Camping-cars : les Wallons vont payer plus cher que les Flamands et que les Bruxellois

La saga sur la taxation des camping-cars en Wallonie touche à sa fin. Mais les propriétaires ne seront pas à la fête, car, bien qu’une baisse de la taxation est envisagée, ceux-ci paieront toujours plus cher que les Flamands ou les Bruxellois.

Publié le 10 mars 2023
Temps de lecture : 3 min

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Camping-cars : les Wallons vont payer plus cher que les Flamands et que les Bruxellois

Depuis plusieurs mois, des débats houleux sont en cours autour de la taxation des camping-cars en Wallonie. L’idée vient de l’ancien ministre du Budget, Jean-Luc Crucke (ex-MR et désormais dans le parti des Engagés). Objectif : taxer plein pot les motor-homes si le propriétaire n’est pas indépendant et assujetti à la TVA. Autant dire que la mesure qui avait été peu communiquée n’a pas manqué de provoquer la colère, car son effet était rétroactif, ce qui signifie que des véhicules déjà immatriculés étaient concernés. Pour les propriétaires, c’était donc la douche froide, certains d’entre eux étant obligés de lâcher des milliers d’euros.

Le débat a toutefois évolué et, aujourd’hui, il n’est plus question de procéder à une taxation « plein pot », comme ce serait le cas pour une voiture. Cela dit, la pilule reste amère pour les propriétaires, car, bien que les taxes votées en décembre 2021 seront réduites, elles resteront nettement plus importantes que celles appliquées en Flandre ou à Bruxelles.

Bras de fer politique

En réalité, cette taxation est surtout le résultat d’un bras de fer politique entre le MR et Les Engagés, les ex-CDh). Et dans l’arène, c’est finalement le MR Jean-Paul Wahl et André Antoine des Engagés qui se sont affrontés. À l’origine, c’est Jean-Luc Crucke qui portait le projet pour un impôt plus juste et qui allait concerner pas moins de 16.000 propriétaires de camping-cars qui, souvent, avaient opté pour ce moyen de voyage à la suite de la crise de la Covid-19.

Si le système était entré en application, certains d’entre eux auraient du débourser plus de 5.000 euros de surcroît de taxe, une ardoise évidemment injustifiée et qui menace forcément aussi les acteurs économiques du secteur. Les Engagés avaient fait une contre-proposition au Parlement face au projet du MR, mais celle-ci a été torpillée par le MR.

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Résultat, si la pilule financière de la taxe de mise en circulation (TMC) est plus légère que ce qui avait été imaginé, elle sera malgré tout plus élevée de 35%. La taxe de circulation sera, elle, réduite de 60%. Suffisant ? Pas vraiment pour retrouver une équité face à la taxation pratiquée en Flandre et à Bruxelles, car avec le nouvel Ecomalus, il faudra encore payer une taxe de mise en circulation moyenne de 565 euros par véhicule (au lieu de plus de 1.500 euros selon le premier projet). La taxe de circulation moyenne sera, elle, ramenée à 194 euros au lieu des 486 euros prévus initialement. Mais l’effet rétroactif sera toujours de mise.

Des voix politiques se sont malgré tout élevées contre cette taxation, le jugeant « illégale » et « injuste » par rapport aux Bruxellois et aux Flamands. Le secteur est, lui, un peu rassuré, car ce n’est pas non plus le scénario catastrophe de départ. Il espère ainsi pouvoir redémarrer les affaires. À voir si ce sera le cas. Le texte sera voté le 22 mars 2023 prochain.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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