Les défenseurs des modes de mobilité dits « doux » pensent souvent qu’augmenter l’offre de trains (et de transport en commun en général) permettra de convaincre plus d’usagers et de réduire du même coup le nombre de voitures en circulation sur nos routes. C’est d’ailleurs un des projets du gouvernement fédéral avec sa « Vision Rail 2040 ». Mais cette perspective serait en réalité totalement fausse si on en croit une étude menée par le Bureau fédéral du plan.
Pour rappel, l’objectif du gouvernement est de faire passer la part de marché du train de 8% à 15% d’ici 2040 pour le transport de passagers, une croissance qui implique naturellement une augmentation de l’offre de trains. Mais le Bureau du plan s’est penché en détail sur cet objectif et il a dégagé quatre scénarios différents.
Gagner du temps
L’analyse du Bureau du plan met en exergue que le plus gros impact de l’augmentation du nombre de trains sera bénéfique au temps de voyage qui sera raccourci puisque les correspondances seront aussi plus aisées. Dans ce premier scénario, le train connaîtrait une fréquentation augmentée de +40% en 2040 comparativement à 2019. Cela dit, l’augmentation de la fréquentation ne serait pas la plus importante aux heures de pointe (+22,3% le matin et +27% le soir), mais aux heures creuses (+58,1%) estime le Bureau du plan.
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Bien entendu, si le train prend plus de place, ce sera au détriment d’autres modes de transport, mais pas nécessairement de la voiture personnelle. Car c’est la voiture qui bénéficierait le plus de ce qu’on appelle la « capacité libérée sur la route » et la baisse du nombre de kilomètres parcourus en voiture resterait moins marquée que pour d’autres modes de transport.
Pas moins de voitures
La réduction de la part de la voiture serait en fait très différente d’une métropole à l’autre. Pour le Bureau du plan, il n’y a qu’autour de Bruxelles que sa part pourrait se réduire d’environ -4% grâce au déploiement du RER. Mais ailleurs, ce ne serait absolument pas le cas. Ainsi, à Anvers, la baisse n’est estimée qu’à -0,6%, car la majeure partie du trafic routier autour de la ville est le transport de marchandises (fret) qui, forcément, ne prendra pas le train.
En clair, la part augmentée du train n’aura pas de conséquence notable sur le trafic routier en Belgique et pas non plus sur les rejets de gaz à effet de serre. Le Bureau du plan estime en effet que les émissions de CO2 ne seront réduites que de -1,3% d’ici 2040.
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