Essais auto

Ferrari FXXK: mon week-end en LaFerrari de 1.050 chevaux

Dix ans après son lancement, le Programme XX de Ferrari a accueilli une nouvelle venue, la FXXK. Derrière ce nom de code se cache un dérivé radical de la déjà très extrême LaFerrari. Un monstre de 1.050 chevaux, homologué ni pour la route ni pour la compétition et réservé aux 35 clients les plus exigeants et les plus fidèles de la marque. On a passé un week-end avec l’un d’entre eux sur le circuit Paul Ricard.

Stéphane Lémeret Stéphane Lémeret | Publié le 30 nov. 2016 | Temps de lecture : 17 min

A l’été 2005, Ferrari créait la surprise en dévoilant une version radicale de l’Enzo, la FXX. Performances accrues, esthétique dictée par l’aérodynamique… L’auto a été développée sans aucune contrainte d’homologation. De fait, elle ne peut ni être immatriculée, ni participer à une quelconque compétition officielle. à l’époque, le seul moyen de la faire rouler était de participer au Programme XX. Douze sorties à travers le monde sur deux ans. Le succès est immédiat malgré le coût élevé: 1,5 million d’euros et l’impossibilité pour les propriétaires d’avoir les autos chez eux. Les FXX devaient impérativement rester à l’usine, et être utilisées aux dates prévues par le constructeur. Le programme fut renouvelé de saison en saison et cinq ans plus tard, ce fut au tour de la 599XX de faire ses débuts. Si elle se basait sur la 599 GTB, elle n’avait finalement pas grand-chose de commun. Le programme s’assouplissait, aussi, puisqu’il est désormais possible pour les propriétaires de conserver les autos dans leur collection et de rouler quand ils le désirent, Ferrari mettant à leur disposition ingénieurs et mécaniciens spécialement formés.

Entre amis

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En 2015, la suite logique s’appelle FXXK (pour Kers, ça fait très F1!) et prend pour base la supercar italienne la plus aboutie de tous les temps, La Ferrari! La totalité des trente-cinq exemplaires prévus étaient déjà vendus avant même la présentation officielle à Abu Dhabi en décembre dernier. Comme d’autres modèles de la marque, dont LaFerrari ou la nouvelle F12 Speciale, c’est Ferrari qui décide ou non de vous vendre l’auto dont le prix est estimé à 2,5 millions d’euros, deux saisons de programme comprises. Ainsi, les clients déjà membres du Programme XX se sont vus proposer l’auto en exclusivité. Pour les autres, rien n’est impossible et, comme l’explique mon équipier de chez AF Corse Peter Mann, propriétaire des 599XX et FXXK numéros 27, la première prise de contact peut même se faire via le concessionnaire. Le dossier est alors transmis aux plus hautes instances de Ferrari, qui décident ou non de l’accepter. Les places sont chères. Si bien que les recalés n’hésitent pas à se rabattre sur certaines 599XX ou FXX mises en vente par certains propriétaires qui viennent de prendre possession de la toute dernière génération. Ferrari implique ses clients dès la conception de leur auto, comme nous l’explique Peter, qui a configuré sa FXXK de A à Z.

Contrairement à une routière, elle ne cesse d’évoluer avec le temps. «L’auto est en perpétuel développement. Les ingénieurs l’améliorent constamment en fonction des remarques des clients et des pilotes essayeurs». Ainsi des changements ont déjà été effectués sur sa FXXK depuis la semaine précédente, lorsqu’il a effectué le «shake-down» (la livraison officielle et les premiers tours de roues sur la piste de Fiorano). «Il y avait quelques détails qui ne correspondaient pas tout à fait à mes attentes. L’équipe de Ferrari a travaillé dur afin que tout soit réglé pour aujourd’hui». Car aujourd’hui c’est sa première sortie officielle sur le circuit du Paul Ricard, dans le cadre d’un week-end Corse Clienti, le département courses clients. Une sorte de famille au sein de la famille Ferrari, où participants aux challenges Ferrari, membres du Programme XX et F1 Clienti se retrouvent sur les circuits du monde entier pour des week-ends de compétition ou de roulage. Dans les paddocks, tout le staff italien est sur le pied de guerre. Avec quatre mécaniciens pour deux autos, chaque détail est minutieusement inspecté. Même si pour les XX il n’y a aucune compétition, tout donne l’impression d’être au cœur d’une écurie avant une course. Chaque auto dispose de son propre container d’outils et de pièces nécessaires à son bon fonctionnement. Chacun de ces éléments porte le numéro de la voiture à laquelle il est lié.

Pour Peter Mann il s’agit du 27. Un chiffre mythique porté entre autres par Gilles Villeneuve et Ayrton Senna. «Le 27 symbolise la F1», raconte l’Américain avec passion. Autre particularité : toutes les autos du collectionneur arborent une robe bleu Tour de France. Une teinte originale mais discrète, qui met en valeur les lignes de sa FXXK. Et comme l’homme aime se faire plaisir, il n’a pas hésité à venir sur le circuit avec sa LaFerrari. C’est donc l’opportunité de comparer les deux Italiennes : si la FXXK partage bien le même ADN que son ainée routière, dire qu’il s’agit d’une simple évolution serait un mensonge. Il s’agit d’un dessin inédit inspiré par la supercar. La FXXK s’offre même le luxe de transcender une esthétique déjà extrême. Cependant, elle ne se révèle pas au premier coup d’œil, et il faut du temps pour l’apprécier et en découvrir toutes les subtilités. «Dès que je la regarde, j’observe un nouveau détail. C’est une voiture passionnante», confie Peter. Il faut bien avouer que le dessin des optiques arrière ou du diffuseur laissent pantois. Tout comme la finition, qui n’a plus rien à voir avec ce que Ferrari proposait il y a encore une dizaine d’années. Le Cavallino Rampante s’embourgeoiserait-il ? Non. Chaque détail, chaque pli, chaque appendice en carbone n’a qu’un seul but: servir l’aérodynamique. Non seulement la forme suit la fonction, mais en plus il en résulte une nouvelle référence en matière de design automobile. Imposante mais élégante, la FXXK intimide tout autant qu’elle fascine!

190 chevaux électriques

Sous l’immense capot moteur, les ingénieurs ont fait évoluer la mécanique. Le V12 6,3 litres atmosphérique, probablement l’un des derniers de la production automobile (toutes marques confondues), gagne en puissance et affiche désormais 860 chevaux. Et comme si cela ne suffisait pas, il est épaulé par un moteur électrique qui offre un surplus de 190 chevaux. «Ce sont les chiffres officiels, mais je soupçonne que l’auto soit encore plus puissante» admet Peter Mann, conquis. Le châssis est d’une précision inouïe et les accélérations sont dantesques.

Trouver les adjectifs pour retranscrire le ressenti à bord d’une supercar est déjà très difficile, tant leurs performances repoussent les limites de tout ce que nous connaissons. Ici c’est carrément mission impossible. Alors plutôt que de se noyer dans une avalanche de superlatifs, laissons plutôt  la place aux chiffres: la FXXK boucle un tour de la piste de Fiorano cinq secondes plus vite que LaFerrari.  Rien que ça ! Pas question pour autant de les comparer: «L’une est une supercar de route, l’autre une voiture de course, les mettre face à face est un non-sens», argumente Peter. De par son dessin et son comportement, la FXXK est une auto totalement différente de LaFerrari. C’est un modèle à part entière. Qui dit moteur atmosphérique dit également sonorité d’exception. Plus rauque que celui d’une F1 (atmo évidemment), moins agressif que celui de la fougueuse 599XX (une référence absolue en matière de violence acoustique), il dégage une toute puissance et une grande noblesse. Avec autant de chevaux pour 1.255kg, on pourrait se dire que la FXXK est indomptable et pourtant Peter nous affirme tout le contraire: «Elle est très facile à mener, bien plus que la 599XX qui est plus physique, plus éprouvante». Après 30 minutes de roulage intensif, ses dires se confirment sur son visage, qui n’affiche pas une perle de sueur.

Des F1 aussi

à peine est-il sorti de la voiture, que mécaniciens et ingénieurs s’affairent : démontage des roues, nettoyage intégral de l’auto, check-up de la mécanique et analyse des données. Chaque pilote partage ses impressions avec le staff Ferrari. Les autos du programme sont des laboratoires de développement et les échanges avec les pilotes permettent au constructeur d’améliorer leurs produits tout en développant de nouvelles technologies. «La 599 GTO est une 599XX adaptée pour la route. Ses freins par exemple ont été développés suite aux essais réalisés sur le programme». Dès l’origine, le choix des clients est donc très important pour Ferrari. De par son expérience en compétition, avec notamment deux participations aux 24 Heures du Mans ou un titre de champion du Blancpain Endurances Series 2014, Peter est donc un candidat idéal. S’il ne faut pas nécessairement être un pilote averti comme lui pour faire partie du programme, les propriétaires de ces autos ont tout de même généralement des années d’expérience sur circuit. Avec le Programme XX, ils pilotent des autos qui se rapprochent à l’heure actuelle le plus de la Formule 1. Certains franchissent d’ailleurs même l’étape ultime avec le F1 Clienti, un programme qui permet aux clients d’acheter et de courir avec d’authentiques F1 ayant participé au championnat du monde il y a quelques saisons. Ferrari est la seule écurie au monde à avoir ce programme, le plus exclusif de la planète ! Notre ami américain en fait naturellement partie…

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