La pandémie de Covid-19, les problèmes d’approvisionnement puis les pénuries et maintenant la guerre en Ukraine : l’industrie automobile n’est vraiment pas épargnée ces derniers mois et c’est sans conteste l’un des secteurs (fortement mondialisé) qui souffre le plus de cette situation. Après les pénuries de semi-conducteurs puis maintenant de câbles, la hausse des prix de l’énergie, les problèmes logistiques, c’est à un autre problème que les constructeurs doivent faire face : la hausse des prix des matières premières et notamment des précieux minerais qui servent à la construction des voitures électriques.
En premier lieu, c’est le lithium qui est concerné et à tel point que plusieurs constructeurs chinois qui s’approvisionnent pourtant à la source (une bonne part de la production de lithium provient de Chine) commencent à se plaindre de ces hausses de prix qui sont qualifiées de « ridicules » tant le marché est volatil et, quelque part, illogique.
Cinq fois plus cher
Il faut dire que les prix du lithium ont quintuplé par rapport à l’an dernier. Selon l’Écho qui se réfère à Benchmark Mineral Intelligence, le prix du lithium a augmenté de 441% précisément (février 2021) et de 88,2% même sur les seuls mois de janvier/février 2022 !
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Selon plusieurs analystes, le prix élevé du lithium n’est malheureusement pas le fait de la nervosité des marchés, mais bien d’un manque cruel de production qui résulte des désinvestissements dans les outils de production ces dernières années. Or, rappelez-vous, comme pour les puces électroniques, les constructeurs automobiles n’ont pas de contrats directs avec les producteurs de lithium, ce qui réduit leur marge de manœuvre.
Le nickel aussi
Malheureusement, il n’y a pas que le lithium qui intervient dans la fabrication d’une batterie de voiture électrique. Le nickel est lui aussi largement utilisé et il faut en outre que ce minerai soit d’excellente qualité, ce qui ajoute à la difficulté. La Russie est elle-même l’un des plus grands fournisseurs de nickel au monde et, naturellement, les sanctions s’avèrent problématiques pour la continuité de l’approvisionnement. Cela dit, le problème du nickel reste malgré tout moindre que celui du lithium, car il n’y a pas de sous-production à déplorer.
L’enjeu à présent pour les constructeurs automobiles est bel et bien de sécuriser les chaînes d’approvisionnement le tout sans payer des fortunes. Pour les spécialistes, interrogés par le journal économique L’Écho, il faut une chaîne résiliente capable d’absorber les nouveaux chocs géopolitiques ou économiques.
Les VE plus chers de 900 à 2.300 euros
On assiste véritablement à un changement d’époque pour les constructeurs qui ne veulent plus dépendre de l’extérieur. Pour cela, ceux-ci ont entamé une grande phase d’intégration verticale, notamment par le biais de partenariats ou de co-entreprises afin d’assurer la fabrication des batteries et, du même coup, la maîtrise des chaînes d’approvisionnement.
Dans ce contexte de minerais cher, certaines batteries vont être impactées par cette hausse des coûts. Le spécialiste Benchmark Mineral Intelligence interrogé par L’Écho indique ainsi qu’il s’attend à une hausse des prix de certaines batteries de voitures électriques (nickel-cobalt-lithium surtout) de 1.000 à 2.500 dollars, soit entre 900 et 2.300 euros. Cette situation ne permettra évidemment pas de démocratiser la voiture électrique comme c’est prévu par les constructeurs et les gouvernements qui poussent vers une transition énergétique du transport. Cela dit, cette hausse ne pourrait être que temporaire, le temps que les constructeurs mettent en place leurs nouvelles filières d’approvisionnement…
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