Les prix des carburants ont littéralement explosé ces derniers mois. La faute à la reprise économique trop forte, mais aussi à la guerre en Ukraine qui est venue attiser cette inflation, essentiellement en Europe qui connaît aujourd’hui les dommages collatéraux des sanctions économiques infligées à la Russie. Dans ce contexte, le gouvernement a déjà fait un geste pour alléger les charges des citoyens et des travailleurs en baissant de manière forfaitaire les accises sur les carburants. Celles-ci ont été réduites de 17,5 cents/litre, ce qui est déjà bien puisque cela représente environ 10 euros qui sont économisés sur un plein. Cela dit, cela reste insuffisant aux yeux de beaucoup, d’autant que dans d’autres pays, l’État a négocié des ristournes supplémentaires avec les pétroliers, comme en France dans le réseau TotalEnergies.
Récemment, le gouvernement vient de prolonger cette mesure de réduction forfaitaire des accises qui devait se terminer en principe en septembre. Elles seront d’application jusqu’à la fin de l’année 2022. Le ministre des Finances, Vincent Van Peteghem (cd&v), a souhaité aller plus loin et il a proposé au gouvernement de s’accorder sur une réduction des accises au plancher européen, ce qui laisserait avec la perspective de voir les prix diminuer de 9,5 cents/litre. Cela dit, jusqu’à présent, le gouvernement fédéral n’a pas répondu favorablement à la proposition du ministre.
Réduction forfaitaire ou cliquet inversé ?
Mais d’où vient cette réduction forfaitaire. En réalité, le plancher européen des accises est fixé à 330 euros/m3 alors qu’en Belgique, le niveau se situe à 600 euros/m3. Il y avait donc une marge de 270 euros/m3, mais dont 175 euros ont déjà été utilisés. Il reste donc à ce jour 95 euros/m3 de marge de manœuvre, soit 9,5 cents/litre.
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On se demande ce que proposera le ministre des Finances. Selon la Brafco (Fédération belge des négociants en combustibles et carburants) interrogée par L’Écho, trois options sont envisageables : réduire forfaitairement les accises, appliquer le cliquet inversé pour laquelle chaque augmentation de prix se traduit par une réduction des accises au prorata du gain en TVA que l’État perçoit, soit enfin, qu’il y ait une décision au niveau européen qui vise à abaisser ce fameux seuil des 330 euros/m3.
Une diminution des prix en septembre ?
Actuellement, on ne s’attend pas à ce que les prix diminuent d’eux-mêmes. Et encore moins avec un euro qui a dégringolé face au dollar, car les achats s’opèrent en dollars sur les marchés. Dans ce contexte, un euro faible entraîne des prix plus élevés dans le chef des Européens.
Selon la Brafco, il y a malgré tout une lueur d’espoir. En effet, la fédération s’attend à ce que les prix se tassent à partir du mois de septembre, mais à condition qu’il n’y ait pas de nouvelles tensions géopolitiques. Il se trouve que la période qui court d’avril à septembre est la plus forte pour la demande en carburants (vacances notamment).
La demande devrait donc mécaniquement diminuer à partir de la rentrée et, de l’avis des spécialistes, on pourrait s’attendre à une réduction des prix plus substantielle. Reste à savoir si Poutine ne nous jouera pas un (nouveau) vilain tour à cette échéance. Et si les Européens, bien que fédérés, ne renchériront pas face à la Russie. À suivre…
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