motopropulseur électrique. La technique est connue est assez répandue dans les pays qui nous entourent comme la France ou l’Angleterre, mais l’opération reste globalement très coûteuse. Il faut souvent compter entre 9.000 et 50.000 euros pour les conversions les plus performantes.

Le retrofit deviendra-t-il la norme et plus abordable ?

Parce qu’elles ont de l’avance et une certaine expérience, certaines entreprises étrangères comptent toutefois démocratiser la technique du retrofit. C’est le cas de l’entreprise française Transition One qui affiche des ambitions européennes et entend d’ici peu permettre à n’importe quel propriétaire de rétrofiter sa voiture en 4 heures à peine et pour un prix compris entre 7.000 et 8.000 euros. L’idée de Transition One consiste en une approche simplifiée qui permettrait d’opérer le rétrofit au sein d’un réseau de franchisés disséminé partout en Europe.

Plus écologique

L’idée de rétrofit fait plus sens qu’il n’y paraît. Car cette technologie permet de produire une voiture électrique à moindre frais, à la fois pour le portefeuille du client, mais aussi pour la planète, car il n’est pas nécessaire de produire une nouvelle voiture, mais d’en adapter une qui existe déjà. Selon Transition One, produire une Renault Zoé coûte en effet 7 tonnes de CO2 alors qu’un rétrofit n’en coûte que deux à trois tonnes de CO2, soit moins de la moitié. L’approche est donc vertueuse, même s’il est évident qu’on ne disposera pas des performances d’une voiture neuve, surtout en termes d’autonomie. Car avec le retrofit, il faut caser une batterie dans une coque qui n’a pas été conçue à la base pour un groupe électrique.

Le retrofit deviendra-t-il la norme et plus abordable ?

Transition One est actuellement en phase d’homologation pour 5 véhicules et espère lancer son modèle fin 2023. Pour les fondateurs de l’entreprise, le retrofit est un passage obligé et nécessaire, car éliminer les voitures thermiques d’occasion du marché prendra au moins 20 ans, soit plus de temps que ce qu’escompte la Commission européenne.

Un problème d’homologation et de cadre légal

La Belgique est largement en retard sur la question du rétrofit. Diverses initiatives existent dans notre pays, mais elles sont actuellement toutes tuées dans l’œuf en raison de l’absence totale de cadre légal. Or, sans ce cadre, il est impossible d’homologuer une voiture et donc de pouvoir rouler avec. Bien sûr, il y a moyen d’utiliser le filon de l’homologation individuelle qui existe en Allemagne ou aux Pays-Bas, mais cela mobilise une énergie excessive dans le sens où chaque voiture doit alors être transportée sur place pour son homologation. Un travail de fourmi qui est évidemment non rentable et qui empêche toute industrialisation du retrofit.

Interrogé par la RTBF, le ministre fédéral de la Mobilité Georges Gilkinet (Ecolo) assure travailler à un cadre légal depuis plus d’un an et il indique que celui-ci sera prêt dès le printemps 2023. Selon lui, le projet de texte est en voie de finalisation et il fera l’objet d’un accord avec les 3 régions pour aligner les règles et faciliter les démarches pour les clients ou les entreprises qui souhaitent investir ce créneau.

Selon Georges Gilkinet, si le retrofit répond à quelques règles simples comme retirer le réservoir à carburant, conserver la longueur, les masses, le poids, la puissance (sauf pour les véhicules à très petite puissance) il pourra bénéficier d’une procédure d’homologation simplifiée. Le ministre espère aboutir à un modèle qui permettrait la commercialisation de kits à travers les garages agréés qu’il estime dans un premier temps à 500 sur notre territoire. À voir maintenant si, comme promis, tout cela aboutira rapidement.

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