C’est encore une histoire bien belge. Depuis plusieurs années, le contrôle technique est régionalisé dans notre pays. Ce qui signifie qu’un automobiliste peut le passer dans la région de son choix. Jusque là, rien de bien particulier. Sauf que cette situation de régionalisation entraîne aussi des règles différentes. En effet, depuis juillet 2022, les toutes les régions ont intégré un test de particules fines pour les moteurs Diesel. Ce test prévoit un seuil d’un million de particules par centimètre cube, une limite régulièrement dépassée par les Diesel Euro 5a qui sont alors recalés et reçoivent donc une carte rouge.
Le problème, c’est que ce seuil n’est pas le même partout. En effet, cette du million est d’application en Flandre, mais aussi à Bruxelles qui vient pourtant de reporter la zone de basses émissions de deux ans (à 2027) pour les voitures Diesel Euro 5. Une contradiction que Touring a d’ailleurs dénoncé puisqu’il n’y a pas eu d’alignement entre les critères techniques et le calendrier politique. Le filtre à particules de ces véhicules est souvent considéré comme défectueux ou insuffisant, ce qui les condamne automatiquement à une contre-visite ou à une immobilisation. Ne pas avoir adapté l’outil de contrôle à la nouvelle réglementation rend donc la situation kafkaïenne.

En Wallonie par contre, les véhicules Euro 5a ne sont pas inquiétés, car l’administration considère qu’il n’y a pas de législation européenne en la matière. Dès lors, le seuil limite est appliqué à partir des modèles de la norme Euro 5b, soit les véhicules immatriculés à partir de 1er janvier 2013.
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Afflux de Bruxellois et de Flamands
Pour contourner les réglementations flamande et bruxelloise, les automobilistes de ces régions se tournent donc vers les centres de contrôle technique wallon qui délivrent des cartes vertes pour les Diesel Euro 5a.
Cet afflux n’est évidemment pas sans effet. Certaines stations wallonnes, notamment situées en bordure des autres régions, voient désormais plus d’un quart de leurs clients venir de Bruxelles ou de Flandre. Une situation qui engendre une pression importante sur les agendas, allonge les délais d’attente pour les automobilistes wallons et provoque des embouteillages administratifs.

La situation ne plaît pas au ministre wallon de la Mobilité, François Desquesnes (Les Engagés). Celui-ci a exprimé sa volonté de limiter cet afflux et il a mandaté son administration pour formuler des propositions concrètes. Objectif : freiner ce qu’il appelle le « tourisme du contrôle technique ». L’objectif serait de discuter avec les autres régions et d’harmoniser les pratiques d’un système qui montre clairement ses limites. En outre, la situation crée une inégalité de traitement entre les automobilistes et des incohérences environnementales. Reste à voir si la concertation entre régions permettra de résoudre ces déséquilibres… ou si chaque entité continuera de rouler à sa manière.
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