Contrairement aux États-Unis qui viennent de décider de réduire leurs engagements dans la transition vers la voiture électrique, l’Europe entend tenir le cap de 2035, année à partir de laquelle on ne vendra plus que des voitures électriques neuves dans les points de vente. Cette volonté de changement a toutefois rapidement trouvé ses limites. À la fois par sa brutalité et son manque de réalisme économique. En effet, en étant poussée à changer de braquet, l’industrie automobile s’est mise à la fois en difficulté en raison d’investissements colossaux, mais aussi la corde au cou avec un marché qui n’a absolument pas suivi cette transition. Ce qui mène aujourd’hui les constructeurs européens au bord du gouffre, compte tenu de ce que leurs parts de marché se sont aussi réduites sur les marchés extérieurs.
Mais l’Europe a un plan de redressement pour son industrie et diverses pistes et leviers vont être débattus à la fin de ce mois pour soutenir les constructeurs dans leur transition. Car, en effet, pas question pour la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, de dévier de sa trajectoire de décarbonation.
Des mesures de soutien pour tous ?
Nous nous étonnions que les grandes lignes de ce plan n’envisagent que de soutenir les constructeurs dans leurs efforts d’investissements liés à la décarbonation et... les entreprises dans leurs achats de flottes de voitures électriques. Ce qui signifie d’ailleurs qu’il n’y aurait rien à faire en Belgique puisque celles-ci sont déjà largement soutenues avec la déductibilité de 100% jusqu’au 31 décembre 2026 (après, ce sera 95% en 2027, 90% en 2028, 82,5% en 2029, 75% en 2030 et 67,5% en 2031).
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Mais il existe peut-être une autre mesure en gestation pour soutenir le passage à la voiture électrique. En effet, le chancelier allemand, Olaf Scholz, vient de se réjouir que la présidente de la Commission avait accepté de reprendre sa proposition de « primes à l'achat harmonisées à l'échelle européenne pour les voitures électriques », a-t-il déclaré lors du forum économique de Davos, en Suisse, tout en précisant à juste titre « ce dont nous avons besoin, ce sont des solutions pragmatiques, pas des solutions idéologiques ».
Il faudra voir comment la Commission intègre (ou non) cette idée d’Olaf Scholtz qui, comme tout le monde sait, va devoir faire face à des élections anticipées prochainement. Dans son programme, celui-ci a fait la promotion d’une « déduction fiscale temporaire » pour promouvoir les voitures électriques. Il s’agirait donc plus d’un crédit d’impôt que d’une prime.
Peut-on dès lors espérer que, comme aux États-Unis (7.500 dollars de crédit d’impôt que l’administration Trump n’a pas encore abrogé pour l’heure), il y ait un crédit d’impôt universel pour tous les citoyens européens qui achèteraient une voiture électrique. Difficile à dire, d’autant que cette mesure semble difficilement imposable, la fiscalité relevant de chaque pays et non des autorités européennes. À moins que l’Europe octroie à chaque État une enveloppe financière destinée à soutenir cette mesure, comme elle l’a fait avec le Plan de Relance après la crise de la Covid-19.
« Les prochaines années seront vitales pour rester dans la course aux technologies propres et de rupture », a déclaré Ursula von der Leyen lors de son allocution, assurant que l’Europe avait tout ce qu’il fallait pour y arriver en incluant le secteur automobile. Tout ? Il manque peut-être en effet un peu de pragmatisme vis-à-vis des acheteurs et de leur réalité économique. Mais peut-être que cela finira par être compris...
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be
