Si BMW est une marque centenaire, elle a connu quelques déboires, notamment après la Seconde Guerre mondiale, lorsque l’Allemagne est détruite et que le pays est coupé en deux.
Après 1945, l’Allemagne va connaître une bonne quinzaine d’années de grosses difficultés pour les habitants, mais aussi pour les entreprises, dont les constructeurs automobiles. Exemple : la Coccinelle est relancée par les Anglais. En effet, sans le Major Hirst, elle serait morte.
Difficultés financières
Les difficultés financières des habitants freinent évidemment les ventes d’automobiles, ce qui oblige les constructeurs à aborder différemment le marché : avec des petites voitures.
C’est le cas en France où les Renault 4CV ou les Citroën 2CV se vendent comme des petits pains, mais aussi en Allemagne où les marques doivent aussi penser plus raisonnablement. En Allemagne, une série de toutes petites automobiles vont voir le jour, comme les Gutbrod, Lloyd, Zundapp, Goggomobil et les… BMW. Car oui, la marque de prestige doit aussi s’y mettre.
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Détournements
Après la guerre, l’Allemagne est littéralement pillée par les Alliés qui monopolisent les chaînes de production au titre de réparation de guerre. Exemple : le fabricant d’avions Bristol décide de se mettre à l’automobile et lance la 400 en 1947 qui n’est rien d’autre qu’une évolution de la BMW 326.
Pour survivre, BMW fabrique même des vélos et des casseroles. Puis, la marque passe à la fabrication de motos et c’est seulement en 1950 que BMW avec… la plantureuse 501 qui quelques mois après son lancement est déjà un échec.
Et ce n’est pas fini : les 502, 503 et 507 lancées dans la foulée ne font qu’empirer les choses.
La bouée italienne
Il faut attendre 1955 pour que les dirigeants de BMW comprennent enfin la situation. Et les besoins. Un accord est signé avec l’Italien Iso pour produire sous licence la toute petite Isetta, baptisée en réalité BMW 600. Et c’est un carton plein. Surnommée « Motocoupé », l’Isetta se vend à 10.000 unités la première année, puis prend la tête du marché des microcars.
Problème toutefois : elle n’est pas assez rentable. Aussi, il est décidé de développer un modèle plus spacieux et puissant qui peut accueillir 4 passagers. En plus de sa partie avant ouvrante, elle est équipée d’une porte latérale, un trait unique au monde. Cela dit, ces aménagements font grimper les prix et le modèle se vend plus mal. Il disparaît en 1959.
Deuxième essai
Dans le sillage de cette 600, BMW lance la 700 qui recycle pas mal de pièce de la 600 (châssis et moteur). Elle se vendra bien, car elle n’a plus rien de bizarre puisqu’elle prend les traits d’une berline dessinée intelligemment par le designer italien Michelotti.
Pour BMW, c’est la bonne opération, car les difficultés sont telles que Mercedes est sur le point de racheter la marque à l’hélice. La 700 génère enfin des bénéfices et elle va permettre à BMW de financer le développement de la la 1500 « Neue Klasse », celle qui va tout changer dès 1961. Sans les Isetta, BMW n’aurait pas pu sortir du creux de la vague et ferait aujourd’hui probablement partie des marques oubliées. Qui l’eût cru ?
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