On s’attendait à tout, sauf à ça : le retour en grâce du moteur Diesel. C’est en tous cas ce que Stellantis vient de décider selon le journal économique Les Échos. La chose est d’autant plus étonnante que le groupe avait prévu de stopper définitivement cette année la production de moteurs à combustion spontanée tandis qu’il avait aussi dirigé ses investissements sur les motorisations hybrides essence. Et que le marché du Diesel est périclitant puisque les ventes ont encore reculé de 11,4% en 2024 dans toute l’Union européenne.
La décision de Stellantis surprend donc, d’autant que le groupe prévoit de prolonger leur fabrication jusqu’en 2030, ce qui signifie que les moteurs seront adaptés à la future norme Euro 7 qui sera introduite d’ici quelques mois.
Répondre au marché ?
Mais quel est donc l’objectif de Stellantis ? En réalité, l’offre de moteurs Diesel s’est considérablement raréfiée ces derniers mois avec le Diesel bashing. De ce fait, les clients qui cherchent encore ce type de motorisation ont de moins en moins le choix. Et c’est justement l’objectif du groupe : capter cette clientèle qui ne sait plus où aller.

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En procédant de la sorte, Stellantis va aussi tenter de rééquilibrer ses revenus. Car le ralentissement des ventes de voitures électriques pèse aussi sur les rentrées financières. Remettre au goût du jour les moteurs Diesel pourrait donc permettre de vendre plus de véhicules et donc d’optimiser les gains. Il faut rappeler que les ventes de voitures particulières à moteur Diesel s’élevaient en 2024 à 1,3 million d’unités, soit pas très loin des 1,4 million de voitures électriques. Dernier avantage : les émissions de CO2 en Europe sont désormais taxées – même si cette taxation est en discussion. Produire des véhicules moins émetteurs est donc aussi avantageux de ce strict point de vue.
De nouveaux moteurs aussi ?
Pratiquement, ce sont les moteurs Diesel produits par l’usine de Metz-Trémery (France). Il s’agit du DV5, soit le 1.5 BlueHDi ainsi que du 2,2 litres (B.B2) destiné aux véhicules utilitaires et qui pourrait d’ailleurs être retravaillé et décliné dans une version pour voiture de tourisme. Les sources qui ont parlé au journal Les Échos évoquent aussi le potentiel développement d’un nouveau moteur Diesel de plus petite taille (probablement un dérivé des précités). À voir.

Mais l’opération sera-t-elle rentable ? Probablement, car il ne faut pas oublier le caractère mondial du groupe Stellantis qui pourra écouler ces mécaniques ailleurs sur le globe. Apparemment, les ventes de Diesel sur les gammes la Citroën C5 Aircross et Peugeot 308 sont déjà d’un excellent niveau. Stellantis aurait-il pris tout le monde de court et à raison ? À suivre, mais il ne faut pas oublier que ce scénario avait été prévu par l’ex-PDG du groupe, Carlos Tavares qui avait toujours indiqué qu’en fonction du marché, un retour en arrière serait toujours possible techniquement grâce à des plates-formes certes nouvelles, mais qui conservaient un caractère multiénergies. Les dirigeants qui l’ont remercié récemment lui diront peut-être bientôt merci...
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