Gocar vous l’annonçait il y a déjà plusieurs semaines : de réelles menaces de pénuries planent sur les matières premières nécessaires à la construction des voitures électriques.
Au point que l’on peut se poser la question de l’avenir de ces véhicules si des alternatives technologiques ne sont pas trouvées rapidement. La situation est très sérieuse, car l’alerte émane de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) qui se base sur la double contrainte qui se dresse : augmenter le nombre de voitures électriques sur les routes avec des ressources qui se raréfient.
L’Agence indique notamment qu’aujourd’hui « 130.000 voitures électriques sont vendues chaque semaine dans le monde, ce qui équivaut à l’ensemble des ventes pour l’année 2012 ». En 2019, les ventes de véhicules électriques ont atteint 2,2 millions d’exemplaires, soit 2,5 % des ventes totales de voitures tandis qu’en 2021, 6,6 unités ont été vendues ce qui porterait le nombre total de VE dans le monde à quelques 16 millions de véhicules. Ces voitures consommeraient en outre environ 30 TW d’électricité par an, soit la production d’un pays comme l’Irlande.
Ce qui fait défaut
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Plus grave : l’AIE identifie dans son rapport The Role of Critical Minerals in Clean Energy Transitions des risques très marqués de pénurie dès 2025 au moins pour des matières aussi essentielles que le lithium et le cobalt qui entrent largement dans la production des batteries.
Pour l’Agence, le problème provient surtout d’une production et donc de moyens de production nettement insuffisants et elle indique que la chaîne de valeur doit être profondément adaptée, ce qui nécessite bien évidemment des investissements conséquents pour le traitement, le raffinage des minerais, mais aussi la fabrication des cathodes et des anodes ainsi que l’assemblage des batteries.
Il est clair que cette situation de pénurie virtuelle contribue à faire grimper les prix à une vitesse vertigineuse. Ainsi, outre l’acier qui a augmenté de 100% en 2021, les tarifs du carbonate de lithium, du graphite et du nickel ont augmenté de respectivement 150, 15 et 25%.
À l’heure actuelle, cela n’a pas encore d’impact, car les contrats d’approvisionnement courent sur plusieurs mois, voire années. Mais si on ajoute à cela la pénurie de puces électroniques dont les véhicules électriques sont deux fois plus friands, on dispose de tous les ingrédients pour créer un vrai cataclysme industriel et social.
Rappelons qu’actuellement, c’est la Chine qui est le plus gros consommateur de voitures électriques. L’empire du Milieu accapare en effet la majeure partie de la production mondiale avec 3,9 millions de VE mis en circulation en 2021. Vient ensuite l’Europe dont les ventes ont augmenté de 70% pour les VE l’an dernier, à 2,3 millions d’unités. Moins pressés, les USA semblent en outre eux aussi accélérer le mouvement vers la voiture électrique puisque ses parts ont doublé en un an seulement…
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