Voilà déjà un an que le FCA (Fiat Chrysler Auto) et PSA ont fusionné pour donner naissance au géant Stellantis qui regroupe pas moins de 14 marques dans son portefeuille. C’est à l’occasion de cet anniversaire que Carlos Tavares, grand manitou du groupe, a donné une interview au journal Corriere della Sera.
Au-delà des ambitions de croissance du groupe et de sa réorganisation ou encore des difficultés rencontrées avec les pénuries de semi-conducteurs, le grand patron a aussi abordé le sujet de l’électrification des véhicules et de l’arrivée de la voiture électrique, une transition qu’il considère comme largement imposée et donc pas du tout optimale.
Une erreur de l’Europe
Pour la voiture électrique, Carlos Tavares n’a pas pris de gants et il a indiqué que cette transition était uniquement le fait des objectifs fixés par l’Union européenne en matière de décarbonation. L’homme fort de Stellantis a indiqué que ses marques vendraient donc des véhicules électriques dès 2030, mais que ce calendrier n’était vraiment pas idéal d’un point de vue industriel.
En clair, Stellantis jouera avec les cartes qu’on lui impose, mais cette transition forcée se répercutera d’office sur le consommateur final. Ce qui signifie donc que ce sera l’acheteur qui financera cette (très) chère transition vers la voiture électrique. Tavares considère que cette marche forcée ne permettra pas aux constructeurs de prendre le temps de développer les technologies les plus efficaces et les solutions les meilleures.
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Les classes moyennes privées de voitures ?
Carlos Tavares relève en outre le danger de la voiture électrique pour la survie de l’industrie automobile elle-même. En effet, actuellement, les coûts de production d’une voiture électrique sont 50% plus élevés que pour des voitures thermiques classiques ce qui va nécessiter d’augmenter la production de 10% par an au lieu de 2 à 3% pour les voitures thermiques. Sans cette augmentation de la production, les outils ne pourraient pas être rentabilisés, ce qui plongerait les constructeurs dans les difficultés financières.
Cette situation de devoir parer au plus pressé et d’opter pour des technologies que Carlos Tavares considère donc – ce n’est pas dit, mais palpable – comme non abouties et inefficaces du point de vue de la rentabilité risque en outre de priver une partie de la population de l’accès à l’automobile et notamment la classe moyenne. Carlos Tavares ne tire pas de plan sur la comète, mais il indique que le résultat de cette politique sera visible d’ici quelques années et, donc, les impacts sociaux et environnementaux de cette électrification forcée.
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