L’avenir n’est-il plus à la voiture 100% électrique ? C’est la question jetée par la joint-venture entre Renault, Geely et le pétrolier Aramco, Horse Powertrain, spécialisée dans les moteurs thermiques et qui présente au Salon automobile de Shanghai 2025 un kit de rétrofit permettant de convertir une voiture électrique à l’hybridation.
Concrètement, le concept Future Hybrid est composé d'un moteur à combustion, d'un moteur électrique et d'une transmission. Très compacte, cette unité a été imaginée pour remplacer celle d'entraînement avant d'un véhicule électrique et peut brûler toutes sortes de carburants, y compris de l'essence, des carburants flexibles à base d'éthanol, du méthanol pur ou des carburants synthétiques.
Vraiment curieux ?
De prime abord, la démarche de Horse Powertrain semble évidemment surprenante dans un monde qui entend basculer vers le tout électrique à l’horizon 2035 – en tous cas en Europe. Mais en réalité, l’approche est très intelligente. Pourquoi ? Tout simplement parce que le passage vers l’électrique est plus lent que prévu et que de nombreux constructeurs se trouvent aujourd’hui piégés par le fait d’avoir développé des plates-formes pour des modèles 100% électriques et qui ne peuvent plus être reconverties pour l’accueil d’un moteur thermique.

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Dans ce cadre, Horse Powertrain propose donc une solution à haute valeur ajoutée à tous les constructeurs concernés puisque ceux-ci pourront alors imaginer basculer leurs modèles électriques en hybrides pour accéder à certains marchés peu avancés sur la question de la voiture à batterie. Selon Horse Powertrain, la conversion serait en outre facilitée par la compacité du système qui peut aussi parfaitement être intégré dans une chaîne de montage, sans adaptation de l’outil industriel. Et donc sans investissements conséquents. L’unité se boulonne directement sur le sous-châssis et elle ne demande pas de grosses modifications pour fonctionner avec l'architecture électrique existante. Il ne manque en fait que l’implantation d’un réservoir de carburant et d’une ligne d’échappement.
Ce groupe motopropulseur est en outre modulaire dans le sens où il peut servir aussi de prolongateur d’autonomie pour le pack qui serait déjà présent à bord. Et la transmission intégrée anime les roues avant, mais reste compatible avec un essieu arrière électrique, ce qui laisse la possibilité d’une transmission intégrale. Le système est particulièrement complet puisqu’il intègre l’électronique de puissance, mais aussi un contrôleur, un onduleur et un chargeur embarqué. Tout est là. Il y a même un chargeur compatible avec un réseau de 800 V. Au cas où Porsche voudrait transformer sa Taycan en hybride ? Peu probable, mais techniquement possible.

Un avenir plus diversifié
Pour Matias Giannini, PDG de Horse Powertrain, estime que « pendant plus d'une décennie, il semblait que les véhicules électriques à batterie étaient la seule voie vers le zéro émission, et les équipementiers ont planifié en conséquence. Cependant, nous nous dirigeons maintenant vers un monde technologiquement neutre, avec différents marchés et applications qui poursuivent chacun leur propre parcours de mobilité durable. Ce concept de groupe motopropulseur compact et intégré permet aux équipementiers d'offrir une diversité de groupes motopropulseurs avec un minimum de perturbation du processus de production et de dépenses en ressources. » L’idée est en effet aussi surprenante que géniale, car elle va probablement tirer d’affaire plusieurs constructeurs qui se sont engagés dans une seule et unique voie et qui le regrettent aujourd’hui. Les premiers véhicules dotés de ce système hybride devraient être commercialisés dès 2028.
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