Pourquoi il y a toujours des embouteillages alors qu’il y a moins de trafic ?

Les routes belges sont moins fréquentées depuis la crise du coronavirus et pourtant, elles comptent paradoxalement toujours plus de files et d’embouteillages. Comment cela est-il possible ? Le Centre flamand de la circulation fournit la réponse.

Publié le 18 août 2024
Temps de lecture : 4 min

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Pourquoi il y a toujours des embouteillages alors qu’il y a moins de trafic ?

Depuis la crise du coronavirus, nombre de salariés continuent à faire du télétravail, ce qui les exempte de devoir se rendre au bureau. A priori, rien que cette mesure contribue à réduire le trafic sur nos routes, ce qui devrait être une bonne nouvelle pour les embouteillages aussi attendus en baisse. Or, ce n’est pas le cas : les files sur les routes belges sont toujours plus longues. Pourquoi ?

La réponse se trouve dans le rapport annuel d’Agence flamande en charge de l’entretien des autoroutes (AWV). Les données montrent en effet qu’en 2023, les véhicules ont parcouru 3% de kilomètres en moins comparativement à 2019, la dernière année de référence hors de la période du coronavirus où les habitudes ont été chamboulées. Le Centre note que cette baisse de trafic concerne autant les voitures particulières que celui des marchandises qui avait connu un pic pendant la période du coronavirus.

Logique ?

Pour l’Agence d’entretien, la situation paradoxale d’avoir moins de trafic et plus de congestion est en réalité parfaitement logique. Car la diminution du trafic est en réalité « compensée » (dans le mauvais sens du terme) par la météo exceptionnellement pluvieuse de l’automne 2023 et du printemps 2024. De ce fait, aux heures de pointe, lorsque les embouteillages se forment, ils peuvent alors durer jusqu’à 50% plus longtemps que par temps sec. En gros, les automobilistes devraient donc se fier plutôt au bulletin météo pour savoir combien de temps ils vont mettre pour effectuer un déplacement.

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Les travaux aussi

Cela dit, la météo pluvieuse n’est pas la seule responsable de l’allongement des files sur les routes belges. Car il y a un deuxième facteur d’aggravation : les travaux. Ceux-ci se sont multiplié ces derniers mois avec des chantiers gigantesques qui dureront plusieurs années. Il suffit de penser au carrefour Léonard, au tunnel Beaver sur le ring d’Anvers, au viaduc de Vilvorde, au chantier d’Éghezée sur la E411, à la liaison Oosterweel à Anvers. Tout cela contribue évidemment encore à ralentir de trafic, voire à la paralyser à de nombreux moments.

Enfin, le l’Agence épingle aussi l’accidentologie. Rien qu’en Flandre, 5.700 accidents ont été recensés par semaine en 2023 tout en sachant que le phénomène est sous-évalué puisque tout le monde ne fait pas appel à la police. Diverses études montrent que les accidents sont responsables de 20 à 25% des perturbations. L’impact des accidents est d’autant plus important qu’il y en a plus qu’en 2019 et beaucoup plus encore comparativement à 2015.

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Mardi et jeudi

Les automobilistes particulièrement observateurs auront remarqué que les embouteillages se produisent souvent les mardis et jeudis qui sont des jours moins privilégiés pour le télétravail. Et ils ont raison. L’AWV indique que c’est le matin de ces deux journées de la semaine où le trafic a le plus augmenté. Mais l’organisme note aussi que tous les soirs de la semaine (tous les jours donc) sont aussi marqués par une augmentation du trafic.

En général, on estime que c’est à Bruxelles qu’il y a le plus d’embouteillages. C’était vrai, mais ça ne l’est plus. C’est désormais Anvers qui est la ville la plus embouteillée de Belgique. Sur les autoroutes anversoises, les heures de pointe du matin ont augmenté de +56% depuis 2012 et celles du soir de +133%. À Bruxelles, les embouteillages en soirée ont augmenté de +46% depuis 2012. Le fait qu’Anvers soit devenue la capitale des files s’explique par le fait que la ville a une économie tournée vers le fret ou le transit, des activités qui ne faiblissent jamais, alors que Bruxelles possède une économie de services et d’administration avec une tendance plus marquée au télétravail.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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