Les voitures électriques s’infiltrent progressivement dans nos vies. C’est vrai sur le marché du neuf et – surtout – pour les voitures de société et elles arrivent aussi progressivement sur le marché de l’occasion. Cela dit, bien que ces véhicules soient toujours à 4 roues, ils exigent de nouvelles connaissances et, plus encore, une tout autre approche lors d’une acquisition. Et cela vaut aussi pour le marché de l’occasion.
Jusqu’ici, les acheteurs de voitures d’occasion prêtaient attention au compteur kilométrique et l’année de construction, mais ces deux facteurs vont passer au second plan pour les voitures électriques, comme le confirme Jochen De Smet, président d’EV Belgium interrogé par HLN. Cela vient de ce que le véhicule est composé d’un moteur électrique presque inusable, d’une batterie et d’électronique et donc de beaucoup moins de pièces d’usure. Ce qui est aussi vrai pour les freins qui, moins sollicités mécaniquement, durent plus longtemps. Il n’y a que la suspension qui, comme sur une voiture classique, aura atteint sa durée idéale de vie après 200.000 km selon Koen Van den Bergh, directeur de l’exploitation du groupe Beerens aussi interrogé par HLN.
La batterie au centre de l’attention
On s’en doute, c’est l’état de la batterie qui sera central dans le processus d’achat des voitures d’occasion. C’est d’ailleurs pour cette raison que le Car Pass devra évoluer et, dans l’idéal, proposer aussi une certification de la batterie afin de pouvoir refléter l’état de santé du pack. L’acheteur pourra donc agir en connaissance de cause. Actuellement, cette transparence n’est donnée que par quelques revendeurs qui recourent à des modes de test pour jauger l’état de la batterie (SOH ou State of Health). L’Allemagne a déjà mis en place une procédure obligatoire à cet égard.
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Cela dit, si la bonne santé de la batterie est importante, il ne faut pas non plus en faire une obsession rappelle aussi Jochen De Smet à HLN, car la plupart des automobilistes ne parcourent pas plus de 10.000 km par an et ils n’effectuent qu’un ou deux grands trajets par an. Il faut donc relativiser.
Quid de la prime flamande ?
Naturellement, la Flandre espère doper les ventes de voitures électriques d’occasion grâce à sa nouvelle prime à l’achat qui sera de 3.000 euros en 2024, de 2.500 euros en 2025 et de 2.000 euros en 2026. Mais les acheteurs en auront-ils besoin ? Peut-être pas pendant longtemps, car les voitures électriques vont commencer à déferler sur le marché de la seconde main avec les premières échéances de contrat de leasing d’entreprises. L’offre va donc augmenter et ces véhicules resteront sur notre sol, car l’Afrique ou les pays de l’Est sont encore peu préparés au passage à la voiture électrique, ce qui les rend inutilisables (ou presque) sur ces territoires.
Si augmentation de l’offre il y a, alors les prix diminueront mécaniquement, ce qui rendra ces véhicules plus accessibles. En outre, de nouvelles formules de financement voient aussi le jour, de sorte qu’il sera probablement de moins en moins intéressant d’acquérir une voiture électrique. Même en occasion, il y aura moyen de recourir à une location privée de longue durée pour 3 ou 4 ans, voire plus. À la fin du contrat, on repart avec une nouvelle voiture et ainsi de suite. Les professionnels estiment d’ailleurs de ces formules d’abonnement constitueront la norme pour les automobilistes d’ici quelques années. Wait and see…
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