Les trois journées de grève (historique) décrétées par les agents de la SNCB renforcent manifestement la pratique du co-voiturage. C’est ce que la plate-forme Carpool (une application de partage des trajets) constate, car ces derniers jours, les demandes ont véritablement explosé. Le dispositif est plutôt simple à appréhender : des conducteurs partagent leurs trajets et proposent donc à des passagers de pouvoir les rejoindre si cela les arrange. Les conducteurs perçoivent évidemment une indemnité.
Cela dit, ce phénomène de partage des trajets n’est en fait pas si ponctuel. En effet, après une période très difficile avec la crise de la Covid 19, le co-voiturage reprend en effet des couleurs et il se renforce même ces derniers mois, un phénomène qui serait accentué par la crise énergétique et les prix élevés des carburants. Selon VIAS, de janvier à août 2022, le nombre de kilomètres parcourus en co-voiturage aurait doublé par rapport à 2021 tandis qu’il serait aussi plus important de 38% par rapport à 2019. La tendance est donc nettement à la hausse, indépendamment des événements de ces derniers mois. Concrètement, la part de kilomètres parcourus en co-voiturage serait de 11% aujourd’hui contre 7% avant la pandémie. Le bon est important.
Une ruée vers les applications
Interrogée par L’Avenir, la plate-forme Carpool indique que sa communauté a cru de 10.000 nouveaux membres rien qu’en 2022 pour porter le nombre d’utilisateurs à quelques 85.000. En outre, le nombre de trajets partagés aurait doublé par rapport à 2021. De surcroît, il n’y a pas que les particuliers qui sont intéressés de co-voiturer. En effet, de plus en plus de collègues se rassemblent pour partager les trajets, ce qui est facilité par de nouvelles applications telles que Commuty, mais qui doivent nécessairement être mises en place par les employeurs. Pour cette raison, Carpool développe aussi actuellement un service qui s’adressera aux collègues et aux entreprises.
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Même le gain semble limité a priori, les entreprises ont intérêt à mettre en place ce type de proposition, tout simplement parce que cela leur permet de travailler à leur bilan carbone, mais aussi de montrer une certaine flexibilité face aux employés et aux nouvelles recrues qui sont de plus en plus attentifs à ces aspects de mobilité douce et d’alternatives. Attention toutefois que les entreprises intéressées dans ces dispositifs se doivent aussi de mettre en place un système de reporting (pour évaluer le bilan carbone), mais aussi de garantir le trajet de retour à l’employé concerné.
Les autorités encouragent aussi le co-voiturage, même si cela n’est pas très visible. En effet, la construction de parkings pour la rencontre de ceux qui co-voiturent se poursuit. En Wallonie par exemple, 750 places devraient s’ajouter d’ici 2025 aux 3.700 déjà existantes. Il reste toutefois dommage que d’autres initiatives bloquent, comme celle de pouvoir utiliser des bandes de circulation préférentielles sur les autoroutes. À ce sujet, la Flandre s’oppose toujours à ce que cette possibilité soit ouverte aux motos tandis que le Luxembourg voudrait privilégier une bande de circulation à gauche (comme aux États-Unis) alors que la Belgique voudrait que ce soit à droite…
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