À partir du 1er octobre 2024, la vitesse sur le périphérique parisien sera réduite à 50 km/h, une décision annoncée par la maire de Paris, Anne Hidalgo, et confirmée par les radios du groupe RTL. Ce changement, qui marque une nouvelle étape dans les politiques de mobilité urbaine de la capitale française, intervient après une longue préparation entamée il y a près de 18 ans.
Cette réduction de la vitesse fait suite à une première baisse en 2014, lorsque la vitesse maximale était passée de 80 km/h à 70 km/h sur ce tronçon d’environ 35 km ceinturant la capitale. Selon David Belliard, adjoint à la mairie de Paris en charge de la voirie, cette nouvelle limite contribuera à réduire les nuisances sonores pour les 550.000 riverains du périphérique, ainsi que la pollution atmosphérique. Si les gains environnementaux d’une baisse de la vitesse à 70 km/h avaient déjà été contestés, l’intérêt de cette nouvelle réduction à 50 km/h est au centre d’un débat intense. En passant de 80 à 70 km/h, la Ville de Paris assure que les automobilistes ont bénéficié d’un gain de temps de parcours d’environ 15% le matin et de 5% le soir.
Des débats
La réduction de la vitesse est souvent un point de débat important. L’ADEME (l’agence française chargée de la transition écologique), un organisme indépendant, indiquait que l’opération de 2014 (de 80 à 70 km/h) était bénéfique pour la pollution ou le temps de parcours. Mais ce même organisme indiquait aussi que réduire la vitesse en dessous de 70 km/h possède un effet plutôt négatif. En pratique, la situation est plus complexe, car il faut tenir compte de l’effet de la limitation de vitesse sur la congestion. En gros, la limitation de vitesse provoque elle-même la congestion.
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Toujours selon l’ADEME, « l’analyse des impacts réels sur la qualité de l’air des limitations de vitesse tend à montrer des gains pour des réductions de vitesse aux vitesses élevées, et une situation beaucoup plus contrastée pour des réductions de vitesse aux vitesses faibles, en particulier le passage de 50 à 30 km/h ». Or, c’est pourtant déjà ce qui s’est produit dans les rues de Bruxelles. En outre, AirParif, l’organisme qui mesure la qualité de l’air en Île-de-France, indique que la baisse seule d’une limitation à 50 km/h au lieu de 70 km aura un impact très limité sur la pollution de l’air.
Et à Bruxelles ?
Bien que les autorités bruxelloises ont décidé de reporter l’interdiction des moteurs Diesel Euro 5 dans la capitale, on se demande si cette mesure française pourrait faire des émules à Bruxelles et en particulier sur le Ring. Rien n’est impossible à ce stade puisque la capitale s’est déjà beaucoup transformée et qu’elle va continuer à le faire : transformation de la fin de l’A12 en un boulevard urbain, idem pour la fin de l’E40, destruction du viaduc Herrmann-Debroux, etc. Le Ring de Bruxelles a d’ailleurs déjà connu une baisse de vitesse (de 120 km/h à 100 km/h). IL n’est donc pas impossible que cela continue. Les mauvaises langues diront d’ailleurs qu’on circule déjà à 50 km/h sur le Ring étant donné les nombreux (et interminables) travaux de réfection entrepris ces derniers mois et dont certains dureront jusqu’en 2030.
Il faudra toutefois que les autorités bruxelloises avancent de sérieux arguments pour imposer ces mesures. Car l’expérience parisienne a déjà démontré qu’en termes de pollution, la réduction était minime, tout comme en matière de sécurité routière (baisse des blessés de 2% et, bizarrement, hausse des décès de 6%) ou en termes de bruit. Alors ?
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