Depuis plusieurs mois, Porsche défend sa vision de la transition vers la voiture électrique. Pour le constructeur de Stuttgart, il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier et, à côté de l’électrique, des solutions alternatives doivent être envisagées, elles aussi neutres en carbone et notamment celle des carburants de synthèse ou e-fuels.
Cela dit, cette solution des carburants alternatifs a été douchée par l’Europe qui a obligé de sortir le véhicule thermique au 1er janvier 2035. À cette date, il ne devrait donc plus y avoir que des voitures neuves à batteries dans les showrooms et rien d’autre. Porsche a accepté cette fatalité et indiqué que dès 2030, 80% de ses ventes seraient électriques.
L’alternative des e-fuels ?
Avant que la décision européenne n’intervienne, Porsche a cependant beaucoup travaillé sur les carburants synthétiques et il semble que cela va se poursuivre, malgré la position de l’Europe. Dans ce cadre, le constructeur qui emploie des ingénieurs de grande qualité a construit une usine pilote de production d’e-fuels. Celle-ci produit des e-carburants à base d’eau et de CO2 capté dans l’air et ils sont annoncés comme pratiquement neutres en carbone même après leur combustion dans le moteur, car, bien que le processus de production soit énergivore, ce sont des éoliennes qui fournissent l’énergie nécessaire.
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Barbara Frenkel, responsable de ce projet expliquait à L’Écho que cette région du Chili est particulièrement favorable aux éoliennes et que, avec 270 jours de vent par an, Porsche ne prend pas d’énergie à ceux qui en ont besoin. Pour le constructeur, cette énergie est toutefois transportable puisqu’une fois le e-carburant produit, il est transportable partout dans le monde grâce aux terminaux existants pour les hydrocarbures puisque c’est (presque) la même chose. Et Barbara Frenkel d’estimer donc que e-fuels et mobilité électrique sont complémentaires.
130.000 litres par an, mais plus rapidement
Porsche n’en est encore qu’au stade de l’expérimentation. Dans un premier temps, ce sont effet 130.000 litres qui seront produits chaque année et utilisés prioritairement en compétition (Porsche Supercup, Porsche Experience Centers, etc.). Ce sera l’occasion de réduire l’empreinte écologique des activités récréatives.
D’ici 2025 toutefois, il est prévu que la production grimpe à… 55 millions de litres chaque année et même 550 millions de litres en 2030. Porsche indique avoir investi 100 millions d’euros dans ce projet qui fera référence. Le prix au litre n’est pas encore connu, mais il est clair qu’il sera, dans la première phase d’industrialisation, plus élevé que celui des carburants classiques. Son prix devrait toutefois rapidement baisser et fur et à mesure de la montée en puissance de la production.
Neutre en CO2, vraiment ?
Les recherches vont évidemment se poursuivre et Porsche assure que d’ici 2030, le bilan carbone sera parfaitement neutre. Pour ce faire, Porsche va devoir travailler sur la chaîne d’approvisionnement qui représente 40% des émissions. Porsche croit à ce projet de carburants synthétiques, ce qui ne semble insensé dans un monde où 1,3 milliard de véhicules thermiques circulent et circuleront encore pendant plusieurs décennies.
La transition vers la voiture électrique ne sera probablement pas aussi rapide que ce qu’on veut bien croire. Il faudra voir en 2026 si l’Europe ne fait pas machine arrière et ne réintroduira pas les hybrides rechargeables, voire les carburants synthétiques… Car l’application éventuelle de cette fameuse clause de revoyure ne fera rien d’autre alors que de donner raison à Porsche…
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