Les pneus rechapés, on en a tous entendu parler. Cette technique était en effet très répandue dans les années 1970 et 1980 dans l’automobile. Cela dit, elle se fait plus rare aujourd’hui au contraire des poids lourds ou des engins agricoles qui y recourent encore largement. Cela dit, avec l’inflation actuelle qui est très forte et les coûts d’exploitation des voitures qui explosent, le pneu rechapé semble avoir une nouvelle opportunité commerciale qui s’ouvre à lui.
Certaines marques de pneus rechapés ont tendance à vendre ces produits sous le label « pneu recyclé ». C’est vrai que c’est une forme de réutilisation dans laquelle la structure du pneu est réemployée. En réalité, la bande de roulement est rabotée avant d’être remplacée par une nouvelle par vulcanisation. En gros, on récupère la partie usée du pneu en rechargeant la surface de matière.
Des pneus dangereux
Mais que valent ces pneus ? Peu d’études existent, mais il y en a une qui vient de sortir et qui risque de faire du bruit, car elle a été menée par le Touring Club Suisse (TCS), le très sérieux automobile club helvète qui est réputé pour ses tests poussés. Pour son étude, le TCS s’est tourné vers la marque la plus active dans le rechapage de pneumatiques, King Meiler. On trouve notamment ces produits en ligne, sur le net. Il est donc très facile de s’en procurer.
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Le Touring Club Suisse a donc mené des tests classiques, comme on le ferait avec n’importe quel pneu et l’organisme souligne le pauvre niveau de sécurité offert par ces pneus, notamment sur routes mouillées et/ou enneigées. L’essai pointe notamment que « la distance d’arrêt d’un King Meiler lors d’un freinage d’urgence à 80 km/h dépasse celle du pneu le mieux noté d’une distance équivalente à trois passages pour piétons ». On l’aura compris : les performances en freinage sont bien piètres et elles allongent sensiblement les distances d’arrêt, ce qui peut déboucher sur la route sur des conditions dramatiques. En outre, le TCS indique aussi que ce King Meiler présente aussi une plus grande propension à l’aquaplaning. Pire, même sur sol sec le comportement reste imprécis et donc aléatoire ce qui à nouveau peut avoir des conséquences en cas de manœuvre d’urgence.
Pour quelles raisons ?
Naturellement, le TCS explicite ces résultats et notamment les causes, car on pourrait effectivement se demander pourquoi avec une bande de roulement neuve, on arrive à pareilles situations. En réalité, cela proviendrait de la qualité des carcasses selon le TCS qui sont très variables d’une marque à l’autre. En prenant des bases différentes, la bande de roulement a beau être identique, le comportement global du pneu sera donc très différent. Car, pour le coup, on se retrouve naturellement avec 4 pneus d’origine très diverses.
Par ailleurs, bien que neuve, la qualité de la bande de roulement est aussi pointée du doigt. En effet, le TCS s’interroge sur sa qualité, c’est-à-dire sur la recherche qui a précédé son design, de même que sur la qualité du mélange de gomme qui, logiquement, n’a pas fait l’objet des mêmes recherches ou développements que chez les manufacturiers classiques.
Le TCS juge donc ces pneus non recommandables, car les gommes représentent une part importante de la sécurité routière. C’est en effet eux qui sont en premier contact avec la route. Il faut d’ailleurs savoir que 50% de la tenue de route repose sur les pneus, les autres 50% reposant sur la suspension. Dès lors, il faut éviter les économies de bouts de chandelle. Il en va de votre vie, de celles que vous transportez ainsi que de celle des autres usagers qui gravitent autour de votre automobile.
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