C’était prévu : la fin de l’A12 qui entre dans Bruxelles va changer de visage. En effet, la ministre régionale de la Mobilité Elke Van Den Brandt (Groen) a prévu que sur la dernière portion de cette autoroute et de la R21, soit entre le Heysel et le pont Van Praet, l’espace dévolu aux voitures soit réduit afin de créer une promenade verte. Si sur le papier, le projet séduit les riverains, il en va tout autrement des navetteurs, notamment en provenance de Flandre, car cette voie constitue l’une des principales entrées dans la capitale.
Dans cette perspective, le chantier vient de débuter avec la mise à double sens de l’avenue Van Praet. L’objectif est que cela puisse libérer le trafic de transit de l’avenue des Croix du Feu, axe parallèle qui est appelé à devenir une promenade.
Les entreprises inquiètes
Cette situation inquiète fortement les entreprises qui sont implantées au bord du canal. Interrogées par La Libre, celles-ci ne cachent pas la difficulté du projet dont les nuisances vont aussi s’ajouter à celles du chantier pharaonique du viaduc de Vilvorde qui va durer 8 ans.
Les entrepreneurs se plaignent aussi du manque de concertation. Pour eux qui créent de la valeur et de l’emploi sur le territoire, la situation est simplement incompréhensible. Aussi interrogé, le patron du grand marché matinal (Mabru), la Région remet en cause la zone logistique qu’elle a elle-même créée le long du canal et qui était censée limiter l’entrée des camions de Bruxelles. La zone portuaire est un axe majeur pour l’industrie et l’approvisionnement de Bruxelles.
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Un chaos à prévoir ?
Les observateurs et les chefs d’entreprise s’attendent déjà à un chaos sur les routes dans cette partie de Bruxelles. La création d’un rond-point du côté du canal et la mise à double sens de l’axe van Praet risquent de créer d’immenses files du niveau du rond-point De Wand.
Interpelé, le cabinet de la ministre Van den Brandt indique que tout s’est fait dans la concertation et que des modifications ont même était faites suivant la demande des entreprises. Cela dit, le BECI et le port de Bruxelles restent inquiets, car aucune des modifications issues des concertations ne figure sur les permis et notamment la mise en place d’un système dynamique permettant d’avoir deux bandes vers le canal le matin. Elke van Ben Brandt se veut, elle, rassurante, indiquant qu’une demande de permis sera introduite à la fin de l’année.
Reste que les transformations de l’A12 se limitent actuellement à la partie entre le canal et le rond-point De Wand. Car les négociations qui concernaient le tronçon entre le rond-point De Wand et la frontière linguistique n’ont pas pu aboutir jusqu’ici. Quoi qu’il en soit, eux qui « attaquent » Bruxelles par cette voie devront certainement s’armer de patience.
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