Rarement une voiture n’a eu un tel impact que la Peugeot 205. Mise à l’étude dès 1978, le projet de cette compacte alors appelée M24 vise à concurrencer la Renault 5 qui connaît alors un gros succès. En 1981, un premier prototype est présenté, suivi par quelques autres qui sont soumis à la direction de Peugeot-Talbot. Finalement, la voiture est révélée l’année suivante et les premiers exemplaires sont produits en février 1982. Tout de suite, c’est le carton plein pour la firme, en grosses difficultés financières depuis le rachat de Talbot.
En réalité, la 205 est même vitale car de son succès dépend l’avenir de Peugeot. Disponible au départ uniquement en 5 finitions (et en version 5 portes seulement), la petite française est rapidement déclinée en différentes versions, dont une série spéciale Lacoste (un partenariat unique à l’époque) et surtout une variante GTI 3 portes, équipée d’un moteur 1.6 à injection Bosch L Jetronic 105ch. Rivale de la Volkswagen Golf GTI, elle se montre aussi rapide que sa rivale allemande.
Attirant une clientèle de tous âges, la 205 est bonne à tout faire. Surfant sur son succès, Peugeot imagine alors d’en extrapoler une version cabriolet. Il faut dire que la marque propose ce genre de carrosserie depuis presque toujours sauf depuis 1983, date d’arrêt de la fabrication de la 504. Comme pour cette dernière, c’est Pininfarina qui est chargé d’élaborer cette version décapsulée. Selon certaines sources, il semble que le carrossier italien a pour ordre de limiter les coûts de développement et doit donc ne pas toucher la face avant, ni le plancher de la voiture.
Look suggestif
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C’est en 1986 que la 205 cabriolet est finalement présentée. Munie d’un arceau de sécurité, elle demeure une vraie 4 places et sa caisse a été renforcée en de nombreux endroits (montants de pare-brise, base des sièges avant, autour du réservoir, etc.). Pour ses débuts commerciaux, le cabrio n’est disponible qu’en version CT avec un moteur 1.4 à carburateur développant 80 chevaux. Mais très vite, cette version est secondée par la CTI qui reprend le moteur (1.6 poussé alors à 115 chevaux), l’intérieur et le look de la très populaire GTI.
Etrangement, les trains roulants ne sont pas ceux de la sportive, mais proviennent de la 205 GT. Il semble que cela soit motivé par le fait que la rigidité de la caisse du cabrio soit mise à rude épreuve avec une telle puissance. Au fil des années, la CTI reçoit le nouveau tableau de bord qui est appliqué à toute la gamme, puis la capote électrique. En 1992, Peugeot est contraint d’installé un pot catalytique sur la voiture : le 1.6 fait place au 1.9 XU de la GTI, mais qui est dégonflé de 130 à 105 chevaux. De quoi prolonger la vie de la 205 cabriolet jusqu’en 1994, année où elle fait définitivement ses adieux.
Dans son jus
C’est justement un « dernier millésime », 1994, que nous avons déniché chez Pierre, un collectionneur de la première heure qui a trouvé ce cabriolet il y a quelques années. « J’ai été séduit par son bon état d’origine et le fait qu’il s’agisse d’une vraie voiture 4 places, idéale pour emmener mes petits-enfants en balade ». Jamais restaurée, cette CTI a toujours bénéficié d’un entretien scrupuleux qui lui a permis de rester en bon état.
Même les sièges, d’habitude défoncés par les années, sont encore bien fringants. Très proche de la version 3 portes, surtout lorsqu’il est capoté, le cabriolet reprend également son habitacle, qui offre pas mal d’espace en largeur et aux jambes. Pour profiter du grand air, il suffit de déverrouiller la capote et d’appuyer sur la commande électrique. En quelques secondes, la bâche se replie sur elle-même de façon très compacte et il n’y a plus qu’à prendre la route.
Petite déception, le moteur 1.9 émet une sonorité tout à fait quelconque au ralenti. Cette considération est très vite oubliée car ce bloc fait preuve d’une bonne volonté évidente, même à bas régime. Très souple, il se montre très docile en ville et se fait oublier. Par contre, il ne rechigne pas à monter dans les tours.
Dépourvue de direction assistée, la 205 CTI paraît pourtant légère comme une plume lorsqu’elle est en mouvement. Sans vous coller au siège, les accélérations sont vigoureuses malgré la puissante limitée de l’engin. Dans les virages, inutile de se leurrer : l’adoption de trains roulants de 205 « normale » rend la CTI plus pataude que la GTI. Par contre, elle ne nous a pas semblé manquer trop de rigidité, mais pour en avoir le cœur net, il aurait fallu rouler sur un plus mauvais revêtement, ce que nous n’avons pas fait.
Conclusion
Même si les plastiques qui constituent son habitacle ne sont pas tous flatteurs, la 205 résiste plutôt bien au temps et aucun bruit parasite ne vient troubler la quiétude des passagers. Confortable et logeable, elle est de plus en plus recherchée, surtout dans sa version CTI. Ne traînez donc pas si vous voulez en profiter !
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