Après les grandes annonces politiques et industrielles de la transition vers la voiture électrique, c’est finalement le grand flou qui s’est imposé. Du côté des constructeurs, c’est une période de prudence qui succède à une période de ferveur et d’engagement initiée à la suite de l’affaire du Dieselgate. Le changement de CEO à la tête de plusieurs marques particulièrement puissantes n’est probablement pas étranger au phénomène : alors que Herbert Diess, ancien PDG du groupe Volkswagen poursuivait l’objectif de détrôner Tesla, son successeur, Oliver Blume ne nourrit pas les mêmes ambitions, même si celui-ci a consenti à mettre 70 milliards sur la table pour assurer la transition vers la voiture électrique.
Chez Volkswagen, on se rend manifestement compte que la voiture électrique est moins accessible qu’imaginé. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que le projet Landjet, le futur haut de gamme d’Audi, a été mis en placard tout comme la plate-forme SSP. Les raisons de ce désengagement sont multiples et l’une d’entre elles a trait aux problèmes de logiciels auxquels est confronté le groupe. Olivier Blume n’a d’ailleurs pas caché tous ces problèmes à ses actionnaires expliquant que « que les fondations de la maison sont bonnes, mais qu’il faut vider la cave et réviser la toiture ». Le massage est clair.
Une trop grande précipitation ?
N’oublions pas que ces problèmes électroniques ont nettement terni l’image de Volkswagen lors du lancement de l’ID.3. Cela dit, Volkswagen n’est pas le seul à faire preuve de prudence. Toyota, premier constructeur mondial malgré une gamme électrique réduite à sa plus simple expression, a toujours freiné l’arrivée de la voiture électrique. Et probablement à raison, car, malgré toute son expertise en matière de logiciel, le constructeur nippon connaît quelques ratés avec son SUV BZ4X dont l’autonomie est décriée – cela dit, Toyota utilise également des cellules de type « pouch », moins répandues et plus difficiles à gérer et à refroidir.
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Dans ce contexte, on ne peut qu’observer ce ralentissement. Une prudence d’autant plus justifiée que, malgré sa résolution d’éjecter la voiture thermique en 2035, l’Europe (ou certains pays qui la composent comme la France ou l’Italie) évoquent déjà une potentielle clause de revoyure dès 2026 qui pourrait faire revenir en force la voiture hybrides rechargeables, voire les voitures thermiques fonctionnant aux e-fuels.
Industriellement, le passage à la voiture électrique est un sacré pari. Et il constitue aussi un énorme risque financier. On comprend donc cette prise de recul, car, d’ici 4 ans, personne ne sait de quoi le monde sera fait et quelles décisions auront été prises. A priori solides, les résolutions européennes semblent en effet déjà s’effriter, et ce seulement deux mois après la décision de stopper les ventes de voitures thermiques en 2035. Pas étonnant que le consommateur se montre lui aussi prudent. Et déboussolé, car il n’a (presque) aucune idée du (bon) choix à faire pour une automobile… Qui lui en voudra ?
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