Ces derniers mois, la situation économique s’est radicalement dégradée avec un niveau d’inflation qui n’avait plus été constaté depuis 30 ans, des pénuries et, bien entendu, l’explosion des prix de l’énergie qui est naturellement renforcée par le conflit russo-ukrainien. Pour le pétrole, le baril de Brent atteignait les 133 dollars début mars 2022, avant de retomber progressivement autour de 105 dollars. Une sous-évaluation probablement, car l’économie chinoise a toujours le hoquet en raison de la politique zéro covid prônée dans l’Empire du Milieu.
Cela dit, si les prix du brut se sont apaisés sur les marchés – mais pour combien de temps ? –, les prix à la pompe ont atteint des records ces dernières semaines, dépassant régulièrement 2 euros/litre. Cette situation ne résulte pas des fluctuations du brut (ou si peu), car le prix de la matière première ne pèse que pour un tiers du prix final des carburants. Le reste est en effet composé des coûts de raffinage, des marges des producteurs, des coûts de distribution ainsi que des accises et de la TVA.
La parité, une mauvaise nouvelle
Tout ceci détermine que les fluctuations des prix à la pompe ne sont pas tellement influencées par les prix du pétrole brut sur les marchés qui, rappelons-le, n’ont oscillé « que » de 15% en trois ou quatre mois. Il y a en revanche un autre paramètre qui joue, insidieux celui-là : les taux de change et la force de l’euro par rapport au dollar. Si on se souvient de la situation de 2008 où le prix du baril avait atteint 147,5 dollars, les prix à la pompe n’avaient pas grimpé dans de telles proportions. Et pour une raison toute simple : l’euro s’échangeait à l’époque pour 1,6 dollar. Un gouffre !
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Or, la monnaie unique s’est littéralement effondrée au point que nous sommes même arrivés à parité, ce qui n’avait plus été observé depuis 2002, au lancement de l’euro. Le problème, c’est que les barils de pétrole s’échangent en dollars sur le marché et pas en euros. Ce qui signifie donc que les Européens doivent payer beaucoup plus cher aujourd’hui pour acheter un baril.
En 2008, il fallait ainsi débourser 98 euros pour acheter un baril à 147 dollars. Mais aujourd’hui, il faudrait donc débourser 147 euros pour un baril affiché à 147 dollars. Ceci explique mieux l’explosion actuelle des prix. Démonstration : ce mercredi, il faut payer 104 euros pour un baril, alors qu’en 2008, cette même quantité d’énergie n’aurait coûté « que » 70 euros ! Faites le compte : l’augmentation atteint donc les 30% !
Dans ce contexte, la crainte de carburants qui seront encore plus chers demain est bien réelle, car rien ne dit que la chute de l’euro s’arrêtera là, notamment en raison de la guerre en Ukraine et des sanctions économiques qui ont aussi des répercussions chez nous à travers une inflation rarement rencontrée et qui n’est pas de nature à rassurer les investisseurs – c’est-à-dire, les acheteurs de notre monnaie. Selon plusieurs spécialistes, les prix ne sont pas prêts à diminuer, bien au contraire, car il n’est pas attendu que l’euro rebondisse rapidement.
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