Électrique

Voiture électrique : la fracture économico-sociale nord-sud de retour ?

Les ventes de voitures électriques s’accélèrent, mais leur diffusion reste très inégale en Europe. En effet, on observe que les pays situés au Nord en immatriculent bien plus que les pays du Sud. Une nouvelle fracture économico-sociale ?

David Leclercq David Leclercq | Publié le 28 nov. 2022 | Temps de lecture : 7 min

En Europe, les ventes de voitures électriques commencent à s’emballer. Au total, ce sont 4 millions de voitures à batterie qui ont été écoulées depuis 2012, mais dont 3 millions au cours des deux dernières années. Si on découpe par période, il aura fallu 8 années pour atteindre le premier million, 16 mois pour le deuxième et seulement 9 mois (chacun) pour les deux suivants. Autant dire que l’accélération est bien réelle.

Cela dit, si accélération il y a, celle-ci n’est pas vraiment homogène lorsqu’on observe une carte de l’Europe, comme le montre une étude du cabinet d’analyse spécialisé, Schmidt Automotive. En effet, certaines régions opèrent leur mutation beaucoup plus rapidement que d’autres.

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2020, année charnière

Selon Schmidt Automotive, c’est en 2020 que la tendance se sera vraiment accélérée, même si elle s’est aussi un peu tassée par la suite en raison notamment de la crise des semi-conducteurs et le ralentissement des livraisons. Logique. Si cette dynamique se poursuit, les routes européennes devraient se charger cette année de 1,45 million de modèles électriques, ce qui devrait porter la part des immatriculations à 14%.

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Cela dit, comme évoqué, cette dynamique forte de croissance reste très inégale. Un autre cabinet spécialité, JATO, indique en effet qu’avec la montée en puissance des ventes de voitures électriques, on assiste aussi à une forme de fracture entre les pays et, typiquement, une différence nette entre les pays les plus aisés et les autres. Ou une fracture nord-sud comme on l’a trop souvent observé il y a quelques années.

Des parts de marché inégales

Les parts des ventes illustrent particulièrement bien cette réalité : au troisième trimestre 2022, les voitures électriques ont atteint une part de marché moyenne de 15% dans les pays de la moitié nord (soit l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France, la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, la Suisse, l’Autriche, la Suède, la Finlande, le Danemark, la Norvège, l’Islande et l’Irlande), alors qu’elle atteignait péniblement les 3,8% dans les pays de la moitié sud et de l’est (Italie, Espagne, Portugal, Grèce, Croatie, Slovénie, Chypre, Serbie, Hongrie, Slovaquie, République tchèque, Pologne, Lettonie, Lituanie, Estonie et Roumanie). Symptomatique.

La Belgique est singulièrement bien placée dans cette transition, car elle est dans le groupe qui pèse pour deux tiers de la demande de voitures électriques, une situation favorisée chez nous par le niveau de déductibilité garanti par l’État aux professionnels pour ces véhicules. Au sein de l’autre groupe toutefois, la percée de la voiture électrique est nettement moins prégnante et elle s’explique, malheureusement une fois encore, par une situation économico-sociale plus difficile où les revenus par habitant sont moindres.

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Le danger de privilégier les riches

Jato indique dès lors que si on ne veut pas que la voiture électrique ne soit réservée aux riches, il faut que ces modèles se démocratisent pour être accessibles au plus grand nombre. On voit d’ailleurs que les modèles « bon marché » comme la Dacia Spring ou la Citroën Ami rencontrent un certain succès dans les pays du sud, mais aussi chez nous. Car il faut bien se l’avouer : aujourd’hui en Belgique, la voiture électrique est l’apanage des professionnels et elle reste inaccessible (ou presque) aux particuliers en raison des prix, même si la demande existe bel et bien.

Reste à voir maintenant comment nos décideurs aborderont la chose. On espère qu’ils œuvreront avec intelligence de manière intelligente de façon à ne pas ouvrir un boulevard aux constructeurs chinois qui, forts d’une industrialisation déjà très poussée de la voiture électrique, sont capables de proposer des modèles très convaincants pour un tarif très raisonnable. Sur le point, les constructeurs européens sont très en retard. Il ne faudrait donc pas que, par négligence ou désintérêt vis-à-vis de cette fracture, les marques chinoises tuent l’industrie automobile européenne. Espérons que du côté politique les choses soient abordées dans une profonde réflexion…

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