La biographie de Christian Hames ne pouvant se résumer en quelques lignes, je retiendrai de l’interview qu’il m’a octroyée aux abords du circuit d’Estoril qu’il a commencé sa carrière en deux roues et terminera sa vie sur une moto. Ou les mains dans ses carters. Depuis le rachat d’une Ducati 750 S milieu de la dernière décennie, il a réussi au cours de ses préparations, à force d’échanges et de reventes, à se rendre acquéreur de deux moteurs de GSX-R 750. Une visite au SERT, l’aide de Jean-Michel Bertrand dit « Titane » comme responsable technique, et au final, ça donne une 5ème place au Bol d’Or 2013 avec Michel Siméon et Richard Hubin aux commandes de cette superbe moto d’endurance.
C’est parti
Depuis cette date, les victoires et les places d’honneur n’ont pas manqué de s’accumuler au marquoir de ce Team Force. Champion 2014 en Endurance Classic et deux fois second en 2015 et 2016 avec le tandem Grégory Fastré et Richard Hubin. Hubin ayant décidé de rendre les armes définitivement après sa grosse chute aux 4 Heures de Spa-Classic en juillet dernier, ce sera au tour de Marc Fissette de « prendre » le 2ème bracelet. Après Donington en mai dernier, plusieurs épreuves figurent encore au calendrier en 2017, dont Francorchamps le 30 juin prochain, une à Imola en septembre et une dernière en Aragon le 27 octobre. Sans oublier, une participation à l’inévitable Bol d’Or Classic en septembre.
En piste
Ce n’est pas tous les jours qu’il m’est donné l’occasion de rouler avec ce genre de moto d’endurance qui m’a fait rêver toute ma jeunesse. Les 24 Heures de Liège à Spa-Francorchamps en août 76 auront été le point de départ de ma passion pour la vitesse. 41 ans plus tard, me voilà assis sur cette Suzuki GSX 1100 qui, à côté de la nouvelle GSX-R 1000, accuse une hauteur de selle redoutable. Je suis vraiment haut perché. Roger Hames m’explique que la sélection est inversée (1ère en haut, les 4 autres rapports en bas), que ça freine fort et qu’il ne faut pas lui casser sa moto ! Il ne me l’a pas dit, mais je me suis renseigné et elle vaut tout de même plusieurs dizaines de milliers d’euros (entre 45.000 pour « le mulet » et 75.000 euros) !
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Bouton de démarreur et… rien. Batterie plate car le coupe-contact obligatoire n’a pas été activé pendant la nuit. Je le fais donc à l’ancienne à la poussette et en 3ème. Elle démarre immédiatement dans un grand bruit et, merci mes bouchons, je monte les rapports pour sortir de la pit-lane. En me trompant comme de bien entendu, il faut descendre et ne pas monter le sélecteur ! Je suis immédiatement surpris par la précision de l’avant qui se place au millimètre près sur le point de corde souhaité. Je monte en régime, j’augmente la vitesse, je penche un peu plus, je ne suis plus au guidon d’une moto des années 80 ! Je ne suis pas certain que les motos d’usine d’autrefois aient pu atteindre un tel niveau de qualité. D’une efficacité redoutable ! Je pense que certaines motos actuelles auraient du souci à se faire face aux 142 chevaux de ce monstre. Bien planqué derrière le plexi, je m’amuse comme un fou, prenant beaucoup de plaisir à chevaucher ce destrier des temps passés. Enfin pas si passés que ça quand on pense au nombre de pièces actuelles qui s’agitent dans le moteur. J’aurais bien aimé faire une dizaine de tours supplémentaires mais c’est déjà la 2ème fois que l’on m’agite le drapeau à damiers sous le plexi. Faut bien rentrer.
Conclusion
Véritable moto de course, tout a été pensé pour finir devant les autres gloires du passé (Moto Guzzi, Honda, Kawasaki et Ducati). Pour gagner en endurance, il faut une bonne moto (c’est chose faite pour le Team Force), de bons pilotes mais aussi de la chance. Sans oublier les sponsors, qui se font rare. On ne peut que remercier IPStore, Nova Racing, Harris et Dunlop de s’intéresser à cette équipe belge.
Les +
Finition
Qualité de préparation
Puissance
Look
Bête de course
Les –
Prix de la préparation
Réservé aux pilotes expérimentés
La Suzuki GSX 1100 du Team Force en quelques chiffres :
Moteur : 4 cylindres en ligne de 1.166cc
Puissance : 142ch à 9.200tr/min
Embrayage : multidisque à bain d’huile à commande mécanique
Transmission : par chaîne à 5 rapports inversés
Cadre : 2 Harris F1 de 1981
Suspensions : Fourche hydraulique Suzuki diam de 41mm à cartouches et amortisseur Ölhins Tech Race à l’arrière
Freins : doubles disque Beringer Classic avec plaquettes SBS et simple disque Beringer à l’arrière
Poids tous pleins faits : nc
Prix : entre 45.000 et 75.000€
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