Selon l’organisme indépendant Transport & Environment (T&E), les sociétés de leasing seraient de plus en plus puissantes, car elles contrôlent une part croissante du marché des voitures neuves. En Europe, ces sociétés gèreraient 22% du marché du neuf, une part qui grimperait à 30% en Belgique. Cette position sans cesse plus dominante n’est pas anodine, elle influence aussi largement le marché de l’occasion puisque ces voitures se retrouvent en seconde main après 3 ou 4 ans d’utilisation.
Pour T&E, cette position dominante est problématique, notamment parce que sur les 10 principales entreprises de leasing, 6 appartiennent à des constructeurs et l’organisme juge qu’elles n’en font pas assez pour accélérer la transition vers la voiture électrique et vers un parc roulant plus vert. L’étude de T&E pointe que « leurs décisions ont des implications sur les émissions de CO₂. » Il faut rappeler que le parc géré par les loueurs pèse pour plus de 12 millions de voitures et que chaque année, il alimente le marché de la seconde main avec 3,29 millions de véhicules.
Des objectifs inexistants ou presque
Selon T&E, les sociétés de leasing ne seraient pas aussi enclines que les constructeurs à passer à la voiture électrique à l’horizon 2030. L’organisme en veut pour preuve que Leasys and Free 2 Move Lease (Stellantis), Alphabet (BMW) Mercedes-Benz Financial Services ou Mobilize Financial Services (Renault) n’affichent aucun objectif en matière de transition d’ici 2030. Pour T&E, ALD Automotive (détenu par la Société Générale) est le plus ambitieux avec un objectif de 50% de voitures électriques à cette échéance.
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Transport & Environment reconnaît qu’il existe bien des objectifs de verdurisation pour les nouveaux contrats, mais que ceux-ci incluent les ventes de voitures hybrides rechargeables que T&E considèrent comme une mauvaise solution, car c’est plus souvent le moteur thermique qui est sollicité que l’électrique.
Un surcoût injustifié
Mais la partie la plus surprenante de l’étude livrée par T&E réside dans le surcoût demandé par les sociétés de leasing pour les voitures électriques par rapport aux « essence ». « Les sociétés de leasing facturent aux consommateurs 57% de plus pour la location d’un véhicule électrique que pour celle d’un modèle à essence équivalent. Cela représente en moyenne 233 euros supplémentaires par mois pour louer une voiture électrique, soit plus de 8.370 euros sur un contrat de trois ans », indique T&E. Et apparemment, ce surcoût serait injustifié.
Le prix du leasing doit simplement couvrir la perte de valeur au cours de l’utilisation, les frais (assurance, entretiens, etc.) et la marge du loueur. Et Transport & Environment prend l’exemple d’une voiture de 40.000 euros dont la valeur résiduelle sera de 30.000 euros après 3 ans d’utilisation. Dans ce cas de figure, une mensualité de 500 euros couvrira largement la perte de valeur de 10.000 euros et les 8.000 euros supplémentaires les frais et la marge.
Une valeur de reprise sous-évaluée
Après avoir mené son étude sur plus de 2,7 millions de prix de voitures d’occasion sur les principaux marchés européens, T&E estime aussi que les sociétés de leasing sous-estiment aussi systématiquement la valeur de revente des voitures électriques sur le marché de l’occasion, ce qui fait aussi augmenter le prix de la mensualité, et ce de manière toujours injustifiée.
Bref, les mensualités exigées pour les voitures de leasing électriques sont donc trop élevées et ils devraient être plus proches de ceux pratiqués pour les modèles à essence, d’autant que les valeurs de revente en occasion de ces deux technologies sont assez proches. Ce genre de pratique représente forcément aussi un frein à la progression de la voiture électrique sur nos marchés.
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