En cette période de vacances, les automobilistes craignent plus que jamais pour leur portefeuille dans le contexte de crise énergétique que nous connaissons. Et il n’y aura pas vraiment de surprise : cette année, le trajet des vacances coûtera nettement plus cher en raison de prix qui dépassent les 2,2 euros/litre. En un an, le prix du litre de Diesel ou d’essence a augmenté de plus de 40%.
Dans ce contexte, la plupart des gouvernements européens ont fait des efforts. En Belgique par exemple, le fédéral a accepté de réduire de manière forfaitaire les accises, et ce de 17,5 cents par litre. C’est aussi le cas en France où, depuis le premier avril et pour une durée de 4 mois, c’est une réduction de 15 cents sur le litre de carburant qui est octroyée.
Oui, mais voilà : le gouvernement français a voulu aller plus loin et il a demandé à TotalEnergie (dont il est aussi actionnaire) de faire un geste vis-à-vis des automobilistes français en octroyant une remise supplémentaire. Le groupe pétrolier vient de la confirmer : il réduit les prix à la pompe de 12 cents par litre, et ce jusqu’à la fin de l’été. Au total, cette combinaison permet d’alléger un peu le budget carburant des automobilistes avec une économie de 15 euros sur un plein de 50 litres. Ce n’est pas rien.
En Belgique aussi?
TotalEnergies est aussi actif en Belgique à travers un réseau de distribution qui est particulièrement développé. Peut-on dès lors s’attendre à une action similaire dans notre pays ? En réalité, ce n’est pas si simple, car le marché pétrolier français est nettement plus concurrentiel que le Belge, notamment en raison des grandes surfaces qui écrasent les prix afin d’attirer les clients sur leurs parkings et dans leurs rayons.
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Interrogée par le journal L’Écho, la fédération pétrolière, Energia, ne pense pas que cela soit possible. En effet, chez nous, le prix maximum du litre est régulé par un contrat-programme liant l’État belge et Energia. Il n’est donc pas possible de pouvoir jouer sur les prix. La seule marge de manœuvre pour les pétroliers serait de jouer sur la part au litre qui concerne les coûts de distribution et de marketing, mais cela ne représente en réalité que 19 centimes par litre.
Chez TotalEnergies, on indique qu’une ristourne n’est actuellement pas du tout envisagée, car les marges des vendeurs restent déjà plus que limitées en raison du plafonnement du prix.
Pas tout à fait vrai ?
Du côté du SPF Économie, on tempère toutefois les déclarations d’Energia et de TotalEnergies et on indique que rien n’empêche les fournisseurs d’accorder des ristournes tant qu’on ne débouche pas sur une vente à perte. Et le SPF de préciser que le principe des ristournes existe déjà puisque le prix pratiqué d’une station-service à l’autre varie. Le SPF précise en outre que le prix du brut compte pour 50% du prix à la pompe et que rien n’empêche non plus les gros producteurs de négocier les prix. Pour les autorités belges, les pétroliers ont donc de la marge.
Pour la Brafo qui représente les pompistes, une ristourne serait accueillie positivement par le réseau, mais ce n’est à nouveau pas l’avis d’Energia qui indique que la seule réduction possible doit passer par une réduction des accises ou de la TVA (21% toujours pour les carburants). Or l’État a déjà mis à la main à la proche et il y a donc peu de chances qu’il accepte de le faire à nouveau. Pour rappel, les accises pèsent pour 45 centimes dans un litre de carburant.
Il reste bien encore une marge de manœuvre fixée à 9,5 centimes d’euro et qui ramènerait le niveau d’accises sur le carburant au plancher autorisé par l’Europe (pour éviter que les pays se fassent la guerre du pétrole). Cela dit, une nouvelle réduction semble compliquée à obtenir. Car il n’y a pas d’accord de gouvernement qui va aujourd’hui dans ce sens, tandis que cela signifierait à nouveau une dépense non prévue dans le budget qui est déjà très serré. Et comme les autorités viennent de confirmer la prolongation des mesures actuelles de réduction jusqu’à la fin de l’année…
On y verra peut-être un peu plus clair dans les jours qui viennent, lorsque le groupe de travail chargé d’une étude sur a préservation du pouvoir d’achat et le maintien de la compétitivité des entreprises remettra son rapport définitif au gouvernement. Pour rappel, dans son ébauche, celui-ci recommandait une réforme de la taxation de l’énergie et la (re)mise en route du cliquet inversé. On peut rêver…
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