Jim Ratcliffe est un homme discret qui s’illustre assez rare dans les médias. Cet ingénieur chimiste a fondé en 1998 le groupe Ineos, actif dans l’industrie pétrochimique et dans la finance. Devenu l’homme de plus riche de Grande-Bretagne, il s’est récemment diversifié en devenant propriétaire d’une équipe de cyclisme et plus récemment, en ayant fait une offre de rachat du club de football Manchester United.
Fan absolu du Land Rover Defender, Ratcliffe a plutôt mal vécu l’arrêt de production de la première génération son véhicule fétiche. Il a alors approché Jaguar Land Rover pour acheter les droits et les outils de production du vénérable 4×4, sans succès. Loin de se laisser démonter par cet échec, notre homme décide alors de consacrer une partie de sa fortune au développement d’un tout-terrain ultime : le Grenadier.
Pour cela, il s’est entouré du spécialiste Magna Steyr dont l’expertise en matière de conception et de développement de véhicules n’est plus à démontrer, ainsi que de BMW pour les mécaniques. Dès le départ, Ratcliffe a souhaité développer un tout-terrain pur et dur, une bête de somme capable de se tirer de n’importe quelle mauvaise situation, tout en restant utilisable au quotidien, un peu comme un SUV.
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Du costaud, sans fioritures
En ce qui concerne le style du Grenadier, l’inspiration Land Rover est incontestable. Pourtant, les dimensions sont plus généreuses et de nombreux détails montrent que les défauts autrefois imputés aux tout-terrains britanniques ont été corrigés.
Pour s’affranchir de n’importe quelle difficulté, le Grenadier est équipé d’un bon vieux châssis en échelle et d’essieux rigides. Les suspensions sont quant à elles confiées aux bons soins de ressorts hélicoïdaux, une solution simple et forcément plus fiable qu’un système pneumatique. D’origine, il dispose d’un blocage de différentiel central manuel et, suivant la version, les différentiels avant et arrière peuvent être bloqué au moyen d’une simple pression sur un bouton.
La transmission intégrale est permanente et tout est a été imaginé pour offrir la meilleure robustesse possible : les amortisseurs sont renforcés, les suspensions sont équipées de barres Panhard.
La carrosserie est sans fioritures, de façon à simplifier les réparations. Une échelle placée sur le portillon du coffre permet d’accéder au toit pour lequel plusieurs galeries sont proposées en option.
La roue de secours placée sur la porte arrière dispose d’un compartiment de stockage alors que des barres incrustées dans les portières permettent d’arrimer toutes sortes de choses (boîtiers de rangement, table, etc.). La capacité de remorquage atteint quant à elle de 3,5 tonnes.
Rien ne manque
Dans l’habitacle, l’ambiance est également à l’aventure avec des sièges très confortables fournis par le spécialiste allemand Recaro. Le recouvrement de sol en caoutchouc est conçu pour être nettoyé facilement – et même au jet d’eau puisqu’il y a des orifices d’évacuation ! – tandis que de nombreuses commandes physiques ont été volontairement surdimensionnées pour être manipulées avec des gants (un concept qui vient du Toyota Land Cruiser).
Comme dans un avion, on retrouve ces boutons sur la console centrale, mais également en hauteur, sur le ciel de toit et entre les sièges avant. A noter que toutes les vis de fixation sont apparentes et qu’il existe des espaces libres si on veut en ajouter. Ineos a également de nombreux précâblages dans la voiture et sur le toit pour placer par exemple des barres LED supplémentaires.
Dans ces univers ultras fonctionnels, certains détails démontrent que le Grenadier a été conçu par des utilisateurs de véhicules tout-terrain comme les crochets d’arrimage placés dans le coffre ou la possibilité d’opter en option pour les fenêtres safari à l’avant.
En plus d’apporter de la lumière, celles-ci s’entrebâillent ou se retirent simplement et prennent place des sacs spécifiques prévus à cet effet. De nombreux espaces de rangement sont disséminés, ce qui n’empêche pas le véhicule d’être aussi moderne avec un écran central de 12,3 équipé d’un système d’info-divertissement compatible Apple CarPlay et Android Auto.
Moteurs bavarois
Pour motoriser ce gros bébé qui accuse 2,8 tonnes à vide, Ineos s’est tourné vers BMW qui a fourni deux mécaniques 6 cylindres de 3 litres de cylindrée : en Diesel, celui-ci développe 249 ch et 550 Nm alors que sa version essence revendique 286 ch et 450 Nm. Tous deux sont associés à une boîte automatique ZF à 8 rapports. Pour un véhicule pur et dur, l’Ineos Grenadier surprend d’emblée par son relatif silence de fonctionnement et son confort qui n’étaient pas les points forts du Land Rover Defender.
Que l’on voyage à l’avant et à l’arrière, on est bien assis, l’espace est correct et il n’y a aucun bruit de mobilier. Pour son premier véhicule, Ineos a fait donc fort ! Au volant, les sensations sont au rendez-vous avec des accélérations satisfaisantes, un freinage puissant et un comportement routier proche de celui d’un SUV.
Seule la direction dépourvue de rappel et un peu « collante » en son point central rappelle que l’on est à bord d’un franchisseur. On imagine que les pneus tout-terrain Goodrich ont potentiellement une part de responsabilité dans ce ressenti. Hors bitume, le Grenadier passe vraiment partout avec une facilité déconcertante.
Bluffant dans toutes les situations, il démontre que Jim Ratcliffe a réussi son pari. Disponible en version utilitaire à 2 places ou en version personnelle à 5 places, l’Ineos Grenadier n’est qu’au début d’une carrière qui s’annonce prometteuse : une version pick-up « Quartermaster » a été récemment dévoilée alors qu’une variante fonctionnant à l’hydrogène est en cours de développement avec le concours de Hyundai.
Conclusion
Pour son premier véhicule, Ineos a fait fort et a atteint son but : faire du Grenadier un outil efficace et robuste et ce, dans toutes les situations. Pour tout cela, chapeau !
Ineos Grenadier Diesel : fiche technique
Moteur : 3.0 litre, 249 ch et 550 Nm
Transmission : intégrale
Boîte de vitesses : automatique 8 rapports
L/L/H (mm) : 4.986/ 2.114 / 2.036
Poids à vide (kg) : 2.811
Volume du compartiment à bagages (l) : 1.152
0-100 km/h (sec) : 9,9
Vitesse maximale (km/h) : 160 km/h
Consommation mixte WLTP (l/100 km) : 10,9
CO2 : 268 g/km
Prix : 76.500 euros
Taxe de mise en circulation : Flandre : 13.249,15€, Wallonie et Bruxelles : 5.000€
Taxe de circulation : Flandre : 1529,94€, Wallonie et Bruxelles : 931,66€
Ecomalus Wallonie : 2.500€
- Efficacité sur tous les terrains
- Possibilités d’accessoirisation
- Mécaniques agréables
- Masse importante
- Emissions élevées
- Version utilitaire 2 places seulement
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