Les pompistes menacés par les prix du carburant en France 

Depuis ce 1er septembre, faire le plein de carburant en France est nettement moins cher. Une situation qui contraste avec les prix pratiqués en Belgique et qui pourrait être fatale à de nombreux pompistes.

Publié le 2 septembre 2022
Temps de lecture : 3 min

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Les pompistes menacés par les prix du carburant en France 

Depuis ce jeudi 1er septembre 2022, faire le plein en France coûte beaucoup moins cher. Et pour cause : la réduction des accises passe à 30 eurocents, une réduction à laquelle il faut ajouter les 20 eurocents octroyés par le groupe TotalEnergies. Dans ces conditions, malgré la hausse du prix du Diesel cette semaine, le prix du litre se situe autour des 1,7 euro/litre. Et c’est sans compter sur la guerre commerciale qui peut encore se jouer entre les stations -services et qui n’a pas cours chez nous puisque les prix sont plafonnés.

Faire le plein en France est donc devenu nettement plus avantageux puisque, aujourd’hui, l’automobiliste économise 35 eurocents par litre de Diesel (1,7 euro/l environ) et 22 eurocents par litre d’essence (1,55 euro/l environ). À ce prix, cela vaut bien quelques kilomètres. Évidemment, cette situation ne fait pas l’affaire des pompistes belges. Un paradoxe, car, il y a quelques mois, c’étaient plutôt les Français qui venaient faire leur plein de carburant chez nous.

Des faillites ?

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Les pompistes belges, qu’ils soient wallons ou flamands, situés dans un rayon de 40 km près de la frontière redoutent cette situation qui durera au minimum deux mois – c’est ce que le gouvernement français a prévu. La Brafco, la fédération des distributeurs de carburants et de combustibles, s’inquiète aussi et elle a déjà identifié 200 pompistes menacés en Wallonie, car ceux-ci risquent de ne plus rien vendre (hormis du tabac peut-être qui est toujours moins cher que chez nos voisins). La Brafco va même plus loin et elle prévoit des pertes de revenus considérables ainsi que des risques de faillites.

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La situation est ubuesque, car si de nombreux pleins sont effectués en France, les pertes seront aussi importantes pour l’État belge puisque TVA est aussi calculée en tenant compte du montant des accises. En outre, d’autres produits vendus dans les shops risquent aussi de rester dans les rayons. Car il est entendu que les Belges ne s’arrêteront pas seulement dans les stations-service, mais aussi dans les supermarchés dans lesquels de nombreux produits sont nettement moins chers que chez nous.

Jusqu’à 25 euros par plein

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Avec de pareils prix dans les stations françaises, l’économie sur un plein de Diesel oscillera entre 17 et 25 euros selon la capacité du réservoir (50 ou 70 litres). Ce n’est pas rien. Et cette différence ne fera probablement que s’accentuer si le litre de Diesel baisse sur les marchés puisque la TVA baissera aussi automatiquement – le gain sera plus important. Pour l’essence, l’intérêt de parcourir quelques kilomètres est aussi réel : la différence entre un plein France/Belgique s’établit en effet entre 15 et 18 euros (50 ou 60 litres).

Les pompistes belges ne pourront pas s’aligner sur les tarifs français rappelle aussi la Brafco, car ceux-ci achètent le litre à plus de 1,5 euro. Pour sauver les meubles, il faudrait que le gouvernement belge accepte aussi, comme le gouvernement français, de réduire le niveau d’accises au plancher européen. L’Allemagne a aussi pris cette décision. Cela permettrait de gagner 12 eurocents supplémentaires sur un litre de carburant. Pas sûr toutefois que le gouvernement fasse quoi que ce soit. Comme on a malheureusement pu le constater au CODECO Énergie de ce mercredi, c’est plutôt un aveu d’impuissance qui a émergé. Ou d’incompétence.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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