Le soutien du pouvoir d’achat par les gouvernements européens est très variable d’un pays à l’autre. Ainsi, à partir du 1er septembre 2022, l’État français a annoncé qu’il allait augmenter la ristourne octroyée sur les accises. Jusqu’à présent, le gouvernement d’Emmanuel Macron pratiquait une réduction des accises de 18 centimes d’euro.
Mais celle-ci va être augmentée de 12 centimes d’euro, ce qui portera la réduction à quelque 30 centimes d’euro. Mieux : mis sous pression avec la menace de voir ses superprofits taxés, le groupe TotalEnergies octroiera dans son réseau une ristourne de 20 centimes par litre au lieu de 10 centimes actuellement, ce qui signifie que le litre de carburant pourrait redescendre autour des 1,5 euro.
Naturellement, cette baisse substantielle va faire des envieux… qui n’hésiteront pas à parcourir quelques kilomètres de plus pour franchir la frontière et aller faire leur plein à meilleur compte. Car si la situation actuelle se maintient, la différence pourrait être importante. En Belgique, le prix de la Super 95 tourne autour des 1,8 euro/litre, ce qui porterait l’écart de prix à 30 centimes d’euro le litre. Soit 15 euros pour un plein de 50 litres !
Les pompistes menacés ?
Plusieurs médias – dont le journal Le Soir – ont enquêté chez les pompistes frontaliers qui sont particulièrement inquiets. Pour eux, c’est une véritable catastrophe, car nombre de Français passaient la frontière pour acheter du tabac, mais aussi faire le plein, l’essence et le Diesel étant traditionnellement moins chers chez nous.
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Si le prix au litre d’essence (ou de Diesel) retombe à 1,5 euro, il est clair que les habitants de l’Hexagone ne viendront plus que pour le tabac, comme l’attestent de nombreux témoignages. Et du côté belge, c’est le même son de cloche : nombreux sont les habitants frontaliers qui envisagent de passer en France pour faire leur plein de carburant dès le mois de septembre, voire faire quelques réserves avec des jerrycans – attention toutefois, la quantité reste limitée sous peine de poursuites.
Cette situation menace donc des centaines de pompistes belges frontaliers qui mettent déjà les petits plats dans les grands pour recevoir leur clientèle étrangère. Il n’est en effet pas rare que les exploitants offrent des cartes de car-wash ou des cafés pour fidéliser les clients. Mais rivaliser avec des tarifs aussi bas sera forcément mission impossible, car les pompistes belges sont soumis au principe des tarifs plafonnés et ils n’ont dès lors pas de marge de manœuvre pour réduire les prix puisque l’État interdit de vendre à perte.
Du côté de la Brafco (Fédération belge des négociants en combustibles et carburants), on indique qu’il reste une solution : réduire encore les accises en Belgique, car il reste un levier de 9,5 centimes d’euro à appliquer avant d’atteindre le plancher fixé par l’Europe. Mais il faudrait une volonté politique pour y arriver. Ce qui ne semble pas à l’ordre du jour.
Il faut dire que le gouvernement belge profite aussi des prix élevés des carburants étant donné que le système du cliquet inversé n’est pas activé. Un carburant plus cher est notamment synonyme de recettes TVA supplémentaires pour un gouvernement dont le budget est déjà dans le rouge vif.
Au-delà de toutes les déclarations, on ne peut donc pas dire que le gouvernement défend le pouvoir d’achat des consommateurs alors que le taux d’inflation atteint 10% dans notre pays contre seulement 5,9% en France et 8,2% en Allemagne. Il y a de quoi se poser des questions…
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