L’Europe a acté récemment la fin officielle de la vente de voitures thermiques à partir du 1er janvier 2035. Il s’agit bien entendu d’une décision forte qui va bouleverser le monde du transport individuel, car 12 ans pour assurer cette transition sont une période particulièrement courte. Car il ne faut pas seulement que les constructeurs garnissent leurs showrooms de voitures électriques, mais il faut aussi que des bornes soient installées en suffisance, que le réseau électrique soit renforcé et l’approvisionnement en électricité assuré. Bref, la tâche est vaste.
Dans ce contexte, même si tous les pays ont validé la décision de sortie du thermique, il subsiste de nombreuses oppositions. La France par exemple a appuyé récemment l’idée d’une clause de revoyure de cette obligation en 2026. Concrètement, cela signifie qu’il s’agit de faire un point d’étape sur l’objectif d’interdire la vente de voitures thermiques en 2035. Si l’analyse était trop négative, cela pourrait ouvrir la porte à une prolongation des hybrides rechargeables, voire du recourt aux e-fuels.
L’Italie déchaînée
Cette semaine, c’est le ministre des Transports italien qui a critiqué une nouvelle fois les décisions européennes. Il faut dire que l’Italie est nettement moins avancée que les autres pays dans la transition vers la voiture électrique.
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Selon le consultant spécialisé Jato Dynamics, la part de voitures neuves électriques vendues en Italie était 5,95% en 2021, mais elle est tombée à 3,72% en 2022 alors que la pression de la transition s’accroît. Cette diminution contraste avec le reste de l’Europe où la croissance est continue, surtout dans les pays situés au nord, ce qui laisse aussi augurer une nouvelle fracture nord-sud.
L’Italie va manœuvrer
Depuis le début, l’Italie s’oppose farouchement à l’imposition de la voiture électrique. C’est d’ailleurs à ce pays que l’on doit l’amendement à l’accord (l’amendement « Ferrari ») qui prévoit une dérogation pour les voitures de luxe construites à moins de 1.000 exemplaires par an. Et ce n’est pas fini. Mattéo Salvini, actuel ministre des Transports, a indiqué que l’interdiction des voitures thermiques n’avait « aucun sens » et que cette loi répondait surtout à un « pseudo-fondamentalisme environnemental ». L’homme brandit en outre la menace sociale, car la transition mènera selon lui au licenciement de milliers de travailleurs en Europe.
Dans ce contexte contestataire, il y a fort à parier que la clause de revoyure prévue pour 2026 (et qui prévoit de faire un point sur la faisabilité de l’interdiction) fera l’objet d’âpres négociations entre les États, la France et l’Italie souhaitant déjà revenir sur la décision prise. Au plus le temps avance, au plus on se dit que l’interdiction pure et simple imaginée au départ pour la vente de voitures thermiques neuves en 2035 connaîtra des ajustements, voire des changements importants. À suivre…
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