Il y a quelques semaines, Tesla annonçait fièrement innover dans les techniques de production automobile. La marque expliquait en effet qu’elle allait recourir à la technique du gigacasting, un procédé qui utilise une presse géante (conçue par le groupe italien Idra) et qui permet de mouler sous pression la quasi-totalité du dessous de la caisse en une seule pièce. Cette approche permettait de réduire considérablement les opérations puisqu’habituellement, le dessous de la caisse est composé de 400 éléments.
A en croire les responsables de Tesla, les avantages étaient nombreux puisqu’ils permettaient de réduire de -40% le coût de production d’une plate-forme grâce à des économies de temps, mais aussi de machines, la gigapresse permettant de remplacer pas moins de 600 robots. L’idée sous-jacente du constructeur américain était d’utiliser le gigacasting pour la production du futur petit modèle afin de lui assurer une rentabilité correcte. Sauf que les plans de Musk ont changé et, s’il y aura bien une Tesla moins chère dans les mois à venir, celle-ci devrait être finalement très différente de ce qui avait été imaginé jusqu’ici – on l’appelait hypothétiquement le Model 2.
Retour aux origines ?
Il s’avère que la plate-forme next-gen qui devait utiliser le gigacasting ainsi que le procédé « unboxing » – qui consiste à ne plus assembler la voiture sur une chaîne, mais de manière simultanée dans plusieurs zones dédiées – ne verra finalement pas le jour. Selon Reuters qui a eu vent de cette information, Tesla aurait renoncé à cette plate-forme dès la fin 2023, soit deux mois seulement après avoir dévoilé ces nouvelles méthodes d’assemblage.
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On se demande naturellement pourquoi un tel revirement ? Et c’est probablement dû au fait que les économies (de 40 à 50%) ne sont pas au rendez-vous et aussi que Tesla rencontre des difficultés avec des ventes qui ralentissent. Dans ce contexte, Tesla cherche à réaliser des économies rapides. Et qui dit grosses machineries dit naturellement investissements conséquents ainsi que le risque d’essuyer quelques plâtres lors de la mise en marche. Pour rappel, Tesla économise aussi sur son personnel puisque l’entreprise se sépare de 10% de ses effectifs, opération à laquelle il faut ajouter une bonne partie du département qui s’occupe des superchargers.
En lieu et place du gigacasting, Tesla va donc continuer utiliser le procédé de moulage des soubassements en trois pièces : deux pièces avant et arrière « gigacastées » auxquelles il faut encore assembler une section médiane en aluminium et des cadres en acier pour attacher les batteries, comme c’est déjà le cas pour le Cybertruck et le Model Y.
Changement stratégique
Ce rétropédalage sur le gigacasting montre à quel point Tesla a changé de stratégie. La marque veut désormais se concentrer sur le défi de la conduite autonome et des robotaxis plutôt que sur la recherche d’une croissance des volumes de vente qui avait pourtant convaincu les investisseurs. Il faudra d’ailleurs voir comment ceux-ci évaluent (et apprécient ou pas) les décisions d’Elon Musk.
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