Nombre d’observateurs ont déjà pris position vis-à-vis de la voiture électrique. Or, la question semble pourtant de moins en moins se poser, car les autorités ont décidé de l’imposer coûte que coûte, du moins en Chine, en Europe et désormais aussi aux États-Unis. Cela dit, certains constructeurs restent malgré tout contre ce passage massif à la voiture électrique. C’est le cas de quelques constructeurs japonais notamment Mazda, Honda et, surtout, Toyota.
Le premier constructeur nippon s’est régulièrement exprimé sur le sujet et notamment son éminent patron à qui tout réussi, Akio Toyoda. Il faut rappeler que Toyota vient d’accoucher dans la douleur de son premier véhicule électrique, le bZ4X, un SUV à batterie qui a en outre connu quelques ratés au démarrage. Le fait est que Toyota hésite toujours à valider ses investissements pour l’avenir et notamment ceux – qui seront forcément colossaux – relatifs à la voiture électrique.
Quelle voie choisir ?
Cet autoquestionnement vient encore d’être abordé lors d’une conférence de presse tenue en Thaïlande lors du lancement de la nouvelle variante 100% électrique du pick-up Hilux. Lors de cet événement, le patron de Toyota a réitéré toute la prudence de son groupe dans la technologie électrique, même si le Japonais a bien confirmé l’arrivée des batteries solides dès 2026.
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L’homme a déclaré que « les gens qui travaillent dans l’industrie automobile font partie d’une majorité silencieuse et que cette majorité silencieuse se questionne sur la pertinence de considérer les voitures électriques comme l’unique option. Ils voient bien qu’il s’agit d’une tendance de fond, alors ils n’osent même plus en parler publiquement. Mais la bonne réponse n’est toujours pas claire, aussi faut-il ne pas se limiter à une seule option technologique ». Voilà qui en dit long sur l’approche du secteur, au-delà de l’image verte que certains constructeurs tentent d’afficher. Ces propos ne sont d’ailleurs pas sans rappeler ceux de Carlos Tavares, patron de Stellantis qui a déjà expliqué que les autorités forçaient la main aux constructeurs pour la transition électrique et que cela comportait de gros risques.
Le carbone d’abord
Pour Akio Toyoda, les autorités se trompent d’ennemi. L’homme fort de Toyota rappelle en effet que le seul véritable ennemi, c’est le carbone et pas les automobiles elles-mêmes. Or, l’automobile électrique n’est pas l’unique moyen d’arriver à la neutralité carbone. Toyota ambitionne d’ailleurs de proposer une série de moyens de mobilité pour agir sur ces émissions, mais au sein desquels l’électrique n’est pas une solution unique. Pour Toyoda, les hybrides simples, les hybrides rechargeables, les voitures électriques et les véhicules à hydrogène sont autant de solutions disponibles.
Si l’approche de Toyoda est certes plus prudente, on se demande toutefois comment on pourrait arriver à la neutralité carbone en continuant d’utiliser de l’énergie fossile. À moins que les e-carburants viennent copieusement à la rescousse de nos moteurs thermiques, comme le souhaite Porsche. Cette stratégie de Toyota sera-t-elle payante comme elle l’a été pour la voiture hybride ? À voir, même si le constructeur travaille sur des solutions manifestement très intéressantes, notamment pour l’hydrogène.
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